Ferrari dans le rouge; Mercedes hors du coup en 2022
SUZUKA, Japon – Ferrari et Mercedes étaient attendues pour rythmer avec Red Bull la saison 2022 de Formule 1, mais l'Italienne et l'Allemande ont échoué à rivaliser avec l'Autrichienne, bien placée pour décrocher le titre constructeurs après celui des pilotes par Max Verstappen, assuré dimanche au Japon.
Rendez-vous manqué pour Ferrari
Cette saison devait être sa saison, celle du renouveau de la marque au cheval cabré.
Après un cru 2020 à oublier pour Ferrari – elle a terminé 6e au championnat des constructeurs, le pire classement depuis 1980 –, la Scuderia a sacrifié 2021 pour se concentrer sur 2022, qui offrait de meilleures opportunités grâce au bouleversement du règlement technique de la F1.
Pour la manche inaugurale de la saison à Bahreïn, en mars, l'équipe parvient d'emblée à placer ses deux pilotes sur les plus hautes marches du podium : le Monégasque Charles Leclerc devant l'Espagnol Carlos Sainz.
Voilà la saison de Ferrari lancée de la meilleure des manières, devant des Red Bull en proie à des problèmes de fiabilité.
Mais l'équipe autrichienne n'a pas dit son dernier mot. Ses pépins réglés, l'écurie s'engage sur une pente ascendante, contrairement à Ferrari qui, elle, part à la dérive.
Abandons de ses pilotes, stratégies ratées, fiabilité en question. Au tiers de la saison, Ferrari trébuche et se retrouve distancée par Red Bull.
La prestigieuse marque au cheval cabré devient même la risée des réseaux sociaux, comme lors du GP des Pays-Bas où les mécaniciens oublient de préparer un pneu lors d'un banal arrêt aux puits de Sainz.
« Je pense que dans l'ensemble, l'équipe a fait un travail fantastique en développant la voiture actuelle, mais il y a encore des problèmes comme la fiabilité, qui nous a coûté au moins deux victoires, et pour gagner des championnats on se doit d'être fiables », a concédé début septembre Mattia Binotto, le patron de l'écurie italienne.
Reléguée à 65 unités de Red Bull au championnat du monde des constructeurs, Ferrari, deuxième au général, peut encore être sacrée, mathématiquement, avec 196 points maximum restant à distribuer lors des quatre derniers Grands Prix de 2022.
Mercedes hors sujet
De l'aveu même de Toto Wolff, le patron de Mercedes F1, l'écurie octuple championne du monde en titre « s'est plantée » cette année.
Depuis le début de la saison, le constructeur allemand, si performant ces dernières années, cherche tant bien que mal à se défaire des problèmes qui l'empêchent de rivaliser avec la concurrence.
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La monoplace, née d'un concept aérodynamique singulier lié aux nouvelles règlementations – avec des pontons étroits – donne du fil à retordre à ses deux pilotes britanniques, Lewis Hamilton et George Russell.
« En Formule 1, le chrono ne ment jamais et aujourd'hui il dit qu'on n'est pas rapides. C'est comme ça, on s'est planté mécaniquement, on s'est planté aérodynamiquement, ce n'est jamais une seule chose, c'est une combinaison », a reconnu Wolff dans un entretien à l'AFP en juillet.
Au fil de la saison, les choses ne se sont guère arrangées, au point que l'écurie attend toujours sa première victoire en 2022, malgré les sept podiums de Russell et les six de son coéquipier Hamilton.
Hamilton, septuple champion du monde de F1, voit d'ailleurs sa domination quasi sans partage de ces dernières années mise à mal par le jeune Russell: George, très constant aux avant-postes, est toujours 4e du championnat après le GP du Japon et devance Lewis, 6e, de 27 points (207 à 180).
Si Mercedes ne peut plus prétendre au titre constructeurs, l'équipe allemande, troisième du championnat, peut encore reprendre la deuxième place à Ferrari. La Scuderia compte 67 points d'avance (454 à 387) après le Japon.