Le genou gauche de Georges St-Pierre est totalement rétabli moins d’un an après avoir subi une déchirure du ligament croisé antérieur. GSP aimerait bien faire un retour à la compétition dans l’UFC, mais il le fera uniquement si les conditions nécessaires sont réunies, a-t-il déclaré dans un article sur le ESPN.com.

« J’ai encore le goût de la compétition. Ça ne part pas », a affirmé celui qui ne s’est pas battu depuis sa victoire face à Johny Hendricks, le 16 novembre 2013.

Néanmoins, St-Pierre dit qu’il n’est pas près d’annoncer son retour dans l’octogone largement en raison qu’il croit qu’il y a une utilisation répandue de produits dopants pour améliorer les performances dans le monde des arts martiaux mixtes.

Le 3 février dernier, l’UFC annonçait qu’Anderson Silva a échoué à un test antidopage alors qu’il a eu un échantillon positif à un stéroïde anabolisant (métabolites de la Drostanolone). Cette nouvelle confirmait les inquiétudes de GSP, puisque le test avait eu lieu le 9 janvier, soit bien avant le combat contre Nick Diaz qui avait lieu le 31 janvier. Les résultats avaient été transmis à l’UFC seulement après celui-ci.

Lundi après-midi, GSP a déclaré lors de l'émission The MMA Hour que Dana White lui avait demandé s'il voulait être de la carte du UFC 186 à Montréal, ce qu'il a décliné. Après la victoire de Silva, White aurait également tâté le pouls de St-Pierre concernant un affrontement avec le Brésilien (avant qu'il échoue à un test antidopage), ce que le Québécois a également refusé.

L’ancien champion des mi-moyens a déploré le fait que le système en place n’y change rien et celui qui montre une fiche en carrière de 25-2 voudrait l’établissement de tests plus stricts et opérés par un organisme indépendant.

« C’est l’une des raisons qui me pousseraient à revenir. Je suis à l’aise financièrement et heureux. Je pourrais me retirer au sommet. Je n’ai pas besoin de prendre le risque de faire un autre combat. Peut-être que j’affronterais un tricheur », a-t-il expliqué.

« Si je me bats à nouveau, je veux un combat équitable. Je veux que ce soit fait selon les règles. Présentement, le système ne peut pas l’assurer », a ajouté le combattant québécois.

St-Pierre voudrait que l’UFC confie les tests antidopage à un organisme indépendant puisque les commissions athlétiques, qui sont présentement responsables des tests, ne sont pas formées pour cela et ont trop à perdre dans l’annulation d’un combat.

Le combattant de 33 ans ne croit pas que les commissions sont nécessairement corrompues, mais puisqu’elles sont directement impliquées dans l’organisation des galas (la Commission athlétique du Nevada empoche 6 % de la vente de billets), cette possibilité existe aux yeux de GSP.

« Nous savons que les commissions athlétiques ont des intérêts financiers dans les gros évènements. Ce n’est pas à leur avantage d’annuler un gala », a-t-il précisé.

« Les commissions, ce n’est pas leur expertise (les tests antidopage). Une fois, un employé de la Commission athlétique du Nevada m’a donné le flacon de test avec ses doigts à l’intérieur. Je ne connaissais pas ce gars. Peut-être qu’il venait juste de faire de la cocaïne et que ça se retrouvait maintenant dans mon échantillon. Je ne pense pas, mais on ne sait jamais », a relaté St-Pierre.

St-Pierre a aussi raconté d’autres erreurs de procédure dans des tests conduits par la Commission athlétique du Nevada. Il indique que les tests effectués par l’Association antidopage volontaire (VADA) sont beaucoup mieux effectués.

L’UFC étant la plus grande organisation d’arts martiaux mixtes, GSP souhaite qu’elle soit la première à tester ses combattants de manière plus sérieuse.

« Je n’ai jamais dit ces choses pour abaisser l’UFC. Je suis un gars de l’UFC. Je veux voir l’UFC continuer à évoluer. L’UFC se targue d’être la plus prestigieuse organisation au monde. Je pense que c’est à eux de faire les premiers pas. Pas à Bellator ou une autre organisation. Si une autre fait les premières démarches, je crois que l’UFC perdrait un peu de son lustre », a-t-il exprimé.

Lorsqu’un organisme indépendant sans intérêt financier avec l’UFC sera mis en place pour tester les combattants, GSP croit que son sport ne sera plus le même. Les classements seront bouleversés alors que les performances des combattants faisant usage de produits dopants déclineront.

« Nous n’avons vu que la pointe de l’iceberg », a dit GSP.

« Si l’UFC confie les tests à un organisme qui est indépendant, avec aucun motif financier et qui est compétent, je penserais plus sérieusement à un retour. Je ne dis pas que j’en ferais un, mais l’idée me travaillerait l’esprit », a-t-il admis.

*D'après un article d'ESPN.com.