« On a perdu par un simple et c'est frustrant » - Trevor Harris
MONTRÉAL – Les Alouettes de Montréal maîtrisent à merveille l'art de se compliquer la vie. Le but ultime demeure à la portée de l'équipe, mais le temps presse pour cesser de se tirer dans le pied.
« On le fait toujours, on est habitués. Ça semble être le thème cette saison et on trouve un moyen d'avoir le dessus », a admis Danny Maciocia.
bellmedia_rds.AxisVideo
Même au 17e match de la saison, le clan montréalais a repris ce refrain. Cette fois, on fait allusion aux deux présences dans la zone payante ne menant à aucun point en début de match, aux deux punitions aidant les Argonauts à inscrire leur touché pour grimper à 23 points et à l'incapacité de freiner Toronto sur la dernière séquence pour viser un placement.
Avec une production minimale dans la zone payante, les Alouettes auraient coulé les Argos, mais cette lacune revient trop souvent hanter le clan montréalais. Ça remonte au règne de Khari Jones.
« Pendant une période de quelques semaines, les choses allaient bien. Mais, dernièrement, ce n'est pas le cas. Ça reste qu'on a bien répondu en deuxième demie, on était plus solides en attaque. On a besoin d'être opportunistes et constants », a déclaré Maciocia.
Le quart-arrière Trevor Harris ne cache pas que cette défaite pèse sur le moral.
« On continue d'y croire, mais c'est une défaite qui fait mal.»
« Le moral était bas [dans le vestiaire]. On était persuadés qu'on pouvait l'emporter. On a perdu par un simple et c'est frustrant », a-t-il convenu.
Inévitablement, ce manque de production offensive a imposé une pression supplémentaire sur la défense qui aurait aimé démarrer ce match avec un coussin.
« On était amers, on aurait pu l'emporter. En début de match, on aurait pu amasser quelques points ce qui a compliqué notre tâche. On doit trouver une manière de démarrer en force », a cerné le secondeur Tyrice Beverette.
La frustration ne s'explique pas uniquement par le résultat final. Elle trouve son fondement avant tout dans le fait que les Alouettes perdent l'occasion d'aller décrocher le premier rang de la section Est la semaine prochaine.
« Je déteste plus perdre que j'aime gagner. C'est frustrant. On avait un objectif et on l'a toujours, mais on devra prendre un chemin différent. Je voulais cette victoire pour les fans, pour moi-même, pour mes coéquipiers : pour tout le monde », a décrit Eugene Lewis qui se classe, encore, parmi les joueurs qui ne peuvent pas être critiqués.
D'ailleurs, Lewis a donné son avis sur les ennuis de son équipe dans la zone payante. Sans le dire directement, c'était clair qu'il voudrait être ciblé plus souvent à cet endroit.
« C'est l'histoire d'une bonne partie de la saison. On doit en faire plus. C'est comme ça pas mal depuis que je suis ici. J'adore me trouver dans la zone payante personnellement, c'est une source de fierté pour moi. Je pense être une grande menace dans cette zone et je tente d'en profiter le plus possible quand on m'en donne l'occasion », a lancé Lewis avec un fabuleux touché comme argument.
Peu sollicité en première demie, Lewis a permis aux Alouettes de croire à la victoire jusqu'à la fin grâce à ses attrapés en deuxième demie. À première vue, on aurait pu croire que Toronto utilisait plus de ressources pour le contrer, mais il considère qu'il aurait pu aider davantage.
« Je trouve que j'ai plutôt été dégagé dans ce match. Je dois revoir les séquences, mais j'ai l'impression d'avoir été démarqué plusieurs fois », a noté Lewis alors que Harris doit parfois suivre le jeu choisi ou se démener avec la pression à ses trousses.
Le mot de la fin revient justement à Harris qui assure que sa troupe demeure persuadée de pouvoir remporter le match ultime.
« Dans le vestiaire, j'ai demandé aux joueurs de lever la main s'ils ne croyaient pas qu'on était en mesure de gagner. Personne n'a levé la main. C'est simplement une question d'exécution », a exposé Harris.
Puisque le match de la semaine prochaine n'aura aucun enjeu sur le classement et que les Alouettes prépareront déjà le duel de la demi-finale de l'Est, il y a fort à parier que plusieurs partants obtiendront congé.