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Le fabuleux destin de Jan-Michael Poulin

Jan-Michael Poulin Jan-Michael Poulin - New Era Promotion
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Mise à jour

Le parcours de Jan-Michael Poulin en boxe professionnelle est loin, très loin même, d'avoir été un long fleuve tranquille jusqu'à présent. Une seule victoire à ses quatre premiers combats, deux ans d'inactivité en raison d'une blessure à une main et deux autres années sur les lignes de côté à cause de la pandémie de COVID-19... plusieurs autres auraient déjà jeté l'éponge pour moins.

Mais il est toujours là, une décennie plus tard, et ce soir au CentreExpo Cogego Drummondville, Poulin tentera de devenir champion canadien dans une deuxième catégorie de poids différente alors qu'il se mesurera à Sébastien Bouchard en finale d'un événement de New Era Promotion.

Un destin plutôt exceptionnel pour l'entrepreneur-athlète âgé de 41 ans, qui s'est lancé dans le pugilat à l'âge de 30 ans après avoir complété un baccalauréat en commerce international et marketing qui lui a notamment permis d'étudier au Mexique ainsi qu'aux Émirats arabes unis.

« J'ai vraiment un parcours atypique, a reconnu Poulin en riant pendant une généreuse entrevue téléphonique avec RDS.ca il y a quelques semaines. Ce n'est vraiment qu'après mes années au Cégep et à l'Université que j'ai décidé de consacrer toutes mes énergies à la boxe. J'avais besoin de quelque chose de plus manuel, un peu comme c'est le cas avec mon entreprise de peinture. »

Malgré son initiation tardive au sport, les résultats n'ont pas tardé. À la suite de prestations en demi-teinte aux Championnats canadiens en 2012 et aux Gants dorés en 2013, il a survolé les Championnats canadiens 2014 – présentés en 2013 en Nouvelle-Écosse – en battant notamment Vincent Thibault en demi-finale et en profitant du forfait de Clovis Drolet avant la finale pour être couronné champion. Thibault était loin d'être le dernier venu à cette époque, étant donné qu'il avait été sacré champion chez les juniors en 2010. Il l'a ensuite été chez les seniors en 2015.

Poulin n'a cependant jamais eu la chance de représenter le pays sur la scène internationale, car un mois plus tard à Québec, il perd deux combats par décision partagée contre Drolet pendant les sélections pour l'équipe nationale A. Avec le recul, Poulin avoue n'avoir jamais senti l'appui de l'administration alors en place, mais se garde une certaine gêne en refusant d'évoquer des noms.

« Je serais resté chez les amateurs, parce que j'ai toujours su que je boxerais longtemps. J'avais vraiment l'intention d'y faire un bout de chemin », a expliqué Poulin, dont le passage chez les professionnels se fera un an plus tard en sous-carte d'un gala mettant en vedette Oscar Rivas.

Sans promoteur pour l'appuyer, Poulin ne fait pas particulièrement bonne impression en devant se contenter d'un verdict nul majoritaire contre Michel Tsalla, un boxeur qui présente un dossier de 1-8-1 à ce moment-là. Il passe même près de se faire arrêter au quatrième et dernier round.

« C'est un combat que j'aurais dû gagner, s'est défendu Poulin. J'avais subi une blessure à l'entraînement et je n'avais pas eu l'occasion de faire du sparring. Je me croyais en forme et j'étais motivé à l'idée de me faire offrir un contrat, sauf que tout cela s'est retourné contre moi. »

La suite ne sera pas nécessairement plus reluisante, puisqu'il se fait passer le knock-out à son troisième combat, puis doit se contenter d'un autre verdict nul majoritaire à son quatrième. De son propre aveu, Poulin a mis un certain temps avant de trouver son style et c'est véritablement aux côtés de son entraîneur Jessy Ross Thompson que les choses se sont mises à décoller. Depuis ce deuxième verdict nul, il affiche en effet un intéressant dossier de 8-0-1, qui a été marqué par sa conquête du titre canadien des moyens après sa victoire sur Kevin Menoche en octobre 2013.

Poulin sait pertinemment qu'il ne deviendra jamais champion du monde, mais cela ne l'empêche pas pour autant de se fixer des objectifs. C'est pourquoi l'affrontement contre Bouchard est un.

« Je cherche à marquer l'histoire de la boxe canadienne en devenant champion dans trois catégories différentes, a avoué Poulin. Si j'étais capable de recréer un Stéphane Ouellet-Dave Hilton à plus petite échelle avec environ 5000 personnes, cela serait vraiment très, très bien. »

Mais la commande sera lourde. Bouchard a résolument affronté de meilleurs adversaires depuis le début de sa carrière. C'est d'ailleurs pour cette raison que Poulin s'est exilé pour une partie de son camp d'entraînement en mettant le cap sur un gymnase situé très près de Tampa, en Floride.

« J'ai eu accès à du sparring de très haute qualité, a conclu Poulin. J'étais dans un gymnase privé dans lequel il n'y a que des boxeurs professionnels. Je sais pertinemment que je devrai offrir ma meilleure prestation si je veux gagner, mais je sens que je suis celui qui est le plus fort de deux. »