Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Le promoteur Camille Estephan rêve d'un événement à grand déploiement au Stade olympique

Publié
Mise à jour

MONTRÉAL – Nul besoin d'avoir été un jour dans la course pour l'obtention de la célèbre canne à pommeau d'or pour dire que la boxe québécoise n'a pas le vent dans les voiles présentement.

En l'espace de quelques mois seulement, l'industrie locale a en effet perdu trois de ses quatre champions du monde et la maîtrise du système binaire suffit pour calculer le nombre de fois que celui qui reste – Artur Beterbiev – s'est battu dans la mère patrie de Louis Jolliet depuis cinq ans.

Les événements à grand déploiement appartiennent résolument au passé et la dernière fois que le citoyen lambda s'est intéressé à un combat, c'est quand Lucian Bute a affronté Jean Pascal en janvier 2014 au Centre Bell. Depuis, c'est la sécheresse. Bref, le ciel est bleu, la mère est calme...

Malgré ce sombre constat, Camille Estephan a annoncé à la surprise générale qu'il ambitionne d'organiser un gala qui réunirait 30 000 amateurs au Stade olympique. Dans le contexte actuel, plusieurs sont d'avis que le promoteur devra ramer extrêmement fort pour parvenir à ses fins.

« Nous avons tous les droits de rêver, s'est défendu Estephan, mercredi, en marge de la pesée tenue la veille du gala qu'Eye of the Tiger Management présentera demain soir au Cabaret du Casino de Montréal. Nous avons des boxeurs qui peuvent faire des combats de championnat du monde très bientôt : Christian Mbilli, Arslanbek Makhmudov, Erik Bazinyan et Mary Spencer... Imaginez un combat de championnat du monde des poids lourds en finale... Pourquoi pas?

« Il y a des rumeurs comme quoi Tyson Fury prendrait sa retraite et que son titre [des lourds du WBC] deviendrait vacant (Makhmudov est présentement classé 4e derrière Deontay Wilder, Andy Ruiz fils et Frank Sanchez, NDLR). [Saul] “Canelo” Alvarez laisserait également ses [quatre] titres [chez les super-moyens] vacants. C'est basé sur du concret et nous sommes patients. »

Du « concret » qui rendrait sceptiques les deux pêcheurs de Samedi de rire. Et même si tous les dés tombaient en place, Mbilli, Makhmudov, Bazinyan, Spencer et les autres parviendraient-ils à susciter l'intérêt de 30 000 partisans? Après tout, ils étaient 46 317 amateurs au combat entre Sugar Ray Leonard et Roberto Duran en juin 1980 et à peine 100 fois moins – environ 500 – pour celui opposant Joachim Alcine à Delvin Rodriguez organisé par Alexandre Choko en mai 2014.

« Je dirais qu'il y a entre 7000 et 8000 “ vrais ” partisans qui suivent tout de la boxe au Québec, mais un happening pourrait attirer 50 000 personnes, a prétendu Estephan. Et 30 000 amateurs, c'est 0,3 pour cent de la population du Québec. Nous allons pouvoir le faire en travaillant fort.

« Les gens recommencent à acheter des billets, à sortir. La COVID est derrière nous. Si nous amenons les bons combats et que la carte est bonne de A à Z, les gens achèteront des billets. »

Tout cela, évidemment, à condition que les représentants d'EOTTM livrent la marchandise d'ici là. « Si nos boxeurs ne gagnent pas les gros combats, cela n'arrivera pas, a concédé Estephan. Mais si Makhmudov peut battre quelqu'un aux États-Unis en mai et être ensuite impliqué dans un combat éliminatoire ou encore un combat de championnat du monde, cela va se produire! »

***

Erik Bazinyan et Alantez Fox n'ont eu aucune difficulté à respecter la limite de 168 livres en vue de leur combat qui sera présenté en finale jeudi soir. Le Montréalais d'origine arménienne a fait osciller le pèse-personne à 167 livres, tandis que l'Américain a affiché un poids de 167,5 livres.

Bazinyan (28-0, 21 K.-O.), qui défendra ses titres des super-moyens de la NABA et de la NABF, a réitéré qu'il entend pleinement profiter du fait que le gala sera retransmis sur les ondes d'ESPN+ aux États-Unis pour se faire connaître. « Je veux que tout le monde connaisse mon nom », avait dit celui qui est classé 2e à la WBA, 4e au WBC, 9e à l'IBF et 3e à la WBO plus tôt cette semaine.

Fox (28-3-1, 13 K.-O.) disputera quant à lui un premier duel depuis qu'il s'est incliné par arrêt de l'arbitre au 4e round contre le prodige cubain et champion « régulier » de la WBA David Morrell en décembre 2021. « Je me suis vraiment laissé déranger par l'importance du moment, a révélé Fox, qui a également baissé pavillon face à Demetrius Andrade et Liam Williams dans le passé.

Des 12 athlètes en action demain, seul l'adversaire d'Alexandre Gaumont (6-0, 4 K.-O.), Carlos Gallego Montijo (8-4, 6 K.-O.), a excédé – d'une livre et demie – la limite permise. Le Mexicain versera ainsi vingt pour cent de sa bourse au boxeur originaire de Buckingham, en Outaouais.

Finalement, Raphaël Courchesne (9-1, 4 K.-O.) était censé croiser le fer avec le Mexicain Diego Garduno Reyes (10-1-1, 4 K.-O.), mais le Maskoutain a dû déclarer forfait à cause d'une blessure à une main. Des tendons ayant été endommagés, les médecins ont décidé d'annuler le combat.