La saison de la NFL s'amorcera le jeudi 4 septembre alors que les Packers de Green Bay visiteront les Seahawks, à Seattle. Le match vous sera présenté sur RDS2. Du 25 août au 4 septembre, le RDS.ca vous présente une série d'articles afin de mettre la table pour la saison 2014, une division à la fois. Aujourd’hui, survol de la NFC Ouest.

Que reste-t-il à accomplir à la suite d’un triomphe convaincant lors du match le plus important de la saison?

C’est la question qui nargue les Seahawks cette saison avec la réalité suivant la lourde tâche de défendre un championnat dans la NFL. Participer à un Super Bowl est un exploit de nos jours, en gagner un encore plus. Doubler l’exploit lors de saisons consécutives? On parle ici d’une tâche titanesque.

Les Seahawks sont prêts pour le défi et ils l’affirment haut et fort à qui veut bien l’entendre. Est-ce que les rivaux de San Francisco les laisseront faire sans envoyer quelques bâtons dans les roues des champions? Ça reste à voir.

La division la plus compétitive de la NFL sera, une fois de plus, le centre d’intérêt de la NFC et de la course aux éliminatoires.

Ce qui a changé dans la division

Les Seahawks ont changé quelques éléments au cours de la saison morte, mais la mentalité instaurée par Pete Carroll reste la même : l’équipe passe en premier et chaque joueur doit jouer pour être digne d'une prochaine opportunité. C’est pourquoi les partants, même les joueurs étoiles, participent sur les unités spéciales. Malgré tout, les champions ont perdu quelques bons éléments en Brandon Browner, Chris Clemons, Walter Thurmond, Red Bryant, Golden Tate et le nouveau retraité Sidney Rice. On favorise surtout les promotions à l’interne à Seattle avec le repêchage et la profondeur déjà en place, mais on note l’addition du receveur Paul Richardson (2^e ronde) et de l’ailier défensif Cassius Marsh (4^e ronde).

À San Francisco, Colin Kaepernick est passé à la banque avant la nouvelle saison et c’est maintenant avec les encouragements de son organisation qu’il devra élever l’offensive des Niners vers de nouveaux sommets. Stevie Johnson et Brandon Lloyd se greffent à son groupe de receveurs tandis qu’Antoine Bethea et Chris Cook viendront aider la défensive. Les nouveaux visages aideront à faire oublier les départs de Carlos Rogers, Donte Whitner et Mario Manningham en plus des nombreux blessés qui s’absenteront jusqu’au milieu de la saison.

Pour la deuxième saison de Bruce Arians à la barre de l’équipe, les Cards ont multiplié les manipulations de personnels afin de rester compétitifs dans une division très relevée. On a d’abord fait maison nette en se séparant d’avec Karlos Dansby, Yeremiah Bell, Daryn Colledge, Eric Winston, Andre Roberts en plus de la suspension d’un an du secondeur Daryl Washington. Les emplettes ont été nombreuses pour occuper les postes clés et les Cardinals ont fait l’acquisition de Jared Veldheer, Antonio Cromartie, Ted Ginn Jr., Larry Foote en plus des choix au repêchage, notamment le maraudeur Deone Bucannon en première ronde. On mise énormément sur la progression en Arizona et l’ajout de sang neuf pourrait accélérer grandement la chose.

Du côté des Rams, c’est avec le cœur gros qu’on devrait se passer une fois de plus du quart Sam Bradford qui s’est déchiré les ligaments du genou lors du calendrier préparatoire et devra regarder la saison des lignes de côté. Cet imprévu s’ajoute aux départs de Kellen Clemens, Harvey Dahl, Cortland Finnegan, Daryl Richardson, Darian Stewart et Chris Williams. L’organisation s’est vite retournée vers l’ancien Texan Case Keenum en espérant une solide contribution du vétéran Shaun Hill. De plus, Kenny Britt, Alex Carrington, Davin Joseph en plus des recrues Aaron Donald (1^re ronde, photo), Greg Robinson (1^re ronde) Tre Mason (3^e ronde) et Lamarcus Joyner (2^e ronde).

À quoi s’attendre en 2014

Différente saison, même défensive suffocante de la part des champions en titre. La « Legion of Boom » mettant en vedette Richard Sherman, Kam Chancellor et Earl Thomas dans la tertiaire reprend du service et ce sera, une fois de plus, le cœur et l’âme des Seahawks.  Sauf que la défensive des Seahawks, c’est plus qu’une tertiaire punitive. Le secondeur Bobby Wagner s’impose parmi l’élite à sa position et le front défensif fait beaucoup de dégâts avec Michael Bennett et le vétéran Cliff Avril. Il n’y a pas vraiment de maillons faibles dans l’unité des Seahawks et l’équipe a la main heureuse avec le repêchage depuis quelques saisons déjà, ce qui laisserait présager l’ajout d’un autre joueur de qualité à sa première expérience dans la NFL. De l’autre côté du ballon, Russell Wilson a joué à la perfection son rôle de chef d’orchestre avec une attaque lançant peu le ballon et misant énormément sur la présence physique de Marshawn Lynch et de ses seconds pour faire bouger les chaînes. Les ajouts de l’équipe laissent entrevoir une volonté de laisser plus d’occasions à Wilson de lancer le ballon, mais l’organisation ne s’éloignera pas trop d’une formule très productive.

À San Francisco, les blessures creusent un trou dans l’alignement avec lequel Jim Harbaugh aura le malheur de composer jusqu’à au moins le milieu de la saison. Glenn Dorsey et NaVorro Bowman n’y sont pas et Aldon Smith doit écouler une suspension de neuf matchs avant de faire un retour au jeu. Malgré la profondeur et l’expérience de la défensive, on n’éponge pas ce genre de pertes sans suer un coup. Qui plus est, les changements au niveau de la tertiaire sont inquiétants et pourraient nécessiter une période transitoire avant d’atteindre un niveau de performance acceptable pour les Niners. Par contre, on a drôlement bonifié l’offre en offensive et les Niners se retrouvent soudainement avec l’un des meilleurs groupes de receveurs de la NFL aux côtés de Kaepernick. Michael Crabtree, qui a raté onze matchs en 2013, est de retour en pleine forme avec Anquan Boldin et l’ajout de Stevie Johnson et Brandon Lloyd offre une profondeur inhabituelle à la position pour l’équipe. Cette nouvelle réalité changera dramatiquement l’approche offensive de la formation qui devrait être en mesure d’augmenter le nombre de points par match afin de parer les quelques faux pas à prévoir de la défensive. Une proposition un peu plus risquée, mais un risque qui pourrait devenir très payant à la fin de la saison si Kaepernick joue à la hauteur de son contrat.

Les Cards ont vécu une saison en deux temps en 2013 et, heureusement pour eux, le meilleur des deux s’est produit lors des neuf derniers matchs où l’équipe a cumulé sept victoires. L’attaque a finalement trouvé son rythme et Carson Palmer a fait du très bon travail lors de ses neuf matchs. Sauf qu’on ne peut pas complètement évacuer le début de la première saison de Bruce Arians et son équipe. Par contre, l’équipe s’est occupée de stabiliser la ligne devant Carson Palmer et l’attaque devrait ressembler plus à celle de la deuxième moitié de saison en 2013, surtout avec le demi offensif Andre Ellington qui assumera un plus grand rôle derrière Palmer. La très bonne défensive des Cards devra s’adapter à quelques pertes et de grosses blessures comme celle à Darnell Dockett qui ratera la saison. Malgré tout, la tertiaire sera encore très dangereuse avec l’excellent Patrick Petterson (photo), le turbulent Antonio Cromartie et le maraudeur Tyrann Mathieu, de retour de blessures. Le vrai problème des Cards est d’évoluer dans la division la plus compétitive de la NFL parce que sur papier, ils ont une équipe très dangereuse. Tout ça sans compter la contribution de Larry Fitzgerald qui sera, de plus en plus, appelé à être discret derrière Michael Floyd.

Chez les Rams, on doit construire autour du positif à la suite de la perte de Sam Bradford pour la saison. Heureusement pour l’équipe, le positif s’articule autour du terrifiant Robert Quinn et de la ligne défensive l'entourant qui sera en 2014 possiblement la plus efficace de la NFL. Chris Long, Kendall Langford, Michael Brockers et la recrue Aaron Donald entourent Quinn et tout le travail de la défensive partira de cette ligne imposante. Les Rams pourront faire de beaux projets avec une base aussi solide, malgré une offensive qui promet d’être chancelante et une tertiaire manquant encore de gallon. La ligne offensive, fragile et souvent ennuyée par des blessures, pourra aussi s’impose comme l’une des bonnes afin d’offrir des corridors de courses à Zac Stacy et Tre Mason. Par contre, il ne faudrait pas tomber dans le piège de présenter une attaque uniforme facilement freinable par les défensives adverses. On aime la robustesse de l’équipe et la vitesse des receveurs, notamment Tavon Austin, mais la progression risque d’être lente en attendant un réel quart partant dans ce qui sera désormais l’après-Sam Bradford chez les Rams.

Les détails qui feront la différence

Percy Harvin est le joueur le mieux payé de l’attaque des Seahawks en 2014, et ce même s’il a raté près de la totalité de la saison 2013 en raison de ses multiples blessures.  On le présume en santé pour le début de la saison 2014 et il pourrait revivre avec l’intensité de l’organisation à Seattle. On peut maintenant planifier une utilisation optimale pour le polyvalent receveur de passes rappelant ses excellentes saisons avec les Vikings avant de récolter son gros contrat à Seattle. Si Harvin joue les 16 matchs, les champions auront le luxe d’une offensive bien fournie en plus d’une défensive d’impact. Une équation drôlement gagnante.

Les vieilles jambes de Frank Gore (photo) seront sous observation en 2014. Gore amorce sa dixième saison dans la NFL, une éternité pour un demi offensif, et jusqu’ici aucun signe de fatigue ne semble lui coller à la peau. Par contre, le déclin est de plus en plus une réalité avec laquelle il devra vivre et les Niners doivent se préparer à l’éventualité. Malheureusement, son second Kendall Hunter s’est blessé et devra rater la saison et LaMichael James (choix de 2^e ronde en 2012) doit aussi soigner quelques bobos. Reste le choix de 2^e ronde en 2014, Carlos Hyde d’Ohio State, qui a très bien joué lors des matchs préparatoires. Si Gore peut encore transporter le jeu au sol une autre saison, les Niners n’auront pas le souci de changer l’approche de l’offensive. Sinon, le train pourrait courir le risque de dérailler.

La saison dernière, les Cards ont entouré l’ailier défensif Calais Campbell de plusieurs excellents vétérans et anciens joueurs étoiles au cœur du front défensif afin de faciliter sa progression et maximiser son impact sur le terrain. En 2014, la torche lui tombe entre les mains et l’imposant ailier devra répondre à l’appel. Frôlant les 300 livres, Campbell n’a pas le physique de l’emploi, mais il se fait un devoir de faire déplacer les quarts adverses, les frappant plus souvent qu’à son tour derrière la ligne de mêlée. À 28 ans, Campbell pourrait prendre le dernier pas vers l’avant dans sa carrière afin de s’imposer comme le meneur d’une défensive créative et efficace. Les Cards en auront besoin avec toutes les blessures.

À sa saison recrue en 2013, Alec Ogletree a surpassé le vétéran James Laurinaitis au niveau des plaqués à la fin de la campagne, une première chez les Rams depuis 2009. Avec le retour de Gregg Williams à titre de coordonnateur défensif, on présume que la défensive des Rams sera encore plus agressive et Ogletree pourra améliorer son jeu et son attaque de l’offensive adverse derrière Robert Quinn. Avoir une bonne paire de secondeurs derrière une ligne défensive de talent sera la clé des Rams pour brouiller les cartes cette saison. Ogletree, malgré son manque d’expérience, possède une partie de la solution.

En bref…

La route vers le prochain Super Bowl passera par les Seahawks dans la NFC et fort probablement aussi par leur intimidant domicile à Seattle lors des éliminatoires. Les 49ers connaissent l’ampleur de la tâche, tout comme les autres aspirants au plus important match de la saison.

Les Seahawks ont tous les éléments en place afin d’espérer concrètement un deuxième championnat consécutif, un exploit rare et limite improbable dans la NFL d’aujourd’hui. On surveillera du coin de l’œil cette division tout au long de la saison, car son monarque pourrait recevoir un prix ultime à la fin des éliminatoires : le trophée Vince Lombardi.