NFL : Les leçons de la Semaine 5
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Les Chiefs et les Vikings ont réussi l'exploit, nous avons toujours deux équipes immaculées cette saison dans la NFL.
De l'autre côté du spectre, les Jaguars ont finalement remporté un match et sont sortis, au moins pour l'instant, d'une fâcheuse situation avec un quart très dispendieux.
Après la brochette de rencontres lors de la Semaine 5, quelques conclusions s'imposent et les leçons de la semaine seront de plus en plus définitives. Après un mois, on ne parle plus de variance, mais de tendance.
Voyons voir mes observations.
Les Giants pourraient faire des vagues
L'est de la Nationale est dans une drôle de posture présentement alors que les surprenants Commanders trônent au sommet avec une fiche de 4-1.
Les Cowboys (3-2) et les Eagles (2-2), que tout le monde ou presque voyait en éliminatoires avant le début de la campagne, se sont fait devancer par l'électrisant Jayden Daniels.
Reste les Giants (2-3) après leur surprenante victoire contre les Seahawks, dimanche.
Sans Malik Nabers et Devin Singletary, les G-Men ont fait le voyage sur la côte ouest et ont joué un match inspiré. Daniel Jones a offert une autre performance solide, une troisième de suite, et il s'est dressé devant la pression des Seahawks pour deux touchés et aucune interception.
Sans les deux meilleurs joueurs de son attaque, Jones a montré qu'il pouvait mener les stratégies de Brian Daboll et les Giants ne sont pas loin d'une course aux éliminatoires, même quand on revisite leurs défaites.
New York a lancé la campagne avec des défaites contre les Vikings et les Commanders, deux formations avec le vent dans les voiles cet automne. La défaite contre les Cowboys, un rival de division, était chaudement disputée.
Le calendrier ne sera pas clément par contre pour les Giants avec la visite des Bengals et des Eagles lors des deux prochaines semaines avant de se rendre à Pittsburgh pour un match du lundi soir.
L'ordre des matchs pourrait jouer contre les aspirations des Giants, mais les performances concrètes sur le terrain sont encourageantes. Si ce n'est pas cette année, on peut s'armer d'optimisme pour l'an prochain.
Une défensive oppressante, ça ne règle pas tout
Après un match retardé par les orages et des conditions météorologiques très hostiles dimanche soir, une question s'impose : est-ce que les Cowboys ont gagné le match ou est-ce que les Steelers n'ont pas été en mesure de ne pas le perdre ?
Le problème avec les Steelers, c'est que l'incroyable défensive ne peut pas tout faire sur le terrain et dimanche, malgré deux interceptions et plusieurs échappés provoqués, l'attaque n'est pas venue mettre son épaule à la roue.
Une fâcheuse tendance depuis le début de la saison, comme en témoignent les maigres performances sur le tableau de pointage.
Points cette saison pour les Steelers : 18 (Falcons), 13 (Broncos), 20 (Chargers), 24 (Colts) et 17 (Cowboys).
Dimanche, Justin Fields a terminé le match avec 131 verges et deux touchés. Au sol, rien d'édifiant non plus avec aucun coureur au-dessus de la barre des 50 verges. Ce n'est pas compliqué, Dallas a compilé le double de la production offensive des Steelers, sauf au niveau de la feuille de pointage.
Tout ça, c'est une démonstration concrète que la défensive des Steelers peut gagner des matchs pour l'équipe, juste pas tous les matchs comme la NFL est d'abord et avant tout une ligue offensive.
Le cœur de cette défensive, depuis plusieurs saisons, c'est T.J. Watt. Il a rejoint le club sélect des joueurs défensifs avec 100 sacs ou plus en carrière à la fin du premier quart contre les Cowboys.
Lors de son 109e match en carrière, tous avec Pittsburgh, Watt a franchi le cap des 100 sacs avec une cadence de presque un sac par rencontre. Seulement le légendaire Reggie White l'a fait plus rapidement depuis que l'on comptabilise la statistique (1982). L'immortel des Packers avait réussi l'exploit en 96 matchs seulement. Il est aussi au 2e rang de l'histoire avec 198 sacs en carrière, deux de moins que Bruce Smith (200) qui a joué 47 matchs de plus en carrière que White.
Bref, l'exploit de Watt à 29 ans est très impressionnant. Il est déjà le meneur de l'histoire de l'équipe à ce chapitre devant James Harrison et il ne semble pas ralentir depuis sa saison de 22,5 sacs en 2021.
La prochaine marque pour Watt sera 114,5, c'est-à-dire le nombre de sacs en carrière de son frère ainé J.J. Watt. Ensuite, s'il atteint la barre des 125 sacs en carrière, il percera le top-20 de tous les temps et s'invitera dans une liste peuplée de membre du Temple de la renommée.
La vie sans Belichick, c'est difficile
Pendant 23 ans, Bill Belichik était à la barre du programme de football des Patriots de la Nouvelle-Angleterre et durant la grande majorité de son séjour, il était associé à Tom Brady pour mener ses idées offensives.
Une combinaison légendaire qui a donné six Super Bowl aux Pats.
Cette saison, la première au 21e siècle sans Belichick, disons que les choses sont moins roses pour les Patriots. Et ça, c'est la façon polie de le dire.
Depuis la surprenante victoire contre des Bengals endormis lors du premier match de la campagne, les Pats enfilent les revers. Les Seahawks, les Jets, les 49ers et maintenant les Dolphins ont fait la barbe aux jeunes Pats et rien ne va plus.
La vedette défensive Jabrill Peppers, notamment, a raté le match contre Miami et on a appris lundi qu'il avait été arrêté pour une altercation qui a viré au vinaigre.
Sinon, sur le terrain, la troupe de l'entraîneur recrue Jerod Mayo n'a pas marqué plus de vingt points lors d'un match cette saison. En fait, lors des trois dernières semaines, la Nouvelle-Angleterre a marqué 26 points au total (10, 13 et 3 points respectivement).
Avant la campagne, on n'avait spécifié ne pas vouloir envoyer dans la mêlée le troisième choix du dernier repêchage, Drake Maye, afin de le préparer aux rudiments de la NFL. En attendant, le vétéran Jacoby Brissett est derrière le centre d'une ligne à l'attaque dangereusement inefficace et ses statistiques sont gênantes, n'ayons pas peur des mots.
En cinq départs, Brissett cumule seulement 696 verges par la passe. À titre comparatif, le vétéran Joe Flacco, qui a sauté sur le terrain en remplacement d'Anthony Richardson la semaine dernière, a déjà 527 verges et cinq touchés. Andy Dalton, un autre réserviste devenu partant cette année, compte 675 verges et 5 touchés en 4 matchs.
À sa défense, il est le troisième quart le plus frappé cette année derrière Deshaun Watson et Geno Smith. Par contre, même Watson et ses 26 sacs du quart a déjà 852 verges au compteur.
Sans dire que Brissett est le seul responsable des malheurs des Pats, l'équipe avait tout pour gagner le match contre les Dolphins et l'attaque n'a rien fourni pour aider. Rendu là, aussi bien envoyer Maye dans le feu de l'action et voir si la magie opère. (NDLR, Maye sera le partant dès cette fin de semaine).
À moins que les Pats regardent avec attention le haut du repêchage l'an prochain une fois de plus.
La NFL et la gestion des blessures, c'est ridicule
Le match entre les Bills et les Texans a offert son lot d'action, tout ça coiffé par une remontée spectaculaire de C.J. Stroud sans son receveur préféré, Nico Collins, qui a quitté la rencontre en raison d'une blessure.
Sauf que, ce n'est pas de cette blessure qu'il faut parler.
Lors du quatrième quart, Josh Allen a vu un défenseur des Texans lui attraper les jambes alors qu'il était en pleine course et le quart vedette s'est retrouvé au sol. Dans sa chute, on a clairement vu sa tête rebondir lourdement contre la surface gazonnée.
Après la séquence, Allen a quitté le terrain par ses propres moyens et il a sommairement été examiné sur les lignes de côtés avant de revenir au jeu quelques minutes après.
On peut même voir des membres du personnel des Bills lui offrir des sels odorants pour le secouer un peu, ce qui a provoqué de nombreuses réactions sur les médias puisqu'on ne parle pas, ici, d'un protocole de commotions cérébrales très rigoureux.
Après la blessure de Tua Tagovailoa plus tôt cette saison, on oserait croire que les équipes doubleraient de prudence avec leurs joueurs sur le terrain quand un risque de traumatisme crânien est présent.
Semble-t-il que non.
Si Allen se retrouve avec une blessure sérieuse dans les prochaines semaines, on pourra revenir à cette triste séquence d'événements et se demander pourquoi ce n'est pas plus difficile pour un joueur de revenir sur le terrain après un impact du genre.
Les vieilles mentalités de jouer ‘à tout prix', c'est vraiment indécrottable chez certains. Désolant.
Patrick Surtain II est peut-être le « MVP » de la saison
Avec une victoire contre les Raiders dimanche, les Broncos ont officiellement une fiche gagnante cette saison et ils sont au 2e rang de la division derrière les Chiefs.
Ce n'est pas ce qu'on voyait dans les feuilles de thé il y a quelques semaines. Sauf qu'on négligeait un truc : l'impact de Patrick Surtain II.
À sa première saison depuis sa lucrative prolongation de contrat de 96M$, le demi de coin de 24 ans est tout simplement une menace pour les receveurs vedette des autres formations.
Une chance, parce que sa propre équipe n'est pas abonnée aux performances offensives.
Les Broncos, dans les deux matchs qu'ils ont perdus cette saison, ont marqué 6 et 20 points respectivement. Contre les Jets, une victoire de 10 à 9, ce n'est pas la feuille de pointage qui a fait jaser.
La constante dans tout ça, c'est à quel point le demi de coin ferme complètement un côté du terrain lorsqu'il enfile ses crampons.
Depuis le début de la saison, Surtain II a couvert Garrett Wilson, DK Metcalf, Mike Evans et George Pickens (excluons les Raiders sans Davante Adams du lot). Les stats cumulées de ces quatre receveurs contre lui : 7 attrapés pour 75 verges. C'est 19 verges par match, en moyenne. Et ce n'est pas comme si Surtain II évitait les couvertures difficiles, au contraire, il est affecté au meilleur receveur adverse dans plus de 71% des cas.
C'est tout simplement incroyable.
Il est, de loin, le joueur défensif de l'année jusqu'ici et on pourrait entendre son nom dans la discussion pour le joueur par excellence même si, généralement, les quarts ont la main mise sur la récompense.
Sans lui, on parlerait d'un désastre à Denver avec Bo Nix et Sean Payton. Mais là, avec une fiche gagnante, on s'achète du temps et de la quiétude. Un rare luxe dans la NFL.
En vrac
Ne passons pas des heures sur les statistiques : les Browns doivent clouer Deshaun Watson au banc. Ce n'est plus seulement parce qu'il est un humain exécrable à l'extérieur du terrain … c'est aussi un quart médiocre sur la pelouse.
Les 40 ans d'Aaron Rodgers auront eu raison de Robert Saleh à titre d'entraîneur-chef. C'est la première étape avant que les Jets ne réalisent que tout miser sur un quart en fin de carrière, ce n'est pas toujours une bonne idée (voire, rarement une bonne idée).
La blessure de Derek Carr pourrait essentiellement couler la saison de La Nouvelle-Orléans. Dommage, les deux premières semaines étaient spectaculaires. Mais là, avec les recrues Spencer Rattler et Jake Haener sur le banc, on ne sait pas trop ce que la suite nous réserve en Louisiane.
Voilà pour cette semaine, en vous souhaitant du bon football dès jeudi sur nos ondes.