Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Des saisons au-delà des attentes chez les juniors

Anthony Paradis Anthony Paradis - Instagram
Publié
Mise à jour

De prime abord, une première participation aux Championnats du monde juniors de patinage artistique est ce qui retient l'attention à propos de la saison d'Anthony Paradis, Martina Ariano Kent et Charly Laliberté-Laurent. En s'y attardant un peu plus, on constate que leur progression ne peut être résumée aussi simplement.

Avec l'arrivée du printemps, l'heure est au bilan et il s'avère très positif pour ces jeunes athlètes.

« C'est parti un peu rock'n'roll, mais c'est définitivement une saison marquante », a d'abord mentionné Anthony Paradis à Sportcom.

Sa force mentale a été mise à l'épreuve aux Championnats canadiens, en janvier, où il effectuait ses premiers coups de patin chez les seniors. Au terme du programme court, il s'est surpris en prenant le troisième rang provisoire. « Un choc » pour celui qui visait plutôt une place parmi le top-10 à Calgary. Un autre défi l'attendait le lendemain.

« Mon programme long a bien commencé, j'atterrissais tout, j'étais en train de faire le programme de ma vie ! » a raconté Paradis. Un de ses lacets s'est alors rompu et il a été forcé de s'arrêter trois minutes. Il a chuté au premier saut qu'il a tenté à la reprise, ce qui en aurait déstabilisé plus d'un, mais pas lui. Si bien qu'il a réussi à confirmer sa troisième place nationale.

« Moi, ça m'a réveillé et j'ai réussi tout le reste. C'était un moment mémorable ! J'étais en mode survie et j'ai tout fait pour que ça marche, a-t-il précisé. Ça m'a pris une bonne semaine avant de réaliser que j'étais troisième au Canada ! Encore à ce jour, ça me surprend d'être sur le podium et j'ai parfois l'impression de ne pas être à ma place. »

Cette réaction n'aurait peut-être pas été la même sans son début de saison rock'n'roll, au Grand Prix junior d'Osaka, au Japon.

Le patineur de Québec n'a pas caché sa déception en revenant sur la 16e place en simple qu'il avait obtenue à cet endroit et dans ce qui était sa première compétition internationale. C'est toutefois avec le sourire qu'il explique comment cette contre-performance l'a propulsé et a eu un effet positif sur son développement.

« Ça m'a fait réaliser plusieurs choses sur mon éthique de travail et mon entraînement. J'ai travaillé sur ça et ça s'est amélioré depuis. Au Japon, j'étais la moitié du patineur que je suis en ce moment », a-t-il souligné.

Critiqué pour sa technique et ses sauts, Paradis a voulu prouver ce dont il était capable. Il a redoublé d'efforts sur la glace, mais aussi à l'extérieur, notamment en ce qui a trait sa nutrition et son sommeil.

« Ça m'a donné du gaz pour m'améliorer techniquement. J'ai travaillé ma confiance pour repartir de plus belle et j'ai pivoté dans la bonne direction. »

La médaille de bronze des Championnats canadiens lui a permis de se qualifier pour ses premiers Championnats du monde juniors, où il a pris le 15e rang. Selon le principal intéressé, participer à cet événement aura été « un privilège, un réel cadeau ». Rien ne laissait présager une telle progression en début de saison.

« J'ai beaucoup changé en une année ! Je suis plus authentique sur la glace et les gens aiment ça. Avant, je jouais des personnages et j'ai travaillé afin d'arrêter de me cacher derrière une carapace, a admis Anthony Paradis, qui contribue aussi à la création de ses programmes. J'ai pris de la maturité à l'entraînement et j'ai gagné de l'expérience à l'international. »

Accomplissements

La saison 2023-2024 aura aussi été une année charnière pour Martina Ariano Kent et Charly Laliberté-Laurent en couple.

Quand on leur demande de résumer cette campagne, certaines phrases ressemblent à celles évoquées par Paradis. En fait, si on avait informé le couple à l'automne qu'il se classerait cinquième des Championnats du monde juniors à Taïwan, au début du mois de mars, il aurait rapidement corrigé le tir.

« On a dépassé tout ce qu'on aurait pu souhaiter cette saison, a affirmé Charly Laliberté-Laurent, de Boucherville. Je me souviens, nous étions stressés en vue de la sélection de l'équipe (canadienne) NextGen et c'est fou de voir ce qu'on a accompli finalement ! »

Ariano Kent et Laliberté-Laurent, qui patinent ensemble depuis un an seulement, n'ont pas perdu de temps sur la scène internationale. Dès leur première compétition, le Grand Prix junior de Linz, en Autriche, ils sont montés sur la plus haute marche du podium. Ils ont ensuite obtenu le bronze à Budapest, puis ont terminé quatrièmes à la Finale du Grand Prix junior à Pékin.

« À la Finale, c'était la première fois où on patinait et qu'il y avait autant de monde, a raconté Charly. Martina avait du mal à se concentrer avec tous les applaudissements. Chaque cinq secondes, je lui serrais la main. “Martina, es-tu là ?'' Je voyais dans ses yeux qu'elle était en train de partir dans ses pensées ! »

« Quand j'ai vu en début de saison qu'on était capables d'aller chercher des médailles, il y a beaucoup de pression qui s'est ajoutée, a poursuivi Martina Ariano Kent, originaire de Montréal. On a gagné en expérience et on saura plus à quoi s'attendre dans le futur. Personnellement, j'ai appris que je ne dois pas penser au résultat final avant les programmes ! »

Avant de se hisser parmi les cinq meilleurs couples juniors au monde, les deux Québécois ont décroché la médaille d'argent aux Championnats canadiens chez les juniors. C'est le meilleur souvenir qu'ils conservent de leur saison, puisqu'ils ont réussi à se ressaisir après un programme court plus ardu.

Contrairement à la Finale du Grand Prix, la nervosité était moins élevée aux mondiaux juniors. En peu de temps, le couple avait déjà appris de sa dernière expérience. Il a voulu rester humble au moment de partager ses objectifs pour l'an prochain. Tout compte fait, une médaille aux Championnats du monde juniors ferait leur bonheur, bien qu'ils préfèrent y aller une étape à la fois.

Une compétition incroyable

Les trois patineurs ont assisté aux Championnats du monde qui ont eu lieu au Centre Bell, le mois passé.

« J'étais bénévole, assis dans la première rangée. C'était magique de voir les meilleurs au monde à quelques centimètres par moment. Je ne pouvais pas croire que je les voyais de si près, je suis trop habitué de les voir sur mon téléphone ! » a mentionné Anthony Paradis en riant et motivé pour la suite.

Martina Ariano Kent et Charly Laliberté-Laurent en sont ressortis inspirés par la performance historique de Maxime Deschamps et Deanna Stellato-Dudek. Le parcours de Kelly Ann Laurin et Loucas Éthier n'est pas passé inaperçu non plus.

« Je les ai vus lorsqu'ils étaient petits, au commencement. Je les ai vus s'améliorer et là, ils étaient aux Championnats du monde. L'amélioration est folle et si on continue de travailler fort, on réalise qu'on peut se rendre à ce niveau-là », a conclu Charly Laliberté-Laurent.