Lentement mais sûrement, la vie professionnelle de Khari Jones se clarifie.

Après avoir guidé les Alouettes de Montréal à une première participation aux éliminatoires de la Ligue canadienne de football depuis 2014, Jones a paraphé une prolongation de contrat de trois ans à titre d'entraîneur-chef, de coordonnateur à l'attaque et d'instructeur de quarts de l'équipe.

Lundi, par ailleurs, la LCF a annoncé que Sid Spiegel et Gary Stern, deux hommes d'affaires ontariens, étaient les nouveaux propriétaires des Alouettes, qui opéraient l'équipe depuis le mois de mai. Or, peu de temps après avoir pris les rênes de l'organisation montréalaise, Stern a admis que la priorité de nouveaux propriétaires était d'embaucher un président et un directeur général. Stern espérait même pouvoir régler ces dossiers d'ici la fin de la semaine.

« Ça m'emballe beaucoup, a confié Jones, plus tôt cette semaine pendant les Assises d'hiver de la LCF à Collingwood, en Ontario. Gary a des projets en place, ce qui est excellent. Maintenant, il s'agit de réunir tous ces éléments, organiser des rencontres et trouver le meilleur moyen de gagner des matchs de football l'année prochaine. Nous comptons sur deux hommes qui sont des passionnés de la LCF, du sport qu'est le football et des Alouettes de Montréal. Je pense que nous sommes entre bonnes mains. »

En attendant l'arrivée d'un nouveau propriétaire et d'un directeur général à temps plein, Jones et Éric Deslauriers, le directeur des opérations football, ont pris en main la préparation des Alouettes pendant l'entre-saison.

Leurs tâches incluent une évaluation de la formation finale des Alouettes, l'élaboration d'un plan d'action avec leurs joueurs autonomes et tenter de prédire quels joueurs d'autres formations pourraient être disponibles et pourraient les intéresser une fois que la chasse aux joueurs autonomes va s'amorcer, le 11 février.

Jones assure qu'il n'a ressenti aucun moment d'anxiété pendant que la situation des propriétaires n'était pas résolue.

« Vous allez de l'avant, tout simplement, a-t-il fait remarquer. Il y a des choses qui doivent être faites et Éric et moi avons travaillé fort pour faire le travail qui doit être fait. Maintenant, avec ces éléments en place, ça devrait faciliter les choses. »

Le prochain directeur général des Alouettes n'aura pas le temps de prendre ses aises dans ses nouvelles fonctions. La formation montréalaise compte pas moins de 27 joueurs autonomes potentiels, incluant le receveur Eugene Lewis, qui a capté 72 passes pour des gains de 1133 verges et cinq touchés en 2019.

La liste inclut aussi les joueurs de ligne à l'attaque Kristian Matte et Landon Rice, deux Canadiens, le joueur de ligne défensive Woody Baron et le demi défensif Patrick Levels.

Par ailleurs, le joueur de ligne défensive John Bowman, un membre de l'équipe d'étoiles de la section Est à l'âge de 37 ans, songe à annoncer sa retraite. Du côté de l'attaque, les Alouettes ne pourront pas compter sur le demi offensif William Stanback l'an prochain, après qu'il eut signé un contrat avec les Raiders d'Oakland, dans la NFL.

« Je suis réellement heureux pour lui, a déclaré Jones. Vous n'avez que peu de temps pour maximiser votre potentiel financier au football, et le fait de pouvoir faire un bond exponentiel est quelque chose de très important pour un joueur et pour sa famille. »

« La bonne nouvelle, a-t-il renchéri, c'est qu'il y a toujours des gars qui veulent jouer et un nouveau groupe de joueurs. C'est à nous de trouver ces joueurs et leur donner l'occasion de montrer ce qu'ils peuvent faire. »

Les Alouettes n'auront certainement pas cet élément de surprise en 2020, ce qui ne semble pas inquiéter l'entraîneur-chef.

« Ce qui importe maintenant, c'est d'apprendre de ce que nous avons fait l'an dernier. Ce sera toujours une année spéciale dans mon coeur avec le groupe que nous avions, mais nous savons qu'il y a encore beaucoup à faire. Les équipes vous connaissent un peu plus maintenant. Ce qui m'excite, c'est de voir comment nous allons réagir et devenir meilleurs. C'est un défi amusant. »

Surtout après les leçons que les joueurs des Alouettes auront apprises l'année dernière.

« Les gars ont vu que nous pouvions tenir tête avec tout le monde, que nous pouvions gagner des matchs serrés, que nous étions coriaces et énergiques. Je pense que ça peut mener loin"», soutient Jones.