MONTRÉAL - Après un début de carrière extrêmement honnête qui lui a permis de disputer un combat éliminatoire des poids super-moyens du WBC en décembre 2011, Renan St-Juste a délaissé les feux de la rampe pour livrer des duels dans des endroits relativement modestes.

Le boxeur de Repentigny aura la chance de se battre au Centre Bell – peut-être pour une ultime fois –, alors qu’il affrontera Francis Lafrenière de Coteau-du-Lac. Un combat à saveur locale au terme duquel le vainqueur mettra la main sur la ceinture internationale des moyens de l’IBF.

« Ce n’est pas la première fois, mais chaque fois, c’est un honneur d’être sur une carte de cette ampleur-là, a dit le gaucher, jeudi, après la conférence de presse faisant la promotion de la sous-carte du gala qui mettra en vedette Sergey Kovalev et Jean Pascal samedi soir au Centre Bell.

« Tous les ingrédients sont là : la carte est importante, l’adversaire est bon et il y a un titre en jeu. Je me suis préparé comme si c’était moi qui étais en championnat du monde. Ce sera un combat vraiment électrisant de 10 rounds et je pense que les gens en auront pour leur argent. »

À l’origine, St-Juste (26-4-1, 18 K.-O.) a refusé un affrontement contre Curtis Stevens pour se mesurer à Lafrenière (10-5-2, 6 K.-O.), un pugiliste qui ne possède évidemment pas la notoriété de l’ancien aspirant mondial chez les moyens. À vrai dire, la question ne se posait même pas.

« Je voulais un combat qui me donnerait le goût de tuer dans le gym, a imagé St-Juste. Nous étions déjà censés nous affronter et quand l’opportunité de se battre sur cette carte s’est présentée, je savais que c’était un combat qui allait faire beaucoup jaser. C’était important...

« Je voulais aller chercher une motivation supplémentaire, parce qu’un combat local, cela te suit tout le temps. On me parle encore de mes victoires sur (Sébastien) Demers et Walid (Smichet). C’est à ce point important quand on boxe contre un boxeur local. Je suis en forme et j’ai hâte. »

Maintenant âgé de 43 ans, St-Juste ne se berce plus d’illusions quant à une éventuelle chance de combattre en championnat du monde. Mais n’allez pas croire qu’il s’agit là d’un constat d’échec.

« J’ai déjà possédé trois ceintures mineures et je n’ai jamais eu d’appel pour un combat de championnat, a rappelé le Québécois. Mais c’était important qu’il y en ait une en jeu pour ce combat-là, parce que cela permettra éventuellement d’ouvrir plusieurs portes au gagnant.

« J’apprécie encore plus ces moments-là, d’autant plus que j’ai commencé ma carrière à 30 ans, alors que d’autres boxeurs finissent la leur et prennent leur retraite. Je ne me suis jamais fixé d’objectif et quand je pense aux ceintures que j’ai gagnées, c’est un grand accomplissement.

« Je pense à chaque personne qui m’a aidé depuis le début de ma carrière il y a près de 15 ans ainsi qu’à mes anciens promoteurs Groupe Yvon Michel et InterBox et je suis très reconnaissant. Si cela devait s’arrêter maintenant, je serais extrêmement fier de tout ce que j’ai accompli. »

Et parce qu’une carrière de boxeur professionnel n’est désormais plus l’objectif de vie de St-Juste, ce dernier ne souhaite plus maintenant que de profiter pleinement du moment qui passe.