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RÉSULTATS

Mary Spencer et son équipe y croient encore

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Camille Estephan croyait que cette fois était la bonne. L'homme à la tête d'Eye of the Tiger Management était convaincu que Mary Spencer succéderait à David Lemieux et deviendrait la première championne du monde de son organisation après huit longues années de sécheresse.

Mais comme cela avait été le cas en décembre dernier à Shawinigan, la Montréalaise a baissé pavillon contre la Belge Femke Hermans, cette fois par décision majoritaire des juges en finale d'un événement présenté à guichets fermés mercredi soir au Cabaret du Casino de Montréal.

La défaite de Spencer est le plus récent échec de la boxe québécoise en championnat du monde après ceux de Kim Clavel contre Evelin Nazarena Bermudez samedi soir dernier à Laval et Marie-Pier Houle face à Sandy Ryan en avril, à Cardiff, au pays de Galles, un peu plus tôt cette année.

Le champion unifié WBC, IBF et WBO des poids mi-lourds Artur Beterbiev est donc toujours seul sur son île. Et même si le Montréalais d'origine russe vit et s'entraîne ici sous la férule de Marc Ramsay, il demeure représenté par le promoteur américain Top Rank et ses rares combats ici ne lui permettent pas d'agir comme locomotive pour une industrie locale qui en aurait bien besoin.

« Je suis toujours plein d'optimisme et c'est pourquoi je suis très, très déçu parce que je pensais qu'on était pour gagner ce combat-là, a avoué Estephan dans les minutes qui ont suivi la défaite de Spencer. Je suis déçu pour Mary, mais j'imagine que ça fait partie du sport et c'est certain qu'on va en échapper quelques-unes en chemin. Reste qu'on a besoin d'un champion du monde.

« Étant donné que c'est certain qu'avec un champion du monde, on dicte un peu plus la donne. »

Estephan s'expliquait mal les raisons de la défaite de Spencer, qui pour une deuxième sortie de suite, a peiné à suivre le rythme imposé par Hermans, alors qu'il y a encore un an à peine, elle revenait de gains par knock-out au premier round contre Chris Namus ainsi que Cynthia Lozano.

« On va s'asseoir en équipe avec Marc, son entraîneur Samuel [Décarie-Drolet] et Mary et voir ce qu'on fait avant d'aller de l'avant. Ce n'était pas assez [mercredi] soir. Je m'attendais à mieux pour être franc. Elle aussi s'attendait à beaucoup mieux. On va tenter de comprendre pourquoi.

« On voyait qu'elle était très hésitante. Ce n'est pas dans sa nature. Je pense que le fait de ne pas avoir dix mois a peut-être quelque chose à faire là-dedans. Le fait qu'elle n'a pas eu un combat entre la défaite et la revanche, aussi. Mais il fallait sauter sur l'opportunité. Il n'y a pas d'excuses.

Un constat partagé par son entraîneur, qui en était à un premier affrontement avec sa protégée.

« Si j'avais pu avoir encore plus de temps et un combat préparatoire pour mettre en place une couple de trucs, ç'aurait été parfait, a reconnu Décarie-Drolet. Mais quand on a une offre de championnat du monde qui nous est présentée, on ne peut vraiment dire non, surtout au niveau où on est. Et il est important de rappeler qu'on a eu un bon six mois pour travailler ensemble.

« [Mercredi] soir, Mary aurait dû être prête à faire une deuxième attaque. On avait une première attaque qui était notoire, mais Femke revenait avec un volume de coups. Mary aurait pu utiliser un peu plus son jab pour l'en empêcher, mais en début de combat, ç'a été difficile de trouver la distance. Il ne faut pas oublier que Femke est une fille qui a énormément de cordes à son arc. »

Malgré ce nouveau contrecoup à sa carrière, Spencer n'est pas prête à jeter l'éponge et entend remonter dans l'arène plus tôt que tard. « Je n'ai pas hâte que ça se termine, a-t-elle déclaré. Je me souviens qu'à un certain moment en 2010, j'avais réalisé qu'il restait deux ans avant les Jeux olympiques et j'avais trouvé ça lourd et ce n'est pas du tout ce que je ressens maintenant. Je suis excitée à l'idée de poursuivre ma carrière et espère obtenir d'autres chances comme celles-là. »

« Deux défaites de suite, ça fait mal dans les classements, mais quand je regarde les autres filles de la catégorie, je dirais oui à pas mal tout le monde. Je ne suis pas inquiet, a continué Décarie-Drolet. Après peut-être un ou deux duels préparatoires, s'il y a une opportunité, je dis "let's go".

« Quand Marc m'avait demandé si Mary était une bonne signature pour l'écurie avant de la mettre sous contrat j'avais dit oui, car elle allait devenir championne du monde. Et je le crois encore. C'est juste qu'il y a encore un petit peu de travail de polissage à faire sur la carrosserie. »