Adarius Pickett et les Alouettes ne veulent plus rater leur chance

MONTRÉAL – Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas pour Adarius Pickett. Après avoir écopé de trois amendes en lien avec la défaite du 10 octobre, le secondeur a été nommé parmi les étoiles de la LCF grâce à sa performance vendredi soir. 

Avec 10 plaqués défensif, un sur les unités spéciales ainsi qu'un touché de 16 verges en récupérant un échappé provoqué par Thomas Costigan, Pickett méritait amplement cet honneur. Mais le Californien de 26 ans n'a pas pu s'empêcher d'esquisser un sourire quand on lui a fait remarquer à quel point le contraste était frappant. 

« Je ne fais que mon travail, je ne peux pas me soucier de ce qui arrive à l'extérieur du terrain. J'essaie de faire de mon mieux depuis le début de la saison et je ne peux pas contrôler les amendes », a noté Pickett qui avait été puni pour deux plaqués inappropriés et ses critiques de l'arbitrage. 

Ce qui fait surtout plaisir au dynamique numéro six, c'est l'importance de cette victoire de 34-30 contre le Rouge et Noir d'Ottawa. 

« Voilà le plus important, on jouait pour notre présence éliminatoire. Je suis simplement reconnaissant d'avoir eu un bon match et que mes coéquipiers aient confirmé cette participation. La défaite précédente avait été difficile à encaisser car on avait raté notre chance », a commenté l'homme à la barbe et au bandeau. 

En l'insérant parmi les secondeurs, les Alouettes ont assurément trouvé la position qui lui convient avec les particularités du football canadien. Pickett rôde toujours autour du ballon et il n'attend que le moment de sévir aux dépens de ses adversaires. 

« C'est ma façon de jouer, je veux toujours être dans la meilleure position pour que mes coéquipiers puissent compter sur moi », a noté Pickett qui semble jouer son meilleur football alors qu'il dispute seulement sa deuxième saison dans la LCF. 

« Je l'espère, j'ai eu une bonne préparation pendant la saison morte et ça m'a aidé de pouvoir me concentrer sur une seule position. J'ai pu me consacrer à ce rôle et être un meneur en défense », a expliqué Pickett qui s'implique également comme entraîneur à son alma mater (UCLA) pendant les mois de répit. 

Sa solide performance contre Ottawa lui a permis de grimper au 13e rang de la LCF pour les plaqués défensifs avec 67, mais il a joué deux matchs de moins que la plupart des joueurs qui le devancent. 

La défense a subi plusieurs changements cette année avec l'arrivée du coordonnateur défensif Noel Thorpe. Son patron et ami, Danny Maciocia, se réjouit de la contribution de Pickett et ses alliés. 

« C'est un joueur très physique et il couvre beaucoup de terrain. Il est bon en couverture, contre la course et sur les unités spéciales. Ce que j'adore de nos secondeurs, Pickett, (Micah) Awe et (Tyrice) Beverette, c'est qu'ils sont très physiques. On a besoin de ça de leur part », a visé le directeur général et entraîneur-chef par intérim. 

Le temps d'afficher uniquement son beau visage

Ce qui se produit avec Pickett est symptomatique du contexte qui caractérise les Alouettes de Montréal cette saison. D'un match à l'autre, l'équipe peut exceller ou se tirer dans le pied, peut s'effondrer ou démontrer une grande force de caractère. 

Maintenant que l'équipe a obtenu son accès aux éliminatoires, est-ce qu'elle parviendra à n'exposer que son bon côté ?

« On travaille très fort pour que ce soit le cas. Mais cette équipe me démontre qu'elle se battra jusqu'à la fin comme on a vu à Ottawa. D'ailleurs, les joueurs le font avec un certain calme sur les lignes de côté. Ça ne se voyait pas il y a quelques mois et ça inspire aussi les entraîneurs. Quand ce feeling existe, tout est possible », a cerné Maciocia. 

Cette allusion à la coupe Grey, sans la nommer, pourrait être grandement facilitée via un laissez-passer au premier tour en terminant au premier rang de la section Est. Ce scénario demeure possible avec deux victoires lors des deux derniers matchs contre les Argonauts de Toronto. 

« On n'a pas vraiment parlé du premier rang, mais plutôt l'occasion qui s'offre à nous. Car on a un match samedi, à domicile, et on doit être prêts pour ce match », a précisé Maciocia.  

Pour une équipe qui présentait un dossier de 2-6 au début août, ce serait un revirement spectaculaire. 

« Beaucoup de gens se posaient des questions à propos de notre équipe. Mais nos joueurs ont créé cette occasion et j'espère qu'ils vont en tirer avantage », a souligné le DG qui a, lui aussi, vécu ses moments de doute. 

« C'est sûr que je me posais des questions, j'en avais un paquet qui me tournaient dans la tête. Personne n'était satisfait du rendement qu'on affichait. Mais j'ai toujours cru en nos joueurs et j'étais convaincu que, si on pouvait pousser dans la même direction, on pouvait accomplir nos objectifs », a rappelé Maciocia en identifiant la victoire en prolongation à Winnipeg, le 11 août, comme le moment où les Alouettes ont renversé la vapeur.