Des chaises à l'arrière pour Trudeau et Gignac
BROSSARD – Huit noms reviennent sans cesse dans les discussions pour les six postes à la ligne bleue du Canadien, mais William Trudeau pousse fort afin qu'on hausse le bassin à neuf défenseurs.
Trudeau fêtera son 22e anniversaire le 11 octobre. Il est encore jeune, mais il a deux saisons professionnelles, avec le Rocket de Laval, derrière la cravate et il aimerait justement enfiler son linge des grandes occasions en s'implantant dans la LNH.
Désormais, ça ne le vexe pas d'être écarté du débat.
« C'est rendu de la motivation. Je suis quand même habitué, ce n'est pas la première fois que je me présente à un camp. Je joue mon jeu et j'essaie d'améliorer ce qui allait moins bien par le passé », a répondu l'habile patineur gaucher de six pieds un pouce et 192 livres.
Alors pour l'athlète de Varennes, la congestion avec Mike Matheson, David Savard, Kaiden Guhle, Arber Xhekaj, Lane Hutson, Justin Barron, Jayden Struble et Logan Mailloux, ça ne le déstabilise guère.
« Je pense que je peux brouiller les cartes », a mentionné Trudeau alors qu'on peut aussi ajouter David Reinbacher et Adam Engström qui semblent davantage destinés à atterrir avec le Rocket cette saison.
« Mes camps se sont bien déroulés avec le Canadien dans les dernières années. Je ne dois pas trop en faire sur la glace et continuer de bâtir là-dessus », a ajouté Trudeau.
À le voir filer sur la glace, vendredi, pendant le match simulé, Trudeau devrait, à tout le moins, attirer l'attention des décideurs. Impliqué et vif, il a été parmi les joueurs les plus efficaces du duel en plus de marquer d'un superbe tir à la suite d'un revirement provoqué par la vitesse de Brandon Gignac.
Il donnait l'impression de jouer avec le couteau entre les dents.
« Ouais, je n'ai pas vraiment le choix. Tout le monde arrive ici avec le couteau entre les dents même si on joue contre des coéquipiers, on joue pour le même but », a indiqué le numéro 84.
Sans avoir le profil qui intrigue la masse, Trudeau a obtenu ce conseil de l'entraîneur Martin St-Louis.
« Continuer à se développer, il est capable de jouer avec un arsenal complet, il a du jeu offensif, de la robustesse et son côté défensif. En étant constant dans tous ces départements, il doit rendre les choses compliquées pour nous », a-t-il proposé.
Trudeau a déjà prouvé que sa relance est efficace, qu'il gère bien l'échec-avant et que sa fluidité est digne de la LNH. Il sait donc très bien où orienter son argumentaire.
« Il faut que je puisse prouver aux dirigeants que je suis capable de défendre dans ma zone, c'est la base pour tous les défenseurs. C'est le plus gros aspect que je dois prouver. Pour jouer dans la LNH, je dois bien défendre même au plus haut niveau. Je suis ici pour prouver ça et j'ai ajouté du poids cet été. Je veux utiliser mon physique encore davantage », a soulevé Trudeau qui a déjà défendu ses coéquipiers du Rocket.
Pour polir son jeu défensif, pas étonnant qu'il ait passé du temps à épier David Savard à partir du banc vendredi.
Un siège encore plus reculé pour Gignac
L'attaquant Brandon Gignac se retrouve essentiellement dans le même bateau que Trudeau et il occupe sans doute un siège encore plus reculé.
Même s'il a joué sept parties avec le Canadien la saison dernière et qu'il détient encore une vitesse plus élevée que la moyenne, Gignac doit rappeler aux dirigeants qu'ils peuvent compter sur lui.
« C'est comme chaque année, je fournis mon 100% et j'essaie de laisser une belle carte de visite. La seule chose que je peux contrôler, c'est comment je travaille et mon accent aux petits détails », a mentionné le gaucher.
Avec les ajouts de Patrik Laine et Alex Barré-Boulet en plus de l'émergence d'Owen Beck, les espoirs envers Emil Heineman, Oliver Kapanen, Filip Mesar, Luke Tuch et Florian Xhekaj, Gignac doit mousser sa candidature.
« Je sais qu'il y a plusieurs nouveaux venus, mais je n'ai jamais vraiment eu les probabilités de mon côté durant ma carrière. J'essaie de renverser le tout et montrer à l'organisation que je suis capable », a réagi avec lucidité celui qui a été à l'origine de deux buts vendredi.
Au moins, il est habitué à ce rôle de négligé et ça l'aide mentalement.
« 100%, j'entame ma huitième saison, je commence à avoir de l'expérience. Je comprends quel est mon rôle et j'essaie de le remplir chaque fois que je vais sur la glace », a convenu Gignac.
Meilleur pointeur du Rocket en 2023-2024 avec 55 points en 61 parties, Gignac continue de croire qu'il peut évoluer dans la LNH sur une base régulière.
« Oui, je me sentais de plus en plus à l'aise après chaque partie. Je sais que je peux jouer dans la LNH », a conclu le patineur originaire de Repentigny.