« Randamdam wa la dou, c’est le temps des vacances »,  comme le chantait si bien Pierre Lalonde, il y a maintenant un demi-siècle.

C’est incroyable ce qui peut se passer durant vos trois semaines de vacances.

Prenez mon cas… En l’espace d’un peu plus de trois semaines, Jean Pascal a arraché une victoire par la peau des fesses, Adonis Stevenson va défendre son championnat mondial dans la ville de Toronto, La Pure, contre un certain Tom Karpency. David Lemieux a signé un contrat pour affronter Gennady Golovkin. Et il ne faut pas oublier non plus cette impressionnante victoire de Danny Garcia sur Paulie Malignaggi, chez les mi-moyens. Et pas plus tard que vendredi dernier, on a vu un autre champion mondial des lourds légers être couronné. Son nom, Krysztof Glowacki, un Polonais qui a assommé Marco Huck en onzième reprise. Retenez bien son nom.

« Je suis de retour »

Première sortie

Bien reposé, je me suis replongé dans le feu de l’action dès samedi soir dernier au Centre Bell. Je voulais absolument voir Lucian Bute à l’œuvre, constater son comportement sur le ring, bref savoir si le Lucian que je voyais pour la première fois depuis 19 mois ressemblait à l’ex-champion mondial qu’il était jadis.

Au début du combat contre Andrea Di Luisa, on sentait que Lucian était tendu, pour ne pas dire pas trop sûr de lui-même. Mais au fur et à mesure que passaient les minutes, on reconnaissait celui que la foule ne cessait d’encourager.

Vous me direz que Di Luisa n’a rien d’un Carl Froch ou encore d’un Jean Pascal, mais après une absence du ring de 19 mois, il fallait bien commencer quelque part.  Et c’est avec lui que Bute a retrouvé sa touche magique, au grand plaisir de ses admirateurs.

Maintenant, que se passera-t-il avec lui? Je ne crois pas qu’il soit prêt pour un affrontement avec le champion de la IBF, James DeGale. J’aimerais mieux le voir dans un autre combat, disons contre un Julio Cesar Chavez ou encore contre George Grove. Si jamais il parvenait à vaincre l’un d’eux, alors on pourrait espérer le revoir en match de championnat.

La farce de l'année

Maintenant pour ce que je considère la farce de l’année, c’est l’annonce d’un combat de championnat entre Money et Andre Berto. Wow!

Vous me direz que Berto est le premier aspirant à la couronne WBA des 147 livres de Mayweather et vous avez entièrement raison. Mais regardez sa fiche : trois défaites à ses six derniers combats. Et il se retrouve en match de championnat?

Et la WBA ne dit rien. C’est Floyd Mayweather qui contrôle. C’est pour dire ce que l’argent peut faire...

En somme, ce que veut Floyd Mayweather, c’est de ranger ses gants après une autre victoire ou bien encore poursuivre en 2016 et livrer un deuxième combat contre Manny Pacquiao. Il pourrait faire d’une pierre deux coups : briser le record de 49-0 de l’ex-champion poids lourd Rocky Marciano et du même coup ajouter une autre centaine de millions de dollars à sa fortune déjà impressionnante. Et oui, croyez-le ou non, il y a des gens qui sont prêts à payer pour revoir Pacquiao contre Money.

Mais avant d’aller plus loin, jetons un coup d’œil sur ce qui s’est passé chez les nôtres.

Par la peau des fesses

J’ai eu l’occasion de visionner le combat entre Jean Pascal et Yunieski Gonzalez  et je n’ai pas été trop impressionné par la performance du Québécois. Mais au moins, il se montre tout de même très actif.

Ce que plusieurs ignoraient de Gonzalez, c’est que pendant cinq ans, il a fait partie de l’équipe nationale de Cuba, où il a compilé une fiche de 347 victoires contre seulement 27 revers.

Je suis certain que Pascal aurait pu mieux faire et il est le premier à l’admettre. Malheureusement, une blessure à la main droite l’a empêché de donner sa pleine mesure. 

Quant à Yunieski Gonzalez, retenez son nom, car son rêve est d’affronter Adonis Stevenson. C’est un dur cogneur qui a passé le K.-O. à 12 de ses 16 victimes et s’il avait été un peu plus chanceux, il aurait pu s’en tirer avec au moins un verdict nul contre Pascal.

Bravo David

David Lemieux a toujours laissé entendre qu’il voulait affronter les meilleurs boxeurs au monde et le 17 octobre prochain, au Madison Square Garden de New York, son deuxième rêve se réalisera. Je dis deuxième rêve, car le premier était de devenir champion du monde, ce qui est fait.

Naturellement, Golovkin sera établi favori pour ce combat, mais dites-vous bien que Lemieux pourrait surprendre. C’est assez simple à comprendre.  Lemieux est un bagarreur qui présente lui aussi une très bonne force de frappe. Si elle n’est pas comparable à celle de GGG, elle n’est pas tellement loin derrière.

Un tel combat entre deux assommeurs publics pourrait facilement devenir le combat de l’année. Présentement, pour  2015, c’est justement le match de championnat IBF entre Lemieux et Hassan N’Dam qui domine la liste des meilleurs combats, selon le site Bleacher Report. Cet affrontement devance la victoire de Lucas Matthysse sur Ruslan Provodnikov, et celle de Saul Alvarez sur James Kirkland.

ContentId(3.1142104):Alvarez l'emporte par décision
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Quoi faire avec lui?

Je crois que c’est Eleider Alvarez qui a hérité du plus dur combat de la soirée samedi dernier. Il a bel et bien remporté la victoire sur Isidro Ranoni Prieto mais j’ai trouvé le pointage de 117-111 des trois juges un peu élevé. Personnellement, j’avais deux points d’avance pour le protégé de GYM. Malgré tout, je suis heureux pour lui. Mais demandez-vous : maintenant qu’il présente un dossier de 19-0, que fait-on avec lui?

Je ne crois pas qu’il soit de taille pour Adonis Stevenson, pas plus que  pour Artur Beterbiev. Qui reste-t-il? Jean Pascal, à moins d’y aller avec des Andrzej Fonfara, Erik Skoglund, Isaac Chilemba et qui encore?

George Cherry en deuil

Permettez-moi d’offrir mes plus sincères condoléances à George Cherry, une figure dominante dans le monde local de la boxe depuis près d’une décennie. George et son épouse ont eu la douleur de perdre leur fils Stevens la semaine dernière.   

Enfin, c’est le retour au travail.  On se reparlera certainement au cours des prochains  jours.

Bonne boxe!