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RÉSULTATS

Mary Spencer rafle le titre WBA intérimaire des 154 lb contre Naomi Mannes

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La troisième a été la bonne pour Mary Spencer, mais il y aura inévitablement – et pour longtemps – une odeur de controverse sur son triomphe qui lui a permis de devenir championne du monde.

Après des échecs à ses deux premiers essais contre Femke Hermans, la Montréalaise a cette fois eu raison de Naomi Mannes par décision unanime des juges, jeudi soir au Cabaret du Casino de Montréal, dans l'un des principaux duels de l'événement présenté par Eye of the Tiger (EOTTM).

Les trois juges ont remis des cartes de 96-93 en faveur de Spencer (9-2), qui s'est emparé du titre intérimaire des poids super-mi-moyens de la WBA. Elle ainsi devenue la quatrième boxeuse de l'histoire de la boxe québécoise après Marie-Ève Dicaire, Kim Clavel et Vanessa Lepage-Joanisse à être sacrée championne.

Mais plusieurs pourront contester la justesse de la décision des trois juges, étant donné qu'après un départ canon, Spencer a peiné à suivre le rythme imposé par Mannes (7-3-1), qui paraissait donner plus de coups qu'elle n'en recevait. À la défense de la nouvelle championne, les coups de l'Allemande ne semblaient pas avoir d'impact et encore moins perturber sa rivale montréalaise.

« Vous ne pouvez jamais vraiment savoir ce que les juges vont décider. Je savais que je l'avais touchée avec mes meilleurs coups. J'ai réussi plusieurs bons crochets tout au long du combat, a déclaré Spencer à sa sortie du ring. Les juges sont formés pour remarquer ce genre de choses.

« J'ai senti que mes coups lui faisaient mal pendant tout le combat, mais en même temps, je dois reconnaître qu'elle m'a touchée à plusieurs reprises. Je savais que c'était un combat serré. Je désirais seulement que les choses tournent en ma faveur au moment de l'annonce du résultat. »

Fondamentalement, Spencer a ouvert la porte à son adversaire à compter du troisième round en boxant en contre-attaque, plutôt qu'en prenant le contrôle du centre du ring avec sa main avant comme elle l'avait fait pendant les deux premiers assauts. Au cinquième round, Spencer a paru par moments complètement au bout du rouleau et ses coups n'avaient pas le moindre entrain.

Au dixième et dernier round, Mannes avait encore mathématiquement l'espoir d'arracher un verdict nul, mais Spencer a mis fin à ses espoirs en forçant l'Allemande à mettre un genou au sol.

« Je peux comprendre qu'elle soit frustrée [et qu'elle conteste la chute] mais je l'ai frappé avec une gauche et l'arbitre se retrouvait de ce côté-là. J'avais nulle part où aller, a expliqué Spencer. Je n'avais pas d'autre choix que d'avancer vers elle et ç'a certainement contribué à la chute... »

Vingt ans après avoir commencé à boxer, être devenue championne du monde trois fois dans les rangs amateurs et avoir participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012, elle ne considère pas du tout la victoire ce soir comme son plus grand exploit depuis le commencement da carrière.

« Vous savez, je me suis retrouvée dans des positions extrêmement difficiles au fil des années et malgré tout, j'ai toujours continué à travailler et à garder une attitude exemplaire, a conclu Spencer. Lorsque je regarde la boxeuse que j'étais il y a vingt ans, il y a dix ans... je n'ai jamais abandonné. Je suis toujours revenue malgré tout. Oui, c'est de cela que je suis la plus fière. »

Spencer espère maintenant croiser le fer avec la championne « régulière » de la WBA Terri Harper, mais l'Anglaise pourrait fort bien abandonner le titre, puisqu'elle se mesurera à sa compatriote Rhiannon Dixon dans un duel pour la ceinture des légères de la WBO en septembre.

Biyarslanov et Khataev défendent leur titre

Après Spencer, le super-léger Arthur Biyarslanov (16-0, 14 K.-O.) et le mi-lourd Imam Khataev (8-0, 8 K.-O.) ont logiquement défendu leur ceinture de la NABF respective en battant Tamas Kiliti (10-1) et Ezequiel Osvaldo Maderna (31-13). Biyaslanov l'a emporté par arrêt de l'arbitre au troisième round, tandis que Khataev s'est imposé de la même manière, mais au septième round. Appelé en relève il y a moins de deux semaines, Kiliti n'a pas été compétitif, lui qui s'est monté une fiche en battant des adversaires présentant des dossiers pitoyables de 1-19 ou encore 1-16.

En sous-carte, dans ce qui était probablement la confrontation la plus intrigante de la soirée, Christopher Guerrero (12-0, 7 K.-O.) n'a pas fait durer le suspense bien longtemps en gagnant par knock-out technique à 1:56 du 4e round après avoir envoyé Courtney Pennington (17-9-3) au tapis à trois reprises. Pennington, qui revenait d'une défaite par décision partagée contre Custio Clayton, n'a pas fait le poids contre Guerrero, qui vient s'entendre à long terme avec EOTTM.

Encore une fois, le super-léger montréalais d'origine colombienne Jhon Orobio (11-0, 10 K.-O.) ne s'est pas éternisé dans le ring en se débarrassant de Joel Ivan Manriquez (6-6) en moins de six minutes. L'arbitre Albert Padulo fils a en effet arrêté les hostilités à 2:54 du 2e round, après que le coin de l'Argentin eut jeté l'éponge. Manriquez venait de visiter le tapis pour la deuxième fois depuis le début du round après avoir encaissé plusieurs coups, dont une vicieuse droite au corps.

Dans un combat en deux temps, Avery Martin Duval (11-0-1) a finalement dominé Jesus Adrian Daneff (13-12-4) en l'emportant par décision unanime (80-71, 80-72 et 79-73). Après un départ qui pourrait être qualifié de lent, Martin Duval a trouvé sa vitesse de croisière à compter de la moitié de l'affrontement en malmenant frénétiquement Daneff, qui n'est toutefois jamais tombé.

Moins de trois semaines après avoir comblé son public en remportant le combat qu'il a livré au Centre Vidéotron, Wilkens Mathieu (11-0, 7 K.-O.) a continué sur sa lancée en arrêtant le pauvre Rolando Wenceslao Mansilla (19-16-1) à 1:41 du 4e round. Mathieu a fait ce qu'il voulait avec l'Argentin pendant tout le duel et a véritablement ouvert la machine au quatrième round en enregistrant deux chutes au tapis obtenues grâce à des séries de coups. Mansilla a ainsi subi une septième défaite à ses huit dernières sorties, mais une première avant la limite depuis mai 2022.

En lever de rideau, Moreno Fendero (7-0, 5 K.-O.) n'a eu aucun mal à enregistrer à une septième victoire en autant de combats en terrassant Carlo Miguel Ronner (7-5) à l'aide d'une puissante gauche qui a facilement percé la défense de l'Argentin. Ce dernier a ensuite perdu connaissance en chutant sur le plancher, puis a quitté le ring sur un brancard en direction de l'hôpital, après que les paramédics lui eurent installé un collier cervical. Heureusement, l'athlète âgé de 29 ans a semblé retrouver rapidement ses esprits et était capable de communiquer avec son entourage.