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Kim Clavel a retrouvé le goût de se battre

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Kim Clavel a amorcé l'année 2023 à titre de championne du monde, avec une fiche parfaite et la chance de mettre la main sur un deuxième ceinture de championnat chez les mi-mouches. Trois combats plus tard, elle avait subi deux revers et n'avait plus de ceinture.

Dire que sa dernière défaite par décision partagée face à Evelyn Bermudez en octobre dernier a été difficile à avaler tient de l'euphémisme. La boxeuse de 33 ans a senti le besoin de prendre une pause de trois mois de la boxe. Mais elle a retrouvé le goût de se battre.

« J'ai eu des doutes, mais j'ai tout le temps pensé que je n'avais pas terminé ce que j'avais commencé, a-t-elle dit en marge de la conférence de presse lançant les activités du 20e anniversaire de Groupe Yvon Michel, au Casino de Montréal. Mon dernier combat, j'étais tellement près de la victoire. Je n'ai pas mangé une râclée, c'était serré. Je sais pertinemment que je fais partie de l'élite mondiale.

« J'avais juste besoin de repos. De sortir de la boxe un peu, de vivre ma peine. J'ai eu de la colère, de la frustration. À un moment donné, j'ai accepté. Aujourd'hui, je suis en santé et j'ai la chance de pratiquer mon sport. C'est ce que je vais faire. »

Afin de se ressourcer et de se sortir de sa zone de confort, Clavel est allée s'entraîner pendant un mois à La Havane.

« Le confort se trouve souvent dans notre tête. Tu ne peux compenser par rien d'autre. Là-bas, je n'avais pas le choix de trouver le confort dans ma tête. Un combat de boxe ça peut être très inconfortable. J'ai trouvé une force mentale à Cuba.

« J'en ramène des amis pour la vie. Quand je suis partie, on pleurait. En un mois, tu as le temps de t'imprégner. À 9 h chaque matin, je retrouvais le même groupe. Ces gens-là n'ont presque rien. (...) À la fin du mois, l'entraîneur m'a prise pour me porter sur ses épaules comme si j'avais gagné un combat important. Cette énergie-là m'a énormément marquée. Oui, la technique, la boxe, je reviens avec un bagage, mais cette fraternité, c'est quelque chose que je n'oublierai jamais. »

Ce séjour ne lui aura toutefois pas permis de faire complètement le deuil de sa défaite aux mains de Bermudez.

« Ça m'a marqué à vie. Quand je suis dans mon lit le soir et que j'y repense, il y a toujours un petit pincement, a admis Clavel. Mais je suis maintenant capable d'en parler sans pleurer. Je suis passée à autre chose; je regarde en avant. Je pense que mon attitude par rapport à cette situation va faire la différence. (...) Les briques que la vie me lance, je vais m'en faire un mur pour me défendre. »

Elle compte sur l'année 2024 pour l'aider à tourner définitivement la page sur celle qui vient de se terminer en queue de poisson.

Elle sera la tête d'affiche du gala de GYM du 4 avril prochain, contre une adversaire qui sera dévoilée bientôt. On prévoit déjà la faire boxer sur la carte suivante, le 19 mai. Son promoteur parle aussi d'un éventuel tournoi avec ses deux tombeuses de 2023, Yesica Nery Plata et Bermudez.

« Pour l'instant, je veux être active, je veux du vert sur ma fiche (NDLR: le site Boxrec.com note les victoires des boxeurs en vert, les défaites en rouge). J'ai eu deux rouges en une année. Je veux donc reprendre le chemin de la victoire.

« Je suis aussi heureuse de revenir au Casino, un endroit que j'aime et où je n'ai pas la grosse pression de vendre beaucoup de billets », a-t-elle ajouté, elle qui a livré ses trois combats de 2023 à la Place Bell.

Si elle a le goût de renouer avec la victoire, elle n'a toutefois pas à retrouver sa confiance, assure-t-elle.

« Je sais que je vais me rebattre en championnat du monde, mais je veux mettre une chose au clair: je ne veux pas de combat pour reprendre confiance. Je n'ai pas perdu confiance. J'ai confiance. Quand tu boxes avec les meilleures au monde et que tu leur chauffes les fesses, tu le sais que tu es à ta place. (...) Je sais que je suis exactement là où je devrais être, sans les ceintures.

« Je veux un premier combat pour revenir dans le ring. Je veux que les gens sachent que je suis de retour, que mon nom circule. »