EOTTM a joué gros et gagné gros
MONTRÉAL - Eye of the Tiger Management jouait gros dans sa carte de jeudi, au Cabaret du Casino de Montréal. Et l'écurie dirigée par Camille Estephan, Antonin Décarie, Virginie Assaly et Marc Ramsay a gagné gros.
Vanessa Lepage-Joanisse est devenue la première championne du monde de l'écurie depuis David Lemieux. Steven Butler a retrouvé les feux de la rampe avec un K.-O. éclatant sur les ondes d'un grand réseau américain. Et s'il a raté sa première impression à la pesée, le nouveau joyau d'EOTTM Osleys Iglesias n'a pas manqué sa rentrée sur le ring avec son nouveau groupe, signant une victoire expéditive.
De quoi mettre un sourire dans le visage de tous les gens impliqués.
« Je me disais qu'il ne fallait pas que ça finisse en queue de poisson et j'avais confiance que Steven allait bien terminer, a déclaré Estephan une fois la soirée terminée. Il travaille bien avec [son nouvel entraîneur] John Scully, il l'écoute bien. Il a tout ce qu'il faut, l'expérience, la puissance. Un gars quoi est si puissant peut fermer les lumières rapidement comme on l'a vu.
« C'est une vraie relance vers les sommets. Il était sur ESPN+ aux États-Unis, les gens voient bien qu'il a cet atout. C'est innée cette puissance, tu l'as ou tu l'as pas. »
Cette puissance s'est rapidement fait sentir dans ce duel, qui n'a duré que 65 secondes. Dès la première droite de Butler (34-4-1, 28 K.-O.), Steve Rolls (22-4, 12 K.-O.) s'est retrouvé assis dans les câbles, ne sachant plus pourquoi il était là.
« John voulait que je le touche avec ma première droite. Je l'ai fait, a expliqué Butler. Je ne souhaite de mal à personne, mais il ne se rappelait plus que je l'avais touché. J'ai la puissance pour passer le K.-O. à n'importe qui dans le monde. »
Cette association avec Scully était souhaitée par Estephan. Pas qu'Eye of the Tiger n'ait quoi que ce soit à reprocher à Rénald Boisvert, qui a dirigé Butler jusqu'à sa défaite aux mains de Zhanibek Alimkhanuly en mai dernier. Mais le patron souhaitait voir Butler changer du tout au tout ses façons de faire.
« Ce n'était pas seulement une question de changer d'entraîneur, je voulais qu'il change tout de A à Z. Je voulais qu'il fasse son camp d'entraînement à l'extérieur, je ne voulais pas qu'il revienne à la maison avec de jeunes enfants. C'est un athlète professionnel et il a besoin d'avoir toute sa concentration, de se reposer. C'est ce qui lui manquait pour développer ses outils et connaître vraiment un camp professionnel. C'est ce qu'il a fait et ça donner ce qu'on a vu. »
Première championne
Lepage-Joanisse (7-1, 2 K.-O.) est non seulement devenue la première championne d'EOTTM depuis Lemieux en 2015, elle est aussi devenue la première boxeuse de l'écurie à devenir championne. Seuls Artur Beterbiev et elle possèdent des titres mondiaux au Québec présentement.
« Vanessa, quel combat! J'ai envie de voir une revanche, a lancé Estephan au sujet de la victoire par décision partagée de la boxeuse de St-André-Avellin contre l'Argentine Abril Argentina Vidal (10-2, 4 K.-O.). C'est la Journée de la femme [vendredi], on n'aurait pas pu écrire un meilleur script! Un des plus beaux combats que j'ai vus personnellement. »
« J'ai vraiment travaillé fort depuis plusieurs années et finalement ça rapporte, a raconté Lepage-Joanisse en réprimant des sanglots. C'est beaucoup de sacrifices. Je suis fière de moi, je suis fière de mon équipe. [...] Cette ceinture ce n'est pas juste pour moi, c'est pour tout le monde derrière moi. »
Iglesias impressionne
Comme dernier plat de résistance, EOTTM a offert la première performance au Québec de son nouveau protégé. Iglesias (10-0, 9), champion du monde de l'international Boxing Organization (IBO) des super-moyens, n'a mis que 2:07 à régler le dossier de l'Argentin Marcelo Coceres (32-7-1, 18 K.-O.), qui avait pourtant fait la limite contre un autre espoir d'Estephan à 168 livres, Erik Bazinyan, l'an dernier.
Estephan a déclaré cette semaine qu'avec Iglesias, Bazinyan et Christian Mbilli, Eye of the Tiger était le groupe le mieux positionné chez les 168 livres.
Avec un champion du monde et deux aspirants parmi les cinq premiers au monde des quatre principaux organismes de sanction, on serait porté à le croire. Reste à voir s'il y aura de la place à long terme pour ce triumvirat au sein du groupe.