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RÉSULTATS

Jonathan Sénécal est inspiré par le brio de Nathan Rourke

Jonathan Sénécal Jonathan Sénécal - Carabins de l'Université de Montréal
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MONTRÉAL – Reconnue comme une ville de spectacles et d'événements, Montréal ajoutera à ses incontournables du milieu sportif grâce à la scène du football universitaire et son attrait de haut niveau, le quart-arrière Jonathan Sénécal. 

On s'amuse en décrivant le tout ainsi, car il ne faudrait pas ajouter de pression supplémentaire sur l'athlète de 22 ans. 

Cela dit, en considérant comment Sénécal s'est illustré à sa saison recrue avec les Carabins, il pourrait en mettre plein la vue dès sa deuxième campagne. Les amateurs de sport sont chanceux de pouvoir admirer son talent, car il a ravisé ses plans initiaux qui étaient de jouer son football universitaire en sol américain (à l'Université du Connecticut). 

Humble et réservé, Sénécal ne veut surtout pas se lancer dans les projections même s'il a maintenu une moyenne de près de 300 verges aériennes lors de ses cinq parties complètes. Son entraîneur, et grand complice, Marco Iadeluca, s'exprime lui aussi avec une grande prudence. 

« Normalement, la deuxième année, c'est celle durant laquelle on voit la plus grosse amélioration pour un joueur universitaire. Jo a eu une excellente saison morte et il est en situation de confiance avec moi et Gabriel (Cousineau, son adjoint offensif). On veut qu'il continue de progresser comme les autres, sans plus, sans moins. On veut juste qu'il fasse sa job », a exposé Iadeluca qui a succédé à Danny Maciocia. 

N'empêche que son équipe mise sur un joyau offensif. 

« C'est clair qu'on a un joueur spécial entre les mains et on s'attend à de grandes choses de sa part. Mais, en même temps, c'est là que tu peux tomber dans le trouble, quand tu essaies d'en faire trop », a cerné l'entraîneur-chef quand on l'a relancé. 

Si certains croient que ça ajoute de la pression sur les épaules d'un entraîneur de développer un tel talent, Iadeluca a désarmorcé cette perception. 

« Je ne sais pas, mais je vais la prendre n'importe quand avec plaisir !, a-t-il lancé en riant. Tu veux toujours travailler avec le plus beau talent possible à n'importe quelle position. »

Rourke inspire Sénécal à l'imiter

Évidemment, là où ça peut devenir de la pression, c'est par rapport au niveau qu'il atteindra. Mais, puisqu'il y a une magnifique histoire qui se dessine dans la LCF cette saison, voyons plutôt le tout avec un regard positif. 

Le visage de Sénécal s'allume quand on évoque le parcours de Nathan Rourke qui épate la galerie, et davantage, aux commandes de l'attaque des Lions de la Colombie-Britannique. 

« J'ai regardé sa remontée cette semaine contre les Stampeders. Je vois qu'il joue bien, c'est un Canadien et il est capable d'avoir de belles performances. J'aimerais être capable de faire ça plus tard », a confié le numéro 12 des Bleus qui a ajouté une dizaine de livres de muscle à sa charpente. 

Sénécal détient les atouts pour démontrer que Rourke n'est pas qu'une exception à cette perception que les quarts canadiens ne peuvent pas s'imposer dans la LCF.  

« Avant, ce n'était vraiment pas quelque chose de normal. Avec lui, ça prouve que les quarts canadiens peuvent jouer au même niveau et même être meilleurs que les Américains », a-t-il noté. 

« Quand j'étais plus jeune, la LCF, je ne voyais pas vraiment ça comme atteignable. Ça me donne le goût de plus me donner, de pousser plus pour ce but », a ajouté le droitier au puissant bras. 

Le plus drôle dans cette histoire, c'est quand on demande à Sénécal son année de repêchage. 

« Je ne sais pas ... », soupire-t-il avec un petit sourire en coin qui démontre qu'il se concentre bel et bien sur le présent. 

La saison annulée de la COVID-19 a mêlé bien des gens à ce sujet. Mais, bonne nouvelle pour les Carabins, car la LCF a confirmé au RDS.ca qu'il s'agit de 2025 ce qui devrait lui permettre de jouer, au minimum, pour eux en 2022, 2023 et 2024. 

Pensons encore plus loin. 

« C'est le fun pour tous les jeunes quarts du Canada. Il y en a qui commencent à six ans. Avant, ils se disaient que s'ils voulaient jouer dans la LCF, ils auraient à changer de position. C'est excitant pour tout le monde dans le football canadien et encore plus pour des jeunes comme Jonathan qui ont des aspirations. Ça aide à briser les croyances que les gars ne peuvent pas jouer », a résumé Iadeluca.

Son talent est élevé au point qu'il n'est pas impossible qu'il malmène l'opposition en 2022 et 2023. Alors, serait-il pertinent qu'il demeure dans le circuit universitaire en 2024?

« À sa dernière année collégiale, il a subi une grosse blessure et il n'a pas joué. Ensuite, il y a eu l'année annulée de la COVID. La saison passée, il n'a joué que cinq matchs réguliers et deux en séries. Il n'a même pas une vraie saison complète dans le corps, c'est encore un quart-arrière très jeune. Je pense assurément que sa troisième année lui sera très bénéfique pour lui. Pourrait-il partir après ? C'est difficile à prédire. Mais le repêchage arrive à la quatrième année, on ne s'en plaindra pas, on va le garder », a commenté Iadeluca. 

À l'opposé d'une tête enflée 

Pour que l'ascension de Sénécal conserve la même tangente, il faudra bien le protéger. À ce sujet, la ligne offensive des Carabins traverse une période de rajeunissement ce qui constituera un défi à gérer. 

« Avec Jonathan, ça rajoute un petit lot de défi ou de pression, mais on en profite pour travailler plus fort », a avoué Marc-Antoine Houde qui revient d'une horrible blessure à la cheville droite. 

Mais ça n'inquiète pas tant le demi défensif Bruno Lagacé qui connaît bien Sénécal ayant également été son coéquipier au niveau collégial avec André-Grasset. 

« Ceux qui sont stressés regardent Jo et ils voient qu'il est calme, il est rassurant. Il procure du calme et de la confiance à notre équipe. Quand il embarque sur le terrain, ses jambes ne tremblent pas », a imagé Lagacé. 

« Quand tu joues avec lui, il y a quelque chose de particulier », a-t-il convenu sans qu'on puisse le contredire. 

Pour une équipe sportive, c'est un privilège de compter sur un talent de cette dimension. Ce l'est encore plus quand l'athlète ne s'enfle pas la tête. 

« Il est super humble. Tu peux le croiser dans la rue (c'est un adepte de la trotinette électrique) et tu ne penseras jamais que c'est une vedette. Pourtant, c'est l'un des meilleurs quarts de l'histoire du football canadien », a lancé Lagacé. 

« On dit ça et sa deuxième année universitaire n'est pas encore commencée. Autant le joueur que l'être humain apporte des choses positives à notre équipe », a conclu Lagacé en réalisant que c'est gros, mais véridique et répandu comme affirmation.