Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Au CHU Ste-Justine, Marc-Antoine Dequoy redonne en l'honneur de sa mère

Publié
Mise à jour

MONTRÉAL – En deuil de sa mère, Marc-Antoine Dequoy aurait facilement pu s'absenter de la visite annuelle d'hôpitaux des Alouettes de Montréal. L'athlète de 28 ans a plutôt décidé d'y participer pour être fidèle aux valeurs inculquées par sa plus grande partisane.

 

Attentionné, souriant et attachant avec tous les enfants qu'il a croisés au CHU Ste-Justine, Dequoy a su cacher les émotions qui traversaient son corps.

 

« Ma mère est ma fan numéro un depuis que j'ai commencé à jouer à cinq ans. C'est elle qui m'a inscrit au football. Je joue pour elle et je vais toujours jouer pour elle. D'être ici, je le fais en son honneur. C'est sûr que c'est difficile, mais je le fais pour elle », a confié Dequoy qui s'exprimait aux médias pour la première fois depuis le décès de sa mère au terme d'un combat contre la maladie.

 

Avec la peine qui l'habite depuis quelques semaines, Dequoy réalisait que la présence des joueurs des Alouettes et de cheerleaders de l'équipe allaient ramener le sourire sur le visage des jeunes patients.

ContentId(3.1412793):Alouettes : « Ma mère était ma plus grande fan », Marc-Antoine Dequoy (LCF)
bellmedia_rds.AxisVideo

 

« C'est sûr que ce n'est pas facile, mais j'essaie juste de redonner, du mieux que je peux. Tu ne sais pas ce qui t'attend dans la vie donc il faut essayer de rendre les gens heureux », a expliqué le maraudeur.

 

Dans chaque chambre visitée, on pouvait sentir l'amour des parents et des grands-parents des enfants qui étaient alités. Pour Dequoy, sa famille ne s'arrête pas à ses proches, c'est aussi son équipe de football. Il était donc reconnaissant de pouvoir retrouver ses coéquipiers.

 

« Ça m'a vraiment fait du bien... Tu ne sais pas comment vivre ces moments, mais ce que je sais, c'est que j'aime faire des choses qui me font du bien. Être avec mon équipe et les joueurs, rire pendant les pratiques, parler, tout ça me fait du bien. C'est sûrement une façon de se changer les idées, mais ça me fait du bien », a exprimé l'ancien des Carabins de l'Université de Montréal.

 

Jake Wieneke et Marc-Antoine DequoyLa mère de Dequoy s'est justement impliquée pendant quelques années dans le comité des parents alors qu'il jouait pour les Bleus. Danny Maciocia était alors l'entraîneur de cette équipe et il avait appris à connaître la mère de Dequoy. Maciocia a réagi avec empathie au décès de la mère de son joueur. Il lui a accordé une semaine de répit en plus de réserver le ballon de la victoire à Dequoy.

 

« Ça m'a fait chaud au cœur et j'ai été heureux de voir sa réaction. Danny a connu ma mère et il y avait donc le côté humain au-delà d'être mon boss. Je n'étais pas inquiet avec Danny, il m'a laissé mon temps et je l'ai apprécié », a souligné Dequoy.

 

Tout en prenant le temps de parler aux enfants et aux parents pendant la visite, Dequoy a pu observer le grand cœur du personnel soignant.  

 

« Tu vois comment les parents n'ont que de bons mots pour ces gens. Tu ne le réalises pas quand tu es santé, mais leur dévouement est incroyable, ce sont des héros qu'on devrait remercier le plus possible », a-t-il visé.

 

Inévitablement, il pensait à toutes les infirmières, infirmiers et médecins qui ont pris soin de sa mère. Il n'avait que deux mots, très sentis, pour eux.

 

« Juste merci... », a-t-il prononcé les yeux envahis par les émotions.

 

De beaux petits moments touchants

 

Même si ça brise le cœur de voir des enfants confinés à l'hôpital pendant des jours, des semaines et parfois des mois, cette visite des Alouettes demeure un condensé de beaux petits moments.

 

Ainsi, on a choisi de vous décrire quelques parcelles de soleil distribuées grâce à la présence d'une quarantaine de joueurs à cette activité.

 

Débutons par le receveur Jake Wieneke et cette anecdote prouvant à quel point le monde est petit. Anglophone, Wieneke écoutait du mieux qu'il le pouvait une conversation entre Dequoy et des cheerleaders avec Tessa, une adolescente de 13 ans qui fait du cheer au Collège St-Jean-Vianney.

 

« Elle parlait en français et j'ai reconnu le nom de son école secondaire. Mon jeune voisin, David, fréquente justement cette école et je suis allé voir l'un de ses matchs dernièrement. Il s'avère qu'elle le connaît. On a pu échanger sur plusieurs choses, c'est plutôt cool », a raconté Wieneke.

 

On pense aussi au moment magique dans la chambre de Lucas, un ado dont le visage s'est illuminé quand Dequoy lui a parlé de son affection pour les jeux vidéo. Les deux ont pu partager sur cette passion et Dequoy a même pris en note son nom de joueur.

 

« De ton mieux, tu veux mettre du bonheur dans leur journée, changer l'atmosphère d'une semaine plus lourde ou d'une journée difficile », a témoigné Dequoy qui peut dire mission accomplie.

 

Ou alors cette petite de 5 ans, Alie, dont l'équipe préférée est les Packers de ... Greenfield Park puisque son frère de 11 ans en est membre. Il faut se rappeler que Dequoy a obtenu un essai avec les Packers, mais de Green Bay.

 

Wieneke a également été très touché par la famille d'Ariel et Nathan puisqu'ils ont exactement le même âge que ses enfants.

 

« J'ai vécu énormément d'émotions en constatant la douleur qu'ils doivent endurer... Ça m'a fait beaucoup réfléchir à mes enfants. Je pouvais me placer dans la peau des parents. »

 

Alexandre Gagné n'était pas dans le groupe qu'on accompagnait, mais il nous a racontés ses rencontres dans le département des adolescents avec des troubles alimentaires. Une réalité déstabilisante pour des athlètes comme lui et ses coéquipiers. Leur présence aidait à rappeler à ces jeunes qu'ils sont aimés et qu'ils méritent de s'aimer eux-mêmes.

 

Gagné a d'ailleurs séjourné à Ste-Justine durant son enfance en raison de problèmes d'asthme. Il ne pouvait que penser à son deuxième enfant qui naîtra prochainement.

 

« J'appréhendais un peu la journée de voir des enfants malades. Tu espères qu'il n'ait pas à venir ici, qu'il soit en santé. C'est une grosse dose d'amour qu'on veut donner aux enfants, et aux parents aussi. On prenait aussi le temps de remercier le personnel. Tout le monde devrait leur dire merci, je parle de tous ceux qui aident nos enfants : les enseignants et le personnel soignant », a mentionné Gagné avec pertinence.

 

On n'oublie pas le visage émerveillé de Cameron en voyant les joueurs, l'immense joie de Leonis qui a pu interrompre des devoirs de mathématiques et finalement le petit Léo, 11 mois, et son sourire craquant malgré une greffe de peau à la suite d'une brûlure.