« Je les envie tellement ! » - Gaétan Boucher
Attentif à chaque coup de patin donné durant la fin de semaine, Gaétan Boucher n'a pas caché sa convoitise en voyant les patineurs de vitesse longue piste en action à la Coupe du monde de Québec.
« J'ai beaucoup de souvenirs ! Je les envie tellement. J'aurais aimé ça avoir des conditions comme celles-là », souligne le quadruple médaillé olympique à Sportcom, rencontré près des gradins du Centre de glaces Intact Assurance.
« J'ai vécu dans des années où on avait quelques anneaux (couverts), mais des conditions parfaites comme ici, c'est quelque chose ! Je patine encore, j'aimerais ça aller vite, mais ce n'est plus possible. Je les envie d'aller de plus en plus vite et de parfaire leur façon de patiner. »
Le circuit de la Coupe du monde de patinage de vitesse longue piste était de passage à Québec pour une première fois depuis 1992. Les courses avaient alors été présentées sur l'anneau extérieur Gaétan-Boucher. Ce grand retour était évidemment très attendu des athlètes, mais aussi de bien des personnes présentes à ce week-end de compétition.
Comme la majorité des personnes rencontrées sur place, Rosaire Bélanger affiche un large sourire lorsqu'on lui demande ce que représente l'événement à ses yeux. Bénévole de la Coupe du monde de 1992, cet ancien officiel tenait à s'impliquer à nouveau, 32 ans plus tard.
« J'étais sur la glace en 1992, on gelait tellement ! Il fallait souvent gratter la glace pour enlever la neige. Il n'y a rien de comparable ! » raconte-t-il.
« C'est grâce à des gens qui ont à cœur le développement du sport si tout ça s'est concrétisé. Je ne nommerai pas de noms, parce que je risque d'en oublier et je ne veux pas faire de peine à personne, mais c'est tout un travail d'équipe qui a mené au retour de la Coupe du monde à Québec. »
Son moment préféré du week-end a eu lieu vendredi après-midi. Les élèves d'écoles primaires de Québec ont accaparé le tour de la glace et ont bruyamment encouragé les athlètes. Selon lui, la compétition aura piqué la curiosité de quelques-uns qui voudront essayer le patinage de vitesse dans un futur rapproché.
« Ça résume bien la beauté de tenir un tel événement », soutient M. Bélanger.
La suite ?
Le Centre de glaces avait déjà accueilli quelques événements en longue piste, comme des Championnats canadiens et des quatre continents. L'étape de la Coupe du monde s'ajoute à la liste et désormais, plusieurs rêvent à la tenue des Championnats du monde.
« Le fait d'avoir une Coupe du monde, au niveau international, ça démontre qu'on a un des plus beaux anneaux au monde. Les gens adorent ça ! J'ai parlé avec beaucoup d'entraîneurs, d'accompagnateurs, et tout le monde veut revenir. L'anneau met Québec en évidence pour le patinage de vitesse », soutient Gaétan Boucher, qui a repris la compétition depuis l'ouverture du Centre de glaces. Comme plusieurs anciens patineurs d'ailleurs.
« C'était juste impossible qu'on ait ça à Québec et que je n'embarque pas dessus au moins une fois de temps en temps ! » admet celui qui a été couronné champion du monde des maîtres de son groupe d'âge, à cet endroit, l'hiver dernier.
« S'il n'y avait pas eu un anneau couvert, je n'aurais pas recommencé. Ç'a été construit en pensant aux athlètes et non pour les spectacles. Il y a beaucoup d'activités, il y a de la vie et j'aime l'ambiance quand je viens m'entraîner. […] Les athlètes ont maintenant la chance d'avoir une certaine stabilité. Nous, il pouvait y avoir un coup de vent, des feuilles mortes prises dans la glace. On se retrouvait souvent déséquilibré. »
Gaétan Boucher s'est dit ravi d'assister à l'événement et de voir la foule encourager ses favoris, dont Laurent Dubreuil et Valérie Maltais, tous deux médaillés. Il a aussi eu l'occasion de revoir d'anciens adversaires, aujourd'hui entraîneurs de différentes équipes nationales.
Quelle est la prochaine étape pour ce sport à Québec ?
En entrevue en janvier 2020, lors des Championnats des quatre continents en courte piste à Montréal, Robert Dubreuil prédisait l'impact qu'aurait le Centre de glaces pour toute la communauté du patinage de vitesse au Québec.
« On a mis la barre très haut, on a franchi plusieurs étapes depuis les Championnats des quatre continents l'an dernier et ce sera tout un défi de pousser ça encore plus haut », affirme le directeur général de Patinage de vitesse Québec, heureux de voir les avantages se concrétiser et de voir les vétérans de l'équipe nationale être récompensés pour leur patience.
« Il faut toujours rester humbles, mais sans devenir un incontournable, on vient de se remettre sur la map, même si on peut toujours s'améliorer », ajoute M. Dubreuil, dont la dernière compétition en tant qu'athlète a été la Coupe du monde de 1992, à Québec.
Autrement dit, ce n'est que le début et il est loin d'être le seul à le penser, mais surtout, à l'espérer.