Christian Mbilli finit le travail en 40 secondes
SHAWINIGAN, Qc – Quarante secondes, c'est tout ce dont Christian Mbilli a eu besoin pour se débarrasser du pauvre Mark Heffron et, surtout, officialiser un combat nettement plus important contre Sergiy Derevyanchenko qui aura lieu en plein cœur du mois d'août au Centre Vidéotron.
L'enjeu était énorme en finale du gala d'Eye of the Tiger présenté samedi soir au Centre Gervais Auto et le Montréalais d'origine française a plus que livré la marchandise en couchant son rival australien à l'aide d'une gauche au foie que peu de boxeurs auraient été en mesure d'encaisser.
Du coup, Mbilli (27-0, 23 K.-O.) a défendu ses ceintures continentales des Amériques du WBC et internationale de la WBA des poids super-moyens, ce qui lui permettra sans l'ombre d'un doute de consolider ses positions de 1er aspirant au WBC, 2e à la WBA ainsi que 3e à l'IBF et à la WBO.
« Après avoir vu certains de ses combats, je savais qu'il ne supportait pas beaucoup le travail au corps, a déclaré Mbilli en conférence de presse après son triomphe, son 27e en autant de duels depuis le début de sa carrière. Comme le disent toujours mes entraîneurs, j'essaie de mettre de l'argent à la banque (frapper au corps, NDLR) en début de combat et d'en profiter par la suite. »
« Je m'attendais à ce que ce soit bien plus long que cela », a ajouté son entraîneur Marc Ramsay, qui a tenu à souligner que ce sont ses assistants Samuel Décarie-Drolet, Luc-Vincent Ouellet et Shawn Collinson qui avaient préparé l'athlète français en vue de ce duel contre Heffron (30-4-1).
Ramsay a précisé qu'il avait passé la quasi-totalité des dernières semaines avec Artur Beterbiev pour l'affrontement que le champion unifié des mi-lourds devait disputer face à Dmitrii Bivol le 1er juin en Arabie saoudite. À noter que le Montréalais d'origine russe a cependant dû déclarer forfait début mai en raison d'une blessure à un genou subie pendant son camp d'entraînement.
« Je suis extrêmement satisfait, parce que Christian n'a laissé aucune information, a continué Ramsay. Il n'y a absolument rien à retenir d'un combat comme celui-là qui dure 40 secondes. »
Cela dit, Mbilli a eu amplement de temps pour comprendre pourquoi il l'a emporté si facilement.
« J'ai senti que je l'avais ébranlé plus tôt dans le combat après l'avoir frappé à la tête. Il a ensuite monté ses mains pour se protéger, a mentionné le boxeur âgé de 29 ans. Ce n'est jamais facile de récupérer d'un coup comme celui-là. J'ai ensuite pu le toucher au corps, ma grande spécialité! »
Il s'agit donc d'une deuxième prestation à couper le souffle de suite pour Mbilli après celle du 13 janvier dernier face à Rohan Murdock au Centre Vidéotron. Rappelons que le Français avait forcé l'Australien à l'abandon après le sixième round à la suite d'une domination sans partage du duel.
« J'en ai un peu marre de parler de message, a répondu Mbilli à savoir s'il avait réussi une fois de plus à attirer l'attention des meilleurs boxeurs de sa catégorie. Les messages sont envoyés depuis longtemps. Tout le monde sait ce que Christian Mbilli est en mesure de faire dans la catégorie. »
« Solide » sera donc vraisemblablement de retour au Centre Vidéotron le 17 août pour croiser le fer avec Derevyanchenko en finale d'un événement télédiffusé aux États-Unis sur ESPN. Camille Estephan n'a cependant rien voulu confirmer avant la conférence de presse prévue mardi à 13 h.
Ancien médaillé de bronze aux Championnats du monde en 2007, l'Ukrainien a disputé plusieurs combats importants depuis le début de sa carrière professionnelle contre Daniels Jacobs, Gennadiy Golovkin, Jermall Charlo ou encore Jaime Munguia pour ne nommer que ces quatre-là.