Après un long passage à vide, Pamela Ware a retrouvé le plaisir de plonger
MONTRÉAL - Pamela Ware revient des Jeux panaméricains de Santiago, au Chili, plus riche de deux médailles d'or et une d'argent. La dernière semaine a confirmé que l'athlète de Greenfield Park a retrouvé le plaisir de plonger.
Ce plaisir, Ware l'avait perdu après des Jeux olympiques de Tokyo décevants, où un plongeon raté l'avait fait chuter au 18e rang du tremplin de 3 m, et une saison 2022 difficile à bien des niveaux.
« Je ne me sentais pas moi-même. C'est certain que je me suis remise en question, a expliqué Ware en entretien téléphonique lundi avec La Presse Canadienne. Après les Olympiques, c'est sûr que je n'avais pas terminé. Avec l'année post-olympique super difficile que j'ai connue, j'ai remis ma carrière en question. Mais je suis heureuse d'avoir continué.
« C'était une anomalie sportive, a-t-elle poursuivi au sujet de son dernier plongeon raté en demi-finale aux Jeux de Tokyo. C'est une erreur que je faisais souvent à l'entraînement. Ce sont des choses qui arrivent. Sur le moment, c'est dur à accepter. Avec le temps, j'ai réalisé que ça fait partie de mon parcours. Il faut juste que je passe par-dessus.
« Ça ne me dérange plus d'en parler, a-t-elle assuré. Il y a un an, j'en pleurais encore, mais là, c'est juste quelque chose qui m'est arrivé. Je ne suis pas contente que ça se soit produit, mais c'est quelque chose qui m'a permis de m'améliorer et de pousser plus fort pour ce que je veux. »
En 2022, Ware était toutefois détruite. Elle avait perdu confiance en ses moyens, au point où elle dit qu'elle ne savait plus comment plonger. Elle n'est d'ailleurs montée que deux fois sur le podium. Elle avait toutefois apporté des changements, dont un nouvel entraîneur, Hui Thong, de la Chine, embauché par Plongeon Canada après Tokyo.
« Ça fait maintenant deux ans qu'on travaille ensemble. Il m'a beaucoup aidée avec l'aspect mental et la façon dont je vois ma carrière. Il m'a convaincue. Je savais que je n'avais pas fini, que j'avais encore des objectifs, et je savais que je ne pouvais pas abandonner cela. Si j'avais abandonné, je ne me le serais jamais pardonné. »
Ses trois médailles remportées au Chili (l'or aux tremplins de 1 m et 3 m, ainsi que l'argent au synchro 3 m avec Mia Vallée), se sont ajoutées à la médaille de bronze au 3 m des derniers Mondiaux. Elle est déjà montée une dizaine de fois sur le podium en 2023, une année qui vient confirmer ses choix.
« C'est sûr que l'année 2023 est la meilleure de ma carrière. (...) Après l'année 2022 difficile que j'ai connue, j'ai vraiment tout remis en question. Je ne savais pas si j'allais pouvoir revenir parmi les meilleures, être de nouveau compétitive. J'ai beaucoup travaillé sur moi-même, que ce soit sur l'aspect mental ou physique. J'ai retrouvé l'amour de mon sport et surtout ma confiance, qui était complètement à zéro. »
Quatrième du 3 m synchro avec Jennifer Abel et septième au 3 m des Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016, ses derniers résultats lui ont permis de remettre à l'avant-plan son objectif de récolter une médaille olympique à Paris, l'été prochain.
« C'était mon objectif à Tokyo, et je savais que c'était très possible. Ce sont maintenant deux médailles que je vise, car je pense aussi à aller chercher une médaille en synchro! C'est ce que je veux », a-t-elle réitéré.
Et celle qui aura 31 ans en février prochain s'estime en meilleure position que jamais pour réaliser ses objectifs.
« Je suis 100 pour cent plus forte (dans ces derniers mois menant vers Paris que ceux menant vers Tokyo). J'ai pris beaucoup de maturité, a assuré Ware. J'ai réalisé que même quand j'ai une mauvaise journée, je peux tout de même en tirer du positif. Avant, je ne pouvais pas faire cela.
« Je suis encore très dure envers moi-même, mais au moins, je suis capable de voir le positif dans tout. Ça rend les entraînements et les compétitions plus agréables. J'aime vraiment ça plonger maintenant, alors qu'on dirait que ça ne me tentait plus (auparavant) », a conclu la Québécoise.