MONTRÉAL - Depuis toujours, les destins de Ghislain Maduma et Eye of The Tiger Management sont étroitement liés. Le Québécois d’origine congolaise était du premier gala de l’organisation au Théâtre Corona en novembre 2010 et sera du premier événement au Centre Bell ce soir.

L’occasion sera également idéale pour un nouveau cycle, puisque Maduma remontera dans l’arène pour la première fois depuis qu’il a subi une défaite crève-cœur devant Kevin Mitchell dans un combat éliminatoire des poids légers de l’IBF en mai 2014 au Wembley Stadium.

Une blessure à une épaule subie pendant son duel en Angleterre et des fractures de stress aux tibias ont retardé son retour, mais n’ont en rien changé son objectif de devenir champion du monde. Si les revers peuvent parfois engendrer le doute, c’est l’espoir qui a jailli dans son cas.

« Ça n’a pas été une défaite où je me suis fait déclasser. Ç’a prouvé à plusieurs personnes que j’avais vraiment ma place là. L’IBF m’a gardé dans son top-10, même si j’étais inactif en raison de mes blessures, a raconté Maduma au cours d’un entretien avec le RDS.ca plus tôt cette semaine.

« Je le savais que j’avais ma place parce que je m’entraîne avec des gars comme Dierry Jean et Antonin Décarie. Mais il faut croire qu’il y a des gens qui ne le savaient pas encore! J’ai reçu beaucoup de commentaires positifs et je pense que ça m’a rendu beaucoup plus déterminé. »

Maduma avait connu un début de combat extrêmement intéressant contre Mitchell en s’emparant d’une avance de 96-94 sur les cartes des trois juges. Le Britannique s’est cependant sauvé avec la victoire au 11e round en achevant le Québécois avec un crochet de gauche.

« J’ai commis des erreurs dues à mon manque d’expérience, explique Maduma. J’étais devenu trop confiant à la fin du combat et ça m’a coûté très cher. Mais je prends les choses de manière très positive. J’ai besoin d’apprendre pour devenir meilleur. C’est la leçon que j’ai retenue. »

Comme la plupart des boxeurs qui flirtent avec le sommet, Maduma ne souhaite pas se retaper la traversée du désert - qui peut parfois s’avérer longue - avant d’obtenir une nouvelle chance.

Il avoue toutefois qu’il a joué de chance jusqu’à maintenant, étant donné qu’à peine trois ans et demi séparaient son premier combat professionnel et son duel éliminatoire face à Mitchell.

« J’ai été chanceux, car je n’ai pas eu à me monter une fiche, reconnaît Maduma. Sauf que je n’ai pas le goût de revenir avec des petits combats. Samedi, ce sera vraiment pour voir comment je me sens, mais je veux assurément me battre avec des gars de classe mondiale ensuite. »

Un tout petit peu plus de trois ans après sa dernière visite au Centre Bell, Mani entend profiter de chacun des instants de son duel contre Michele Focosi, car ce sera comme la première fois.