Après la reconstruction et la transition, GYM est prêt à passer à la prochaine étape
Le gala que Groupe Yvon Michel présentera au Cabaret du Casino de Montréal le 14 novembre prochain sera le dernier de sa «période de transition».
C'est ce qu'a expliqué mardi Yvon Michel, président de GYM, en point de presse de ce gala dont les deux covedettes seront Kim Clavel et Marie-Pier Houle.
« Je pense qu'en 2025, on va vraiment relancer [notre groupe]. On veut ramener Kim en combat de championnat du monde à la Place Bell en mars. On veut la ramener sur le ring en janvier. Elle va donc terminer notre année et partir la prochaine. On veut programmer autant des événements à la Place Bell qu'ici, au Casino. On a des plans élaborés. On a d'autres boxeurs sur lesquels on compte et qui deviendront très populaires. »
Dans les derniers mois, GYM a annoncé avoir embauché Alexis Barrière et Derek Pomerleau. Hors, Yan Pellerin, président de New Era, prétendait alors détenir les droits sur ces deux boxeurs. Pomerleau a d'ailleurs boxé sur la carte du 21 septembre dernier de New Era.
« Dans le cas de Barrière, ce que [Yan Pellerin] a dit, c'est qu'il avait un premier droit de refus pour les 12 premiers mois après la fin de son contrat avec lui. Cela prendra fin en mars. »
« Pour Derek, c'est vrai que c'est plus compliqué que je pensais. Je vais laisser Derek régler ça. Nous avons de l'intérêt, mais on ne veut pas interférer. Quand les choses seront réglées et qu'il est disponible, on va travailler avec lui. »
Joueur majeur
Le fondateur de GYM assure que tout est place pour que son groupe demeure un joueur majeur de la boxe professionnelle, ce dont quelques amateurs et observateurs ont douté ces dernières années. Michel, lui, n'en a jamais douté. Assurant voir ce que les autres promoteurs de la province font actuellement, le vétéran promoteur a assuré que GYM est toujours pertinent, mais qu'afin de le demeurer, il «faut être là».
Sur ce point, alors qu'il annonce habituellement en automne son programme jusqu'à l'été suivant, Michel fait les choses différemment cette fois-ci et a convié tout le monde en janvier 2025.
« On sera capable de vous parler de toute la programmation pour 2025 à ce moment-là. »
Michel se réjouit d'ailleurs des succès que connaissent Camille Estephan avec Eye of the Tiger management, et dans une moindre mesure, Pellerin avec New Era et Douggy Bernèche avec Canada Fighting. Selon Michel, d'avoir quatre groupes de promotion ne fait que prouver que la boxe professionnelle québécoise est en santé.
« Je suis très heureux de voir toute l'activité de l'industrie de la boxe professionnelle. Je ne suis pas du tout jaloux de Camille Estephan. J'admire beaucoup ce qu'il fait. Réellement. On a déjà été dans une situation de quasi monopole comme ça avec Interbox et nous avions beaucoup de pression. Il y avait beaucoup de gens qui tentaient de se trouver une place, mais là, il y aura eu quatre promoteurs qui auront organisé des événements cette année. »
« Il y a beaucoup de boxeurs qui ont des chances d'avoir une carrière professionnelle intéressante. C'est ce qui permet [aux nouvelles recrues de GYM Victor Tremblay et Loïck Lahaie] d'entrevoir avec beaucoup d'optimisme une carrière intéressante. L'industrie est en santé. Ce qu'il nous manque, c'est une grande vedette. On n'a pas de Jean pascal, de Lucian Bute, de Stéphane Ouellet et compagnie. Mais je pense que ça s'en vient. Un sport est aussi populaire que sa principale vedette. On est dans la bonne direction. (...) Il y en a potentiellement dans les autres organisations. Chez nous, je pense à Alexis Barrière. Jean Pascal continue de faire son bout. »
Relance pour Clavel
Ce dernier gala «transitoire» du 14 novembre se veut aussi une relance pour Clavel (19-2, 3 K.-O.), qui perdait il y a un an presque jour pour jour son championnat du monde.
Bien qu'elle ait signé deux victoires depuis, la boxeuse de 34 ans affirme être dans un meilleur état d'esprit cet automne que lors de ces deux précédentes sorties et se sent d'attaque pour se lancer à l'assaut d'un autre titre mondial en 2025.
« J'ai retrouvé mon plaisir dans la boxe et tout ce qui l'entoure. Après ma défaite contre [Evelin] Bermudez, j'avais perdu ce plaisir. J'ai été amère pendant un petit bout. Je souriais, mais c'était pour les caméras, a indiqué Clavel. Là, je vous jure que je souris pour vrai! »
« Je me permets d'avoir beaucoup de plaisir à l'extérieur de mon sport. Ce qui s'est passé, c'est en arrière. J'ai comme une vision tunnel en ce moment. Toute mon attention est tournée vers un nouveau combat de championnat du monde. »
Clavel livrera ce prochain combat possiblement à 107 livres, afin de se garder toutes les portes ouvertes à 105 ou 108 livres. Clavel est classée première aspirante à 108 livres au WBC et l'IBF et no 2 à la WBO.
Quant à Houle (10-1-2, 3 K.-O.), elle espère aussi retrouver le chemin de la victoire, après un verdict nul à sa dernière sortie, en juin, face à Karla Ramos Zamora lui ayant laissé un goût amer dans la bouche. Comme Clavel, ce duel sera livré entre deux divisions de poids, à 145 livres, de façon à se garder des options autant chez les super-légères (140 livres), où elle est classée que les mi-moyennes (147), où elle apparaît au deuxième échelon la WBA et de la WBO, au septième de l'IBF, et au 14e du WBC.
« Le lendemain du combat, c'est le combat entre Katie Taylor et Amanda Serrano pour tous les titres à 140 livres. Ce sera un combat décisif pour voir ce qui se passera à ce poids. J'ose espérer qu'en 2025, j'obtiendrai une nouvelle chance en championnat du monde. (...) C'est mon objectif ultime de gagner un titre, à 140 ou 147. On verra ce qui arrive », a déclaré Houle.
GYM dévoilera les adversaires de Clavel et Houle la semaine prochaine, comme tous ceux des boxeurs qui évolueront en sous-carte. Ayoub Maanni, Victor Tremblay, Loïck Lahaie et le réfugié ukrainien Kirill Bazhenov compléteront cette carte de sept combats.
Bazhenov, qui maîtrise déjà les bases du français, a d'ailleurs bien failli rater cette conférence de presse. Arrivé au pays depuis peu, le jeune homme de 19 ans n'a pas encore reçu ses papiers d'identité canadiens et ne détient que les versions numériques.
Celles-ci ne comportent pas de photo et une pièce d'identité avec photo est nécessaire pour entrer au Casino de Montréal. Il a d'ailleurs fallu l'intervention de la responsable des communications de GYM, Claire Couturier, et de deux hauts dirigeants du Casino afin que Bazhenov puisse venir s'entretenir avec les médias sur place.