NFL : Nos prédictions avant les finales d'association
Les finales d'association Chiefs c. Ravens (15 h) et Lions c. 49ers (18h30), sont présentés dimanche à RDS et au RDS.ca
Après de vives émotions lors des deux dernières semaines éliminatoires dans la NFL, nous avons maintenant un carré d'as avec une bonne dose de familiarité et un peu de sang neuf.
C'est ce qui arrive quand deux des équipes finalistes retrouvent des chaises confortables alors que les deux autres débarquent avec des choses à prouver et des réputations à altérer.
Les affrontements de dimanche seront pour une place au prochain Super Bowl à Las Vegas et avec un tel enjeu, rien ne sera laissé au hasard.
Avant de sauter vers l'avant-dernier dimanche de la campagne,voici à quoi vous attendre en plus de ma petite prédiction personnelle pour chacun des affrontements.
Les Ravens contre les Chiefs
Chiefs de Kansas City (3) @ Ravens de Baltimore (1)
Dimanche dès 15h00 – RDS
Pour la sixième saison consécutive, Patrick Mahomes et les Chiefs sont du championnat de l'Association américaine sauf que cette fois, il y aura un élément différent dans l'équation : le match ne sera pas joué au Arrowhead Stadium.
Aussi incroyable que ça puisse paraître, les Chiefs étaient devant leurs partisans lors des cinq dernières finales de l'Américaine. Une séquence durant laquelle ils sont allés trois fois au Super Bowl pour y en soutirer deux trophées Vince-Lombardi.
Sachant cela, dire que les Chiefs ont vu neiger serait un euphémisme. Mais la neige de Baltimore ne sera peut-être pas aussi clémente pour les Chiefs, surtout quand on prend la mesure de la formation qui les attend de pied ferme.
Si les Chiefs et Mahomes ne sont pas à la maison, c'est parce que Lamar Jackson et les Ravens ont terminé la campagne avec le meilleur dossier de l'association, possiblement la meilleure attaque et, selon certains, peut-être même la meilleure défensive.
Une équipe complète et bien rodée qui a effectué les changements nécessaires lors des dernières saisons pour passer au niveau supérieur tout en maximisant les possibilités offertes par la polyvalence de Jackson.
Avec le recul, les deux changements les plus importants apportés par John Harbaugh étaient de déléguer le travail à des gens de la NCAA … à ses côtés pour établir les stratégies.
Il y a deux ans, Harbaugh tendait la main à Mike Macdonald pour venir diriger la défensive avec lui. Alors avec l'Université du Michigan (aux côtés de Jim Harbaugh, le frère de John), le jeune coordonnateur faisait le saut dans un gros poste de la NFL sans passer quelques saisons à gérer de plus petites unités spécifiques. Le résultat : Baltimore affiche des performances dans le top-5 de presque toutes les catégories défensives depuis.
L'été dernier, c'était au tour de Todd Monken d'accepter l'offre d'Harbaugh afin de rejoindre le Maryland, cette fois avec le mandat de relancer l'attaque et Lamar Jackson. Vétéran de la NFL, lui qui avait dirigé l'attaque des Bucs et des Browns entre 2016 et 2019, c'est plutôt avec l'Université Georgia que Monken a tiré son épingle du jeu en menant l'attaque jusqu'au championnat national en 2021 et en 2022.
Revenir dans la NFL après deux saisons du genre, ce n'est pas banal. Monken a transféré le travail qu'il faisait avec Stetson Bennett dans la NCAA afin d'ouvrir les possibilités pour Jackson.
L'attaque des Ravens n'est plus un rouleau compresseur au sol, mais plutôt un arsenal complet à l'intérieur duquel Jackson peut naviguer à sa guise. Il a de l'espace pour courir et lancer le ballon, tout en ayant le luxe d'observer ses options avec des receveurs attentifs aux stratégies de Monken.
On l'a vu la semaine dernière : les Ravens n'ont fait qu'une bouchée des Texans même si C.J. Stroud, depuis quelques semaines, était le nom sur toutes les lèvres.
C'est la beauté des Ravens cette année. On dirait que les observateurs se sont habitués à voir les hommes de John Harbaugh offrir de bonnes saisons sans gagner les gros matchs quand l'hiver se pointait. Il faut remonter à 2012 pour le dernier championnat d'association des Ravens, la même année que leur deuxième conquête du Super Bowl.
Une disette de 12 ans, c'est toute une motivation pour l'équipe favorite en vertu de la saison régulière.
Mais est-ce que la visite des Chiefs sera un autre malheureux présage pour les « Dirty Birds »?
Honnêtement, je ne crois pas.
Les Bills ont donné beaucoup de latitudes aux Chiefs en laissant Mahomes opérer à sa guise durant la majorité de la rencontre. Le quart de Kansas City n'aura pas ce luxe chez les Ravens.
C'est inhabituel de prévoir un match à sens unique aussi loin dans la saison, sauf que les Ravens n'affichent pas de faiblesse en ce moment. L'attaque se moque un peu des défensives adverses et le front défensif déraille les plans des autres formations.
Un genre de tempête parfaite qui ne possède qu'un seul revirement de situation possible : les blessures.
Si les Ravens gardent le cap et la santé, c'est à Las Vegas qu'ils termineront leur campagne contre les champions de la Nationale. Le lucratif contrat offert à Lamar Jackson – critiqué par certains en raison de ses nombreuses blessures – deviendrait ainsi une facture bien raisonnable pour une fenêtre d'opportunités grande ouverte pour encore quelques saisons.
Deux matchs consécutifs sur la route, en éliminatoires, c'est une grosse commande même pour Patrick Mahomes. Parions que même l'énergie contagieuse de Taylor Swift ne sera pas en mesure d'éviter un été cruel rempli de questions aux Chiefs.
La prédiction : Ravens 28 – Chiefs 17
Les Lions contre les 49ers
Lions de Detroit (3) @ 49ers de San Francisco (1)
Dimanche dès 18h30 – RDS
Après une petite frousse de la part de Jordan Love et des jeunes loups de Green Bay, la logique a été respectée dans la baie de San Francisco et les 49ers tenteront de finalement passer la dernière étape avant le Super Bowl.
Est-ce que la troisième fois en autant d'années sera la bonne pour Kyle Shanahan et ses joueurs?
Depuis la défaite en finale du Super Bowl LIV contre les Chiefs, les Niners n'ont pas été en mesure de retourner au match ultime alors que des défaites successives contre les Rams et les Eagles ont teinté la finale d'association d'une bonne dose d'amertume pour l'équipe californienne.
De retour à la maison, dans la chaise des favoris, les Niners présentent des effectifs presque complets pour la visite des éternels négligés de Detroit.
C'est d'ailleurs la trame narrative de ce duel.
D'un côté, la scintillante organisation des 49ers avec ses cinq Super Bowls, ses sept championnats d'association et ses 22 championnats de division.
De l'autre, les éternels négligés de la ville de l'automobile. Les Lions n'ont aucun championnat depuis la création de la NFL contemporaine après la fusion avec la AFL. Il faut remonter à 1957 pour renouer avec les années de gloire à Detroit. En fait, les Lions n'ont jamais participé au match du Super Bowl et depuis 1935, l'équipe a remporté sa division seulement cinq fois.
Cette année marquait la première fois que les Lions s'imposaient dans le Nord de la Nationale. Avant ça, c'était en 1993 du temps de la Centrale.
David contre Goliath n'est pas l'analogie exacte quand on regarde les performances de cette saison, mais si on considère l'historique des formations et la perception du grand public, disons que les Lions partent de très loin et ils débarqueront à Santa Clara avec le couteau entre les dents.
On l'entend d'ailleurs dans les différents points de presse de l'entraîneur Dan Campbell. Il a promis un changement de culture et la naissance d'une tradition gagnante au Michigan. Disons qu'il commence à devenir prophète en son propre pays.
Les Lions n'ont pas volé leur place en finale d'association. L'équipe se retrousse les manches et on fait le travail salissant dans les tranchées pour permettre aux vedettes de briller au bon moment.
C'est particulièrement vrai quand on regarde le travail de la ligne offensive, un mur mobile et étanche devant Jared Goff. Pour bien installer son jeu au sol et son attaque « rentre-dedans », les Lions ont gonflé la ligne offensive avec de savants choix au repêchage et de bonnes signatures. Le joueur à surveiller, c'est Penei Sewell sur la droite de la ligne. Sewell est tellement agile qu'il court devant les porteurs de ballon pour ouvrir le chemin, comme une déneigeuse l'hiver sur une route à dégager pour les voitures.
Cette ligne offensive donne du temps à Jared Goff et avec ce temps il a relancé sa carrière. Qui plus est, des performances de cols bleus comme celles de la ligne offensive, ce n'est pas un hasard ou de la variance. C'est une mentalité qui suivra les Lions dans leurs bagages et même devant les bruyants partisans des 49ers, il n'y aura pas de complexe quand viendra le temps de freiner la pression défensive de San Francisco.
Si je m'attarde autant aux changements chez les Lions, c'est que j'y crois à cette candidature.
Il y a aussi ma mémoire qui me rappelle qu'il y a sans doute des raisons pourquoi Kyle Shanahan avait avisé Brock Purdy, l'été dernier, que l'équipe tentait peut-être de convaincre Tom Brady de (re)sortir de sa retraite pour redonner un championnat à l'équipe.
Purdy a été excellent cette saison, mais il n'a pas été lancé dans l'eau chaude souvent en raison des performances de tout le monde autour de lui. Si les Lions appliquent de la pression (ce qu'ils vont faire, soyez-en certains) et que San Francisco tire de l'arrière, peut-être que les faiblesses de Purdy se pointeront le bout du nez au pire moment.
Pour les Niners, c'est le temps de tout mettre au centre de la table avec une équipe dangereusement profonde et talentueuse. Chez les Lions, on n'a carrément rien à perdre et c'est une position de force lors d'un match sans lendemain.
On risque de voir le meilleur match des éliminatoires jusqu'ici … et il se terminera par une surprise de taille.
La prédiction : Lions 28, 49ers 27
Sur ce, bon dimanche de football à tous les amateurs et on se retrouve avant le Super Bowl dans deux semaines.