Deux quarts noirs au Super Bowl : Vick ne croyait pas voir cela de son vivant
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PHOENIX – Michael Vick a commencé sa carrière dans la NFL en 2001, quelques mois après avoir été repêché au tout premier rang. Malgré son parcours impressionnant, Vick ne s'imaginait pas que deux quarts-arrières noirs allaient, un jour, s'affronter au Super Bowl.
Ce moment historique se produira enfin, dimanche, alors que Jalen Hurts voudra démontrer que sa progression est suffisante pour ébranler la domination de Patrick Mahomes.
« En voyant l'évolution de cette position, qui a commencé dans les années 1960, on se retrouve à cette grande étape et je n'aurais jamais cru qu'on verra ça, mais tout est possible », a confié Vick, mardi, lors de la disponibilité médiatique des personnalités du réseau FOX.
« Bien des gens ont joué un rôle dans ça pour que ça puisse se produire. Les dirigeants dont je parle nous ont permis d'être acceptés et d'avoir les occasions de démontrer notre potentiel. Ce n'est pas la seule trame narrative, mais on verra deux jeunes quarts noirs de grand talent; dommage qu'un seul puisse l'emporter », a enchaîné Vick.
On doit le dire : ça nous a surpris quelque peu que même Vick ne croyait pas que ça surviendrait.
« Il ne faut jamais dire jamais, mais il faut bénéficier des opportunités. Je suis reconnaissant d'avoir été repêché au premier rang et ça m'avait donné de l'espoir que Donovan McNabb soit repêché au deuxième échelon en 1999. Ça devient un moment idéal pour réfléchir aux progrès effectués au football », a noté l'ancien quart-arrière gaucher.
Cette semaine, Vick et McNabb ont chacun louangé Hurts pour le sérieux qu'il affiche. Ils ont mentionné qu'ils auraient voulu gérer les premières années de leur carrière aussi bien que lui. Grâce à son dévouement, Hurts s'est hissé parmi l'élite de la NFL ce qui laisse présager de grandes choses.
« J'apprécie énormément leurs commentaires, je les admirais quand j'étais jeune. J'ai beaucoup suivi leur carrière respective et j'ai un immense respect pour eux. Je tente seulement de jouer avec passion et de bien me préparer pour les matchs », a commenté Hurts avec modestie.
En étant si près de Mahomes, Travis Kelce est devenu un intervenant de choix cette semaine pour commenter cet accomplissement historique. Kelce a d'abord expliqué que Mahomes n'est vraiment pas du style à discuter de tels enjeux avec ses coéquipiers.
« Mais Pat a cette faculté de comprendre et saisir la portée de sa carrière et de son héritage. De quelle façon il est un pionnier et à quel point il inspire une tonne de jeunes. C'est vraiment cool qu'on puisse vivre ceci à ses côtés », a évoqué Kelce du même souffle.
« J'ai saisi très tôt dans sa carrière qu'il allait être considéré comme l'un des plus grands ou le plus grand », a ajouté l'ailier rapproché des Chiefs.
Le son de cloche de Creed Humphrey, le centre de Kansas City, était également très pertinent puisqu'il a aussi été le coéquipier de Hurts à l'Université Oklahoma.
« Je peux confirmer que les deux sont extrêmement compétitifs, ils détiennent cette habileté à décortiquer les informations sur le terrain. Il y a toujours des traits qui existent chez les quarts qui deviennent aussi bons qu'eux et ils les possèdent », a confié Humphrey en reconnaissant qu'il était plus que privilégié dans son parcours.
Quand vient le temps de se prononcer sur l'équipe qui soulèvera le trophée Vince-Lombardi, Vick parvient à s'en sortir aussi bien qu'il évitait les plaqués.
« Je ne peux pas le dire surtout que je pousse pour les deux, j'ai une relation d'amitié avec chacun. Je suis surtout très fier de Patrick et Jalen, ils comprennent l'importance de ce match et le processus à respecter pour s'y rendre. Il ne faut jamais tenir ça pour acquis », a commenté Vick.
« Si tu inversais les quarts pour ces deux équipes, tu aurais sans doute le même résultat, ils s'affronteraient au Super Bowl. Quand le jeu sélectionné s'effondre devant eux et qu'ils doivent improviser, ils parviennent à se débrouiller et à exposer tout leur talent », a-t-il poursuivi.
La mobilité n'est plus une option
Vick n'a pas eu le bonheur de remporter le Super Bowl, mais sa mobilité exceptionnelle a inspiré bien des équipes et surtout une tonne de jeunes athlètes. De nos jours, les quarts qui désirent à tout prix demeurer dans leur pochette protectrice sont nettement plus rares.
« Je trouve que la mobilité est essentielle désormais, ça rend le jeu tellement plus facile pour progresser sur le terrain et donc de gagner des matchs. C'est reste une grande partie de l'arsenal de Jalen et Pat. Une panoplie de quarts peuvent courir aujourd'hui et j'en suis fier. Joe Burrow, Aaron Rodgers et Trevor Lawrence ont confiance autant en leur mobilité que leur bras. Ça rend le sport meilleur et c'est parfait pour la prochaine génération », a argué Vick.
Cette mobilité charme Andy Reid depuis déjà de nombreuses années.
« Michael a raison, j'aime les quarts mobiles. Ça fait partie de cette attaque. Joe Montana et Steve Young étaient des quarts mobiles déjà à leur époque. Ça s'est poursuivi pour moi avec l'arrivée de Donovan McNabb chez les Eagles. Je pense aussi à Brett Favre qui n'était pas le plus rapide, comme Patrick, mais qui pouvait courir quand c'était nécessaire », a commenté Reid.
À propos de Reid, Vick se souvient qu'il a été un entraîneur exigeant.
« Il fallait que tu comprennes le cahier de jeux, que tu saches pourquoi ce jeu était sélectionné (afin de regarder les bonnes choses sur le terrain). Si tu ne le comprenais pas, il n'allait pas le choisir », a souligné Vick.
Cette approche permet à Reid de rendre ses protégés confortables dans ce qu'ils accomplissent si bien qu'ils peuvent exceller.
« Les joueurs défonceraient un mur pour Andy Reid car Andy le ferait pour ses joueurs ! Il exige le respect et il va te donner le même respect en retour », a vanté Vick qui demeure en contact avec Reid.
Le parcours de Reid semble démontrer qu'il affectionne les quarts-arrières noirs.
« Je n'ai jamais discuté de cette possibilité avec lui. Je sais cependant que les Eagles ont eu d'excellents quarts noirs. Jalen doit être à la hauteur de ces standards et je ressentais la même chose à Philadelphie. À mon avis, Andy se fichait de la couleur de la peau de son quart, en autant qu'il puisse accomplir le travail », a déclaré Vick.
Ça ne fait aucun doute, Hurts progresse dans la bonne direction pour faire honneur aux Randall Cunningham, McNabb et compagnie.
« C'est sa deuxième saison dans ce système et ça prouve qu'il avait besoin d'une telle attaque. Il peut être constant dans ce système, il a trouvé sa niche. Tu deviens meilleur quand tu es rendu là. Il est rendu à ce niveau et il ne peut plus revenir en arrière, habituez-vous à ce rendement de sa part », a assuré Vick.
Un journaliste a tenté de poursuivre sur les parallèles entre Mahomes (27 ans) et Hurts (24 ans) en demandant au quart des Chiefs s'il voyait des choses chez son homologue des Eagles lui rappelant ses jeunes années à Kansas City.
« Je ne suis pas vieux encore », s'est empressé de réagir Mahomes, en riant, mais tout en voulant rappeler qu'il se prépare pour une longue carrière dans la NFL.
« Ça se voit qu'il travaille fort, il devient meilleur d'année en année. C'est la même chose pour moi. Il continue d'exercer son leadership et c'est facile de voir que les Eagles se rallient derrière lui », a conclu Mahomes.