MONTRÉAL – Le recrutement est la base d’une équipe de football universitaire. Plusieurs raisons vont expliquer pourquoi un étudiant-athlète choisit une université au détriment d’une autre.

C’est pourquoi les entraîneurs jouent un grand rôle dans le recrutement, qui est maintenant quasiment durant 12 mois par année.

En novembre 2010, Danny Maciocia devenait le troisième entraîneur-chef de l’histoire des Carabins. Avec son expérience, il amenait aussi une nouvelle philosophie. Mais surtout, il commençait à revamper l’alignement de l’équipe par le recrutement.

Quatre ans plus tard, Maciocia et ses adjoints récoltent les fruits de leur travail de recherche et de développement.

Les Carabins ont atteint leur maturité alors que le noyau de l’équipe est formé majoritairement de joueurs que l’entraîneur montréalais a recrutés dès son arrivée au programme. Il faut ajouter à cela le plaqueur défensif de cinquième année, Mathieu Girard.

« Je pense qu’on peut dire mission accomplie. Mais c’est plus que le recrutement et c’est plus que les entraîneurs. C’est le monde qui nous entoure tous les jours. Quand je parle de famille, c’est la famille Carabins. C’est l’administration. Ce sont les athlètes des autres sports sur lesquels on s’appuie. C’est quelque chose de spécial et d’unique », a relaté le pilote des Bleus.

Voici un regard sur ces joueurs de quatrième année qui ont contribué au succès des Carabins et qui ont disputé leur saison recrue en 2011.

Des munitions en attaque

Le quart-arrière Gabriel Cousineau est celui qui a fait le plus grand saut entre cette saison et la dernière chez les joueurs de quatrième année. L’ancien des Nomades de Montmorency a dominé le Canada pour la précision de ses passes et il a su élever son jeu en éliminatoires pour permettre aux Bleus de défaire le Vert et Or et le Rouge et Or.

Pour obtenir de bonnes statistiques par la passe, Cousineau a bénéficié de mains sûres en Mikhaïl Davidson et Philip Enchill. Davidson est bien connu du grand public alors qu’il s’est illustré tant comme demi inséré que comme retourneur de dégagement.

Enchill, un produit des Spartiates du Cégep du Vieux Montréal, a été un peu plus dans l’ombre, mais il en est sorti la semaine dernière. Celui qui a été nommé sur l’équipe d’étoiles du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) a capté cinq ballons pour 104 verges. Il a effectué un attrapé crucial en prolongation, mettant la table au placement victorieux des siens.

« C’est un excellent receveur. Il ne faut pas oublier que la semaine avant la Coupe Dunsmore, contre Sherbrooke, on n’était pas capable de lui compléter une passe. Alors il n’a eu aucune réception. La semaine suivante, il a probablement connu le match de sa vie. C’est un jeune qui ne dit pas grand-chose, qui embarque sur le terrain et qui exécute le plan de match », a vanté Maciocia, ajoutant qu’Enchill a une grande force mentale.

Alexandre LaganièrePour assurer sa protection, Cousineau fait confiance à ses cinq joueurs de ligne offensive. Mais rien n’est mieux que de compter sur l’un de ses plus proches amis parmi ce groupe. Alexandre Laganière (photo), le bloqueur à droite de l'équipe, est le vétéran de la ligne à l’attaque des Bleus.

« On est très proche de nos quarts-arrières. On a une très belle complicité avec eux. Personnellement, Gabriel Cousineau a été un de mes premiers amis quand je suis arrivé à Montréal », a raconté le jeune homme de six pieds quatre pouces et 305 livres.

Après avoir fait son parcours collégial dans la cour du Rouge et Or avec les Élans du Cégep Garneau, Laganière a déménagé à Montréal pour devenir un Carabin. Quatre ans plus tard, il met la main sur sa première coupe Dunsmore et mène une jeune ligne offensive qui a progressé tout au long de la saison.

En plus de montrer l’exemple sur le terrain, Laganière s’implique énormément dans la communauté montréalaise, notamment en organisant des visites à l’Hôpital Sainte-Justine en compagnie d’autres membres des Carabins. L’étudiant du HEC est parmi les quatre finalistes pour remporter le trophée Russ-Jackson, honneur canadien remis à l’étudiant-athlète ayant obtenu d’excellents résultats scolaires, s’étant engagé significativement dans sa communauté, tout en se démarquant en tant que joueur de football. 

Un terrain bien couvert

Le cœur de la défense des Carabins est le secondeur Byron Archambault, le meneur pour les plaqués dans l’histoire de l’équipe. Il a encore une fois prouvé qu’il était un joueur des grandes occasions en réussissant un sac important sur Hugo Richard dans la prolongation de la Coupe Dunsmore.

Mais pour avoir le chemin libre, des joueurs assuraient une couverture serrée sur les receveurs du Rouge et Or et d’autres s’occupaient de la ligne offensive des Lavallois.

Anthony Coady, un coéquipier d’Enchill au Cégep, est le dernier joueur à battre dans l’unité défensive des Bleus. Le maraudeur de quatrième année a conclu la saison régulière avec 20 plaqués et une interception. La semaine dernière, il a récupéré un échappé provoqué par l’un de ses coéquipiers.

Celui qui a été élu unanimement sur l’équipe d’étoiles du RSEQ a emboîté le pas de l'un de ses coéquipiers et s'est rasé les cheveux pour les éliminatoires afin de solidifier un esprit d’équipe qui était déjà très présent. Il ne resterait que trois joueurs à ne pas avoir suivi celui qui avait les cheveux très longs.

Djonathan Buissereth était un ennemi de Coady lors de son passage collégial, ayant évolué avec les Cheetahs du Cégep Vanier. Mais depuis qu’il porte l’uniforme bleu de l’UdeM, le natif de Port-au-Prince a rendu la vie des receveurs adverses difficiles avec son ancien ennemi.

Depuis quelques semaines, il a eu la chance d’intercepter plusieurs ballons, mais n’y est pas parvenu. Peut-être garde-t-il une interception en banque, lui qui en compte une en saison régulière.

Jean-Samuel BlancLe front défensif des Carabins est parmi les meilleurs au pays grâce au travail des joueurs de ligne. L’ailier défensif Jean-Samuel Blanc (photo) a retrouvé son erre d’aller en 2014, terrassant les quarts-arrières adverses.

À sa deuxième saison avec l’UdeM, il a réalisé le record canadien de sacs en une saison avec 12,5, marque qui tient toujours. Cette année, il a réussi sa première interception en carrière lors du dernier match de la saison régulière face au Rouge et Or.

Ces huit joueurs sont le résultat d’un excellent recrutement de Maciocia et de ses adjoints, mais aussi d’un bon travail pour les développer. Les entraîneurs montréalais ont permis à ces joueurs de continuer leur apprentissage du football durant leur séjour universitaire.

Grâce à leurs efforts sur et hors du terrain, plusieurs de ces joueurs entendront leurs noms lors du prochain repêchage de la Ligue canadienne. Si l’aventure de la LCF ne s’offre pas à eux l’an prochain, ils seront admissibles pour revenir à l’Université de Montréal pour une cinquième et dernière année.

Mais avant de mettre leur concentration sur le futur, ils profitent du moment présent. Ils devront de nouveau s’unir pour venir à bout des Bisons du Manitoba, samedi, lors de la Coupe Uteck.

S’ils y parviennent, les Carabins de l’Université de Montréal accéderont à la première Coupe Vanier de leur histoire.