MOSCOU - Pendant que le scandale du dopage sportif en Russie menace de devenir le principal sujet de conversation aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro, d'autres pays en profitent pour passer inaperçus en dépit du fait qu'ils partagent l'héritage trouble du défunt programme sportif de l'Union des républiques socialistes soviétiques.

Des pays tels que le Bélarus, le Kazakhstan et l'Ukraine récoltent plus que leur juste part de médailles olympiques, mais leur vaste recours aux drogues de performance, leur système de dépistage erratique et leurs antécédents en matière d'obstruction politique suscitent leur lot de préoccupations.

Outre la Russie, plus de 80 médailles, dont 22 d'or, ont été octroyées à d'ex-républiques socialistes soviétiques aux Jeux de Londres en 2012, même si certaines d'entre elles ont éventuellement été reprises après que des athlètes eurent échoué à des tests antidopages. Certes, aucune d'entre elles n'est une puissance dans un sport en particulier, mais leurs exploits collectifs leur permettent de rivaliser avec la Russie au tableau des médailles, sans toutefois recevoir autant d'attention.

La Russie connaît « du succès et il y a un problème », a déclaré le chercheur sportif Sergeï Iljukov, un expert au sein de l'Agence antidopage estonienne. « Ces pays-là n'ont pas autant de succès, mais ils ont aussi leurs problèmes, sauf qu'ils sont dans l'ombre », a-t-il ajouté.

La Biélorusse Nadzeya Ostapchuk a gagné l'or olympique au lancer du poids à Londres en ayant notamment recours à la méténolone énanthate - un type de stéroïde interdit -, mais les festivités entourant sa victoire n'ont duré qu'une semaine après que les résultats des tests en laboratoire eurent été diffusés. En conséquence, elle a perdu sa médaille.

Des athlètes de six autres pays satellites - l'Ukraine, le Kazakhstan, l'Arménie, la Moldavie, l'Ouzbékistan et l'Azerbaïdjan - dont au moins cinq médaillés d'or, ont été testés positifs aux drogues de performances lors des Jeux de Pékin en 2008 et de Londres en 2012, incluant la nouvelle série de tests réalisés plus tôt cette année.

À l'instar de la Russie, qui a été accusée d'avoir mis sur pied un système de dopage très sophistiqué qui était financé par l'État, dans lequel des représentants du gouvernement étaient chargés d'éliminer des centaines de tests antidopages positifs, les pays voisins ont repris plusieurs éléments du système corrompu russe.

D'ailleurs, les ex-républiques soviétiques sont parmi les pires délinquants dans le monde entier en matière de dopage, avec des centaines de cas dans divers sports au cours de la dernière décennie uniquement.