Recrue RBC : la décision qui a changé la vie de Ian McPeek
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« Si ça ne fonctionne pas, fais autre chose. » Tel est le sage conseil que le patineur de vitesse Ian McPeek, âgé de 18 ans, a reçu de sa grand-mère autochtone il y a plusieurs années, à une époque particulièrement difficile de sa vie. Ces paroles sont devenues une devise pour lui. Elles lui ont donné la confiance nécessaire pour laisser tomber le hockey au profit du patinage de vitesse à l'âge de treize ans. Cette décision a changé sa vie.
Ian McPeek, qui a grandi à Winnipeg, au Manitoba, a toujours excellé dans les sports et a notamment joué au hockey et au baseball. En 2015, alors que son équipe de hockey venait tout juste de remporter le championnat de la ville, Ian McPeek a été découragé d'apprendre que la majorité de ses coéquipiers, dont plusieurs joueurs autochtones de talent, n'auraient pas la chance de poursuivre dans ce sport à un plus haut niveau.
« Je me suis rendu compte qu'il y avait moins de jeunes Autochtones au sein des équipes de haut niveau, a expliqué Ian McPeek. Pourtant, je savais que beaucoup d'entre eux avaient les habiletés nécessaires pour faire partie de ces équipes, moi y compris. Quand j'y repense aujourd'hui, je suis porté à penser que la sélection des joueurs des équipes était moins fondée sur les habiletés que sur le favoritisme et les préjugés. En raison de la couleur de mes yeux et de mon teint plus clair, les gens ne se rendent pas toujours compte que je suis d'origine autochtone. Cependant, comme ma grand-mère a souffert de discrimination en raison de son apparence, cela m'a rendu très sensible à ce genre de situation. Personne n'est censé être défavorisé en raison de la couleur de sa peau ou de ses origines. »
C'est à cette époque difficile pour le jeune homme que sa grand-mère, Bessie McPeek, lui a donné le conseil qui devait l'aider à réussir. Bessie McPeek est une Oji-Crie de Big Trout Lake (qui porte aussi le nom de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug), dans le nord de l'Ontario. Son histoire a été racontée dans le livre Sixties Scoop: Survivor Stories. Elle a encouragé son petit-fils à prendre conscience de sa valeur et à persévérer.
« C'est l'une des personnes les plus gentilles qu'on puisse imaginer, dit Ian McPeek. Elle m'a aidé à continuer d'avancer, à regarder vers l'avenir et à comprendre ce qui était préférable pour moi à long terme. Elle m'a dit : “Si ça ne fonctionne pas, fais autre chose." Le hockey n'offrait pas vraiment de possibilités pour moi. Je me suis alors dit que le patinage de vitesse me conviendrait mieux, puisque ma réussite ne dépendrait pas de la possibilité d'être sélectionné par une certaine équipe. En patinage de vitesse, ma réussite serait fonction de mes efforts. »
Pour la plus grande joie de sa grand-mère Bessie – qui avait appris à patiner avec des patins de vitesse après avoir déménagé à Sioux Lookout lorsqu'elle était enfant –, Ian McPeek s'est investi dans son entraînement, et le succès a été au rendez-vous. À l'âge de quatorze ans, il a participé une première fois à un événement du Camp des recrues RBC, où des athlètes de 14 à 25 ans démontrent leurs aptitudes devant des représentants d'équipes canadiennes de sports de haut calibre. Cette année-là, même s'il n'a pas été sélectionné pour la finale nationale, il a pu voir avec quelle intensité les athlètes d'élite s'entraînent. Depuis, durant quatre ans – et une pandémie –, il s'est donné corps et âme à l'entraînement. Cela lui a permis de décrocher une place au sein de l'équipe provinciale de patinage de vitesse du Manitoba et, tout récemment, d'être sélectionné parmi les cent athlètes invités à participer à la finale nationale 2022 du Camp des recrues RBC. « C'est un honneur immense, dit Ian McPeek. Je veux montrer aux athlètes autochtones que si je peux réussir, ils le peuvent eux aussi. »
Eden Wilson, freineuse au sein de l'équipe canadienne de bobsleigh et participante au programme Athlètes Olympiques RBC (l'autre programme de RBC favorisant la participation aux Jeux olympiques), partage la vision d'Ian McPeek et souligne que la représentation aux plus hauts niveaux du sport joue un rôle déterminant. « En tant qu'athlète noire et autochtone, je tiens à me tailler une place, car je tiens à ce que les jeunes athlètes voient qu'il y a une place pour nous dans le sport de haut niveau, particulièrement dans les disciplines qui, traditionnellement, n'ont pas été caractérisées par leur diversité, explique Eden Wilson. Et la représentation compte. S'il y a davantage d'athlètes et d'entraîneurs autochtones aux niveaux les plus élevés, un plus grand nombre de jeunes Autochtones croiront que c'est possible d'y parvenir. Faisons en sorte que cela se concrétise. »
Ian McPeek est impatient de « tout donner » lors de la finale nationale du Camp des recrues RBC, qui se tiendra à Ottawa le 22 octobre. Au terme de cette finale, 30 athlètes seront sélectionnés en tant que Futurs Athlètes Olympiques RBC. Ian McPeek espère être de ce nombre. S'il fait partie de ces 30 athlètes, il pourra poursuivre son entraînement en patinage de vitesse avec l'espoir d'être sélectionné par l'équipe nationale et, ultimement, de participer aux Jeux olympiques. Tout au long de son parcours, cependant, l'objectif plus vaste qu'il vise est de montrer aux jeunes Autochtones qu'ils peuvent eux aussi réaliser leurs rêves, même s'ils sont confrontés à de l'adversité.