Si on regarde tout ce qu’il y a eu comme transactions à la date limite, il n’y a pas eu beaucoup de joueurs de premier plan qui ont changé d'adresse.

Bref, si à Montréal les partisans peuvent être déçus puisque Marc Bergevin n’a pas réussi à mettre la main sur un attaquant offensif, c’est aussi le cas un peu partout dans la LNH. Bergevin a donc fait ce qu’il pouvait.

Si le plan de l’organisation était d’ajouter des joueurs plus lourds et plus grands pour changer l’identité des deux derniers trios, on peut dire mission accomplie sans aucun doute. Le Canadien sera une équipe beaucoup plus difficile à affronter avec les acquisitions de Steve Ott, Dwight King, Andreas Martinsen, Steve Ott et aussi avec Jordie Benn en défense.

Ils n’auront pas tous le même rôle ou le même temps de glace. Martinsen est un joueur de profondeur tandis que King peut avoir un impact un peu plus important.

J’aime l’identité que le Canadien semble se donner avec ces joueurs de soutien. On parlait des petits gabarits des joueurs du Tricolore au cours des dernières années et surtout le fait que ces derniers s’essoufflaient royalement en fin de saison.

On se rend compte que les équipes qui connaissent du succès ont de la rapidité, mais qu’elles ont aussi des joueurs avec des physiques imposants.

On l’a vu lorsque le Canadien a affronté les Capitals de Washington. C’était difficile parce qu’il n’y avait pas beaucoup d’espace et qu’il y avait énormément de batailles à un contre un le long des bandes. Contre Columbus mardi soir, ce fut un peu le même scénario.

Si le Canadien veut se rendre loin en séries, ce sont des équipes qu’il risque d’affronter. S’il veut rivaliser avec ces formations, le CH devait se doter de ce genre d’identité.    

Bref, dans les circonstances, lorsqu’on compare avec les autres équipes qui ont transigé, le Canadien n’est pas si perdant que ça.

Des outils pour Julien

Les joueurs qui arrivent avec le Canadien ne feront pas partie du noyau de leaders de l’équipe. Marc Bergevin n’a pas modifié son noyau qui mène la barque.

Il n’y a pas d’acquisitions faites au cours des derniers jours qui s'insèrent dans le top-6 en attaque ou dans le top-4 en défense. Ces nouveaux venus vont se greffer à ce noyau qui a une influence positive sur le groupe.

Le CH va gagner si...

Ces joueurs de soutien devront respecter l’identité que Claude Julien voudra implanter. Il a son idée en tête d’un club idéal. Si on regarde ses années avec les Bruins de Boston, ce fut toujours une équipe qui était difficile à affronter. Il y avait des joueurs comme Shawn Thornton sur le quatrième trio. Il y avait des joueurs qui étaient plus gros et robustes.

Claude Julien n’était probablement pas à l’aise d’avoir une équipe aussi petite avec le CH. Il a donné sa liste d’épicerie à Marc Bergevin et ce dernier semble avoir acquiescé à ses demandes. Bergevin a offert une entente de cinq ans, après cette saison, à son entraîneur. Il doit donc lui donner les outils avec lesquels il sera à l’aise de travailler. Bergevin a fait un pas dans la bonne direction de ce côté-là dans la dernière semaine.

Hudon la solution?

L’ajout de ces joueurs de soutien n’a toutefois pas permis de dissiper les inquiétudes du côté de la production offensive.

La solution devra donc venir de l’interne.

Premièrement, certains joueurs devront se réveiller et en donner beaucoup plus parce qu’ils produisent en deçà de leurs capacités. Ce serait déjà une bonne façon de régler le problème.

Deuxièmement, peut-être qu’une porte s’ouvrira pour Charles Hudon qui est actuellement dans la Ligue américaine.

Les meilleurs moments du point de presse de Marc Bergevin

Je suis d’accord avec ce que Marc Bergevin a dit lors de la conférence de presse de jeudi après-midi lorsqu’on l’a questionné sur l’attaquant québécois. Un joueur n’a jamais passé trop de temps dans les mineures. On n’a qu’à regarder les Red Wings de Detroit qui fonctionnent de la même manière depuis 25 ans. Plusieurs joueurs passent de 2 à 4 ans dans la Ligue américaine avant d’être promus dans la LNH.

Hudon devait améliorer plusieurs aspects de son jeu. Il a un talent brut, mais il doit continuer de peaufiner certains détails et sa constance. Chaque fois qu’on le voit, il y a de l’amélioration. Je crois qu’il est près du produit final et qu’il sera en mesure de jouer de façon plus régulière dans la Ligue nationale sous peu.

À un certain moment, ce pourrait être son opportunité d’être rappelé et d’essayer de contribuer offensivement pour faire sa place une fois pour de bon.

Pas besoin de cinq buts pour l’emporter

Malgré le manque d’attaque dans les dernières semaines, je suis convaincu que le Canadien n’aura pas besoin de quatre ou cinq buts pour gagner des matchs.

Claude Julien est un entraîneur qui aime le jeu défensif et avoir une équipe qui est très structurée. En fin de compte, si c’est Max Pacioretty ou Michael McCarron qui marque un but et que le Canadien gagne 1-0, l’objectif sera atteint.

C’est un concept d’équipe où on veut trouver la manière de marquer plus que l’adversaire, peu importe qui enfile le but.

Néanmoins, des joueurs qui sont en panne devront débloquer. Je pense à un attaquant comme Brendan Gallagher qui devra en donner plus à son entraîneur. Tomas Plekanec est aussi dans le même bateau.

Artturi Lehkonen, bien qu’il soit plus jeune, a du talent. Il est dans une mauvaise séquence et il devra s’en sortir pour aider son équipe.

Il y a eu une petite période d’adaptation depuis que Claude Julien a pris les commandes de l’équipe. Une fois que tout sera en place, je suis assez optimiste que le Tricolore trouvera le fond du filet un peu plus régulièrement.

À savoir si le Canadien en a assez pour aller jusqu’au bout, du moins sur papier, je ne suis pas convaincu. Mais une fois en séries, avec le meilleur gardien sur la planète, tout peut arriver.

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne

Le bilan de la journée : du poids et de l'expérience