Suspension de permis de deux mois : Yvon Michel ne voulait pas nuire à ses boxeurs
C'est parce qu'il appréhendait des conséquences terribles pour ses boxeurs qui n'avaient rien à avoir avec ses agissements que le promoteur Yvon Michel a approché la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) afin de trouver un terrain d'entente à la suite des incidents qui sont survenus le 7 octobre dernier après un gala mettant en vedette Kim Clavel présenté à la Place Bell de Laval.
Michel et la vice-présidente exécutive de Groupe Yvon Michel (GYM), Alexandra Croft, avaient été convoqués devant le Tribunal de la RACJ les 5, 7, 8 et 9 février 2024 pour avoir notamment « exerc[é] des pressions, menac[é] ou violent[é] un représentant de la Régie » dans la foulée de la controversée défaite par décision partagée des juges de Clavel face à Evelin Nazarena Bermudez.
Le passage de Michel et Croft devant le Tribunal a finalement été annulé, la RACJ annonçant à la surprise générale mardi que le permis de GYM serait suspendu deux mois – du 16 janvier au 12 mars 2024 – et que Michel et Croft s'étaient engagés à ne pas participer à leurs événements pendant six mois supplémentaires, soit jusqu'à la mi-septembre. Croft pourra cependant assister aux pesées qui sont tenues la veille des galas et surtout supervisées par les officiels de la RACJ.
« Si nous avions été au bout du processus, peu importe le résultat, cela aurait vraiment affecté l'évolution de nos boxeurs, a expliqué Michel en visioconférence jeudi après-midi. L'audience aurait eu lieu en février et le temps que le [juge administratif] donne son verdict, plusieurs mois se seraient écoulés. Clavel, Mathieu Germain et Mazlum Akdeniz auraient été vraiment pénalisés.
« C'est dans cette perspective-là que les discussions avec la Régie ont été dirigées. La Régie a pensé en priorité aux boxeurs ainsi qu'aux différents artisans qui produisent nos événements. »
Germain, Clavel et Akdeniz seront d'ailleurs les têtes d'affiche des trois prochains galas de GYM qui seront présentés les 14 mars, 4 avril et 16 mai prochains au Cabaret du Casino de Montréal. GYM, qui célèbre ses 20 ans d'existence cette année, a également promis d'autres événements au cours des prochains mois afin de souligner cet anniversaire. « À partir de maintenant, nous tournons la page [sur les incidents du 7 octobre], a martelé Michel. Pour nous, c'est du passé. »
« Ça ne se reproduira pas »
Le promoteur a rappelé qu'il avait rapidement admis les faits aux individus qui avaient été pris pour cible, dont la représentante de la RACJ le soir du gala Sylvie Lécuyer ainsi que le juge Benoit Roussel, qui avait Bermudez gagnante, tout comme son homologue américain Frank Lombardi.
« Les [geste que j'ai commis] ne se reproduiront pas, a assuré Michel. J'ai commis une erreur, j'ai admis les faits et j'accepte les conséquences. C'est un événement isolé. En 40 ans de boxe, c'est la première fois qu'une telle chose s'est produite. Et je vous le dis que ça ne se reproduira pas. »
« Il y a les faits et la perception des faits... Je me suis emporté et je n'aurais pas dû, a-t-il ajouté, avouant que la colère est très mauvaise conseillère. Je me suis demandé ce que j'avais fait là. »
Au sujet de Clavel, qui rencontrera les journalistes la semaine prochaine, Michel a affirmé qu'elle s'était enfin remise de son amère déception et qu'elle a vraiment envie de retourner dans le ring.
« Il n'y a pas tant de façons d'analyser [sa défaite]. La grande question était de savoir si elle avait encore le goût de payer le prix afin de se préparer pour ses combats, a mentionné Michel. Elle a profité des derniers pour se ressourcer et mettre les choses en perspectives. Elle veut revenir...
« Quand tu perds un combat aussi serré, il n'y a que le temps qui peut arranger les choses. Et en retourner travailler comme infirmière auxiliaire, elle a redécouvert son intérêt pour la boxe. Elle a compris qu'il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. La vie, c'est plus qu'un combat de boxe. Kim revient en avril, et si tout se passe bien, elle reviendra dès le mois de mai.
« Mais ce n'est que lorsque son équipe me dira qu'elle sera prête qu'elle ira en championnat du monde. J'ai prouvé que je suis en mesure de créer ce genre d'opportunité pour mes boxeurs. »