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Kia Nurse effectue son retour avec l'équipe canadienne pour la Coupe du monde

Kia Nurse - Getty
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Au début du mois d'août, quand Brittney Griner a été condamnée à une sentence de neuf ans de prison en Russie, Kia Nurse et ses coéquipières du Mercury de Phoenix ont suivi la déchirante procédure judiciaire sur leurs téléphones dans le vestiaire.

Le Mercury a accueilli le Sun du Connecticut plus tard ce jour-là, et les joueuses des deux équipes se sont enlacées au centre du terrain avant le match pour un moment de silence de 42 secondes, un clin d'oeil au numéro du chandail de Griner avec le club de Phoenix.

« C'était vraiment difficile de jouer ce match. Je ne sais pas comment mes coéquipières ont fait. C'était vraiment difficile de jouer une saison entière sans elle », a reconnu Nurse.

La garde de 26 ans de Hamilton effectue un retour avec l'équipe canadienne à la Coupe du monde féminine FIBA en Australie, sa première présence officielle depuis qu'elle a été victime d'une déchirure du ligament croisé antérieur du genou droit, le 6 octobre.

Nurse a refoulé ses larmes, lundi, alors qu'elle se remémorait les jours les plus sombres de la saison, « un enfer sur terre » pour le Mercury.

« BG est la meilleure des meilleures parmi les êtres humains », a-t-elle confié à propos de Griner, octuple membre de l'équipe d'étoiles de la WNBA, reconnue coupable de possession et de trafic de drogue après qu'on ait trouvé moins d'un gramme d'huile de cannabis dans ses bagages.

« C'était énorme de ne pas l'avoir sur le terrain cette saison, de ne pas profiter de son attitude, de son énergie. Et le fait qu'elle ne soit pas encore à la maison est décourageant. Nous avons fait de notre mieux en tant comme équipe pour nous assurer que son histoire était connue, pour nous assurer que son nom était mis de l'avant le plus possible. Mais vous allez à l'entraînement et vous vous demandez ce qu'elle fait. »

Le Mercury a fait de son mieux en son absence.

« Nous continuons à la garder dans nos prières, à garder sa famille dans nos prières, à nous assurer qu'elle sait qu'elle est aimée et qu'elle n'est pas oubliée et à mettre autant d'insistance que possible sur ceux qui ont le pouvoir de prendre les décisions pour la ramener à la maison, parce qu'elle est détenue à tort, de toute évidence », a affirmé Nurse.

Traversée du désert

La blessure au genou de Nurse avait déjà fait de cette dernière année la plus difficile de sa carrière.

« Il y a eu beaucoup de bons jours, beaucoup de mauvais jours, beaucoup de larmes, beaucoup de colère, mais aussi beaucoup de petites victoires en cours de route, a poursuivi Nurse lors d'une visioconférence depuis Sydney, en Australie. Physiquement, ça s'est plutôt bien passé. Mais mentalement, ç'a été difficile. Il y a eu des hauts et des bas. »

Elle a passé plusieurs mois de sa période de rééducation chez elle en Ontario, profitant du soutien de son copain John Robinson IV et de sa famille.

« John, le pauvre, a partagé tous mes bons jours, et il a enduré mon humeur des mauvais jours », a rigolé Nurse.

Elle a aussi cherché conseil auprès de son frère Darnell, défenseur des Oilers d'Edmonton, et de son oncle Donovan McNabb, un vétéran de 13 ans de la NFL qui s'est également déchiré le ligament croisé antérieur.

« Nous avons traversé l'enfer sur terre cette année en équipe, a confié Nurse. Et ne pas pouvoir être là-bas avec elles a été l'une des choses les plus difficiles et c'est dans ce domaine que ma patience a été mise à l'épreuve. Je n'ai pas été aussi patiente que je l'aurais souhaité, mais c'est un processus et même à ce stade-ci, je ne peux rien faire pour l'accélérer. »

Les Canadiennes amorcent la Coupe du monde contre la Serbie jeudi (23 h, mercredi soir), puis affrontent la France, le Japon, l'Australie et le Mali en phase de groupes. Nurse, qui a joué pour la dernière fois avec l'équipe nationale aux Jeux olympiques de Tokyo où le Canada n'a pas réussi à franchir la ronde préliminaire, espère voir son temps de jeu augmenter à chaque match.

La vétérane Natalie Achonwa, victime d'une déchirure du ligament croisé antérieur à sa dernière saison à Notre-Dame, a rassuré Nurse en lui disant de ne pas se « mettre de poids sur les épaules ».

« Elle a fière allure, a constaté Achonwa. Je dis à Kia tous les jours qu'elle a juste besoin d'être elle-même. Je suis passée par là et je réalise la tension mentale et émotionnelle que cela demande. »

« Elle le vit tous les jours et c'est comme si nous disions, célébrons les petites victoires. Mais Kia a très bien fait à l'entraînement et dans nos deux matchs hors-concours (contre la Chine et Porto Rico). Je suis si contente de la voir et d'être de nouveau sur le terrain avec elle. »

Physiquement, Nurse a noté que, comme elle a été confinée à la salle de musculation pendant une grande partie de sa rééducation, elle est plus forte que jamais. Elle a ajouté qu'elle n'a pas oublié comment passer, dribler ou tirer, il s'agit maintenant de pouvoir tout exécuter plus rapidement.

Mentalement, elle dit avoir réalisé qu'elle était « vraiment résiliente ».