QUÉBEC – La Coupe Vanier entre les Thunderbirds de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) et les Carabins de l’Université de Montréal donne droit à un duel entre deux entraîneurs-chefs d’expérience. Deux hommes qui se respectent énormément, mais qui sont conscients qu'un seul sortira vainqueur samedi après-midi.

Les deux connaissent tous les trucs et tentent de les utiliser en leur faveur. Blake Nill a tenté de transférer toute la pression sur les épaules des champions en titre du Saint Graal du football universitaire canadien. Danny Maciocia n’a cependant pas acheté les commentaires de celui qui en sera à une huitième présence à la Coupe Vanier.

« Ils sont les champions en titre. Ça leur procure un avantage mental qui est difficile à surmonter avec ce groupe. Nous allons devoir jouer au meilleur de nos capacités », a lancé Nill qui dirige une jeune équipe qui n’avait même pas participé aux éliminatoires l’an dernier.

Blake NillQuestionné à savoir si sa formation est négligée, Nill a été sans équivoque dans sa réponse. « On doit l’être... Mais nous l’étions dans plusieurs matchs cette saison. »

« C’est un vieux jeu que je connais assez bien. C’est une question que je me fais poser chaque année quand on gagne un championnat », a commencé par dire celui qui ne semblait pas surpris par de telles paroles de la part de son homologue.

Maciocia avait donné le fond de sa pensée sur ce point plus tôt cette semaine en entrevue avec le RDS.ca.

« De dire qu’une équipe est favorite et qu’une autre ne l’est pas, je ne vais jamais embarquer là-dedans. Je n’y crois pas. La réalité, c’est qu’un match se joue durant 60 minutes. Et parfois, ce n’est pas la meilleure équipe qui va gagner. C’est la meilleure équipe pendant 3 h de temps. Il réalise ça comme nous », avait mentionné celui qui vise une deuxième bague de champion national.

« Nous avons été les négligés toute la saison. Nous devions mériter tout ce que nous avons eu cette année. Nous avons gagné à Laval, au Manitoba, en Saskatchewan et à Calgary. Nous sommes rendus habitués. C’est correct et nous devons prouver samedi que nous avons ce qu’il faut pour gagner », a mentionné le quart-arrière recrue des Thunderbirds, Michael O’Connor.

« On sait qu’on va avoir les mains pleines, a ajouté Maciocia. Ils ne sont pas ici par accident. C’est une très bonne équipe de football. Je vois par contre ce qu’ils veulent dégager et je comprends le petit jeu. »

« Je ne les vois vraiment pas comme des négligés. Sur papier, on est peut-être meilleur qu’eux. Mais en finale, ça ne veut rien dire. Quand je les regarde défensivement, ils sont vraiment performants. Ils me font un peu penser à la défense de l’Université Laval. C’est 12 contre 12 sur le terrain et c’est l’équipe qui va le mieux exécuter », a affirmé le pivot des Carabins, Gabriel Cousineau.

Au-delà des paroles, les deux dernières équipes à jouer au football dans le réseau universitaire canadien s’attardent beaucoup plus à l’effectif en face d’eux que de savoir qui est le favori ou le négligé.

« La réalité c’est qu’ils comptent sur un excellent quart-arrière avec un bon porteur de ballon, a expliqué Maciocia qui gardera la même identité en défense. Ils ont un bon groupe de receveurs. Leur tertiaire est assez active et leur botteur de dégagement est l’un des meilleurs au pays. Nous allons devoir bien jouer. »

Le principal danger de l’attaque de UBC est le jeune O’Connor. Il s’agit d’un joueur spécial qui, malgré ses 19 ans, peut faire beaucoup de ravages et les Carabins le savent bien.

« Il peut être dangereux. Quand tu lances pour 374 verges contre Calgary à leur domicile, c’est assez impressionnant. Nous allons devoir le mélanger et le garder sur les talons », a noté Maciocia qui a certainement un plan de match spécial pour essayer de contrer l’ancien pivot de Penn State.

Blake Nill est conscient que les Thunderbirds devront connaître un quasi-sans-faute pour être couronnés samedi après-midi au Stade Telus.

« Les Carabins sont une équipe très athlétique. Ils ont une formidable défense contre la course ce qui n’est pas une surprise. Ce n’est pas un secret que nous allons devoir lancer le ballon et balancer en courant un petit peu si nous voulons connaître du succès », a analysé celui qui a perdu ses trois finales canadiennes disputées au PEPS avec les Dinos de Calgary.

En étudiant les bandes vidéo des derniers matchs des Bleus, Nill a été marqué par la ligne offensive de l’UdeM qui est l’une des raisons de la production de l’attaque terrestre avec Sean Thomas Erlington. L’entraîneur vainqueur de deux Coupes Vanier avec l’Université Saint Mary’s sait que son unité défensive doit ralentir le jeu au sol des Carabins pour avoir une chance de l’emporter.

« Ils (les joueurs de ligne offensive) jouent une forme de football intimidante. On voit que leur ligne à l’attaque aime le défi de dire qu’ils peuvent courir le ballon tout le match. Ça me rappelle celle de Mount Allison à la fin des années 1990 avec Éric Lapointe comme porteur de ballon », a observé Nill qui en est à sa première année à la barre de UBC.

Les joutes verbales et les entraînements sont maintenant chose du passé et les deux équipes se retrouveront sur le terrain du Stade Telus, samedi après-midi, pour la 51e édition de la Coupe Vanier.