Allyson Sobol espère emprunter le même parcours que Catherine Raîche
MONTRÉAL – Maintenant que Catherine Raîche cogne aux portes d'un prestigieux poste de directrice générale dans la NFL, les Alouettes de Montréal ont déniché une autre femme, Allyson Sobol, qui rêve d'un parcours similaire.
Sobol n'avait que six ans quand elle a réalisé qu'elle voulait devenir professeur. Elle a atteint ce souhait d'enfance, mais son but ultime a changé en cours de route.
« [Le plus grand objectif] C'est de devenir DG un jour, ce serait l'idéal », avoue Sobol, qui est détentrice d'une maîtrise en Administration sportive de l'Université d'Ottawa.
« Mais ce que je voulais faire, quand je faisais mes études, c'est travailler aux opérations dans le basket ou le foot. Là, j'ai réussi ça vraiment vite, je ne m'y attendais pas », a enchaîné Sobol, qui est âgée de 26 ans, avec un rire de gêne et de modestie.
« Donc je saute à une autre étape, être DG, disons dans 10 ans ou environ. »
Pendant ses premiers 16 mois avec les Alouettes (octobre 2021 à janvier 2023), Sobol travaillait comme adjointe administrative auprès du président Mario Cecchini ce qui impliquait notamment de coordonner les activités dans la communauté.
Lorsque le contrat de Cecchini n'a pas été renouvelé, elle ne craignait toutefois pas pour son poste puisqu'elle avait aussi prêté main-forte à Danny Maciocia et aux opérations football.
« J'étais triste pour Mario, mais je n'avais pas peur pour ma job. On parlait déjà avec Danny de la possibilité de me déplacer de façon permanente avec son groupe », a expliqué la Montréalaise qui s'exprime très bien en français.
Avec ce nouveau mandat, Sobol conservera un grand volet administratif dans ses tâches, mais elle se plongera également dans le recrutement.
« Je devrais faire environ 75% de travail administratif pour tout ce que les joueurs ont besoin, tout ce qui leur rend la vie plus facile. Ensuite, ce sera du scouting et j'irai au Combine, ce sera vraiment plaisant », a indiqué celle qui s'occupera notamment des permis de travail, des numéros d'assurance sociale, des assurances et de trouver du logement pour les joueurs.
Chez les Alouettes, elle semble ainsi avoir trouvé une organisation prête à favoriser son envol dans le milieu sportif qui regorge de possibilités.
« Je suis ouverte à tout et j'aime beaucoup toucher au recrutement. Ça m'ouvre de nouvelles portes si bien que je suis dans la réflexion et la découverte. Danny est vraiment ouvert à me laisser tout voir alors je pourrai choisir en ayant eu de l'expérience dans tout », a souligné Sobol.
Cependant, il s'en est fallu de peu pour que Sobol aboutisse plutôt avec l'Alliance de Montréal. Le basketball étant son autre amour sportif, elle a tenté de joindre l'équipe de la Ligue élite canadienne de basketball (LECB) après un stage avec les Blackjacks d'Ottawa.
Les postes qu'elle convoitait étaient comblés à l'Alliance donc Annie Larouche, la vice-présidente aux opérations, a parlé en bien d'elle aux Alouettes.
Des inspirations précieuses
Avec raison, Sobol est fascinée de constater qu'elle se retrouve dans les mêmes bureaux que Catherine Raîche seulement quelques années plus tard.
« C'est incroyable qu'elle soit rendue là. En fait, toutes les femmes dans le sport, je trouve ça inspirant. Au football, je trouve ça encore plus inspirant parce que tu es souvent la seule femme dans l'organisation », a réagi Sobol alors que Raîche agit comme adjointe au directeur général et vice-présidente aux opérations football avec les Browns de Cleveland.
« Peut-être que mon parcours sera similaire, je l'espère », a ajouté Sobol qui cite Tara Mrakic, son entraîneuse en flag football au CÉGEP Vanier, comme sa grande inspiration.
Par la force des choses, Sobol réalise qu'un saut aux États-Unis s'imposera.
« Si j'ai l'occasion d'aller aux États-Unis, ce serait vraiment cool. Mais j'aimerais aussi rester dans la LCF parce que j'adore ce sport. Quand j'étais jeune, c'était le top pour moi. Mon père aimait beaucoup les Alouettes, c'était l'époque d'Anthony Calvillo. »
Grâce à son travail avec les Alouettes, Sobol a convaincu sa mère de se rallier à ce sport qu'elle trouvait trop violent. Au passage, elle taquine aussi ses deux sœurs qui ne raffolaient pas tant du football auparavant.
Pour la petite histoire, Sobol a commencé à jouer au flag football, que pour le plaisir, tôt à l'école secondaire. Son talent a été remarqué par le professeur d'éducation physique qui dirigeait l'équipe de flag football. Après une année au poste de maraudeur, ça fait 13-14 ans qu'elle joue comme quart-arrière dont plusieurs saisons à un niveau compétitif.
L'œil de ce prof aura mené Sobol vers une carrière, déjà très intrigante, mais qui ne fait que commencer.
Ironiquement, ça lui a fait écarter son projet de devenir enseignante, elle qui a fait de la suppléance pendant deux ans.
« Je ne dirais pas que c'est fini à 100%, j'ai encore mon diplôme. Mais, pour le moment, j'aime vraiment plus cette direction dans le monde du sport. Je ne laisserais pas tomber ça pour rien », a noté Sobol avec un sourire convaincant dans la voix.
Malgré les démarches avancées de la vente de l'équipe à de nouveaux propriétaires, elle ne s'inquiète pas de son sort.
« J'en ai discuté un peu avec Danny, je n'ai pas peur du tout. Dans notre équipe, on sait vraiment ce qu'on fait et personne ne peut mieux le faire que nous », a conclu Sobol avec un argument valable.