Fierté : le mystère plane sur la participation des joueurs des Canadiens
BROSSARD, Qc - Le mystère plane toujours concernant le port du chandail de la Fierté par le Canadien de Montréal durant l'échauffement jeudi soir avant un duel contre les Capitals de Washington.
L'entraîneur-chef Martin St-Louis a déclaré qu'il s'attendait à devoir répondre à des « questions difficiles » jeudi.
« Nous avons commencé à avoir des discussions au sein de l'équipe. C'est une journée qui est très importante. Nous prenons ça très au sérieux et nous répondrons à toutes ces questions-là demain (jeudi), quand nous serons prêts à y répondre », a insisté St-Louis.
Relancé afin de savoir s'il s'attendait à ce qu'un ou plusieurs de ses joueurs décident de ne pas porter le chandail de la Fierté, St-Louis a simplement répondu qu'il ne « le sait pas ».
St-Louis a toutefois déclaré qu'il était quelqu'un pour qui « toutes les causes sont importantes ».
« J'aime tout le monde. J'accepte tout le monde, peu importe leur religion, leur race ou leur orientation sexuelle, a-t-il enchaîné. Je suis un gars qui souhaite la bienvenue à tout le monde. »
Les quatre joueurs rendus disponibles aux médias après l'entraînement Jonathan Drouin, Chris Wideman, Samuel Montembeault et Cayden Primeau, n'ont pas laissé de doute concernant leur intention de porter leur uniforme. Ces chandails doivent ensuite être vendus aux enchères en ligne.
« Il y a des personnes qui ont de la misère à sortir du placard et qui vivent ça difficilement. Si nous pouvons montrer notre soutien et notre aide, ça peut devenir un geste simple qui aidera une personne, a affirmé Primeau. C'est juste un chandail, mais il y a une symbolique. »
Drouin a toutefois déclaré que les joueurs seront libres de porter ou nom le chandail. Il a également parlé des différences culturelles dans le monde, évoquant notamment la situation en Russie, où les lois interdisent la « propagande » LGBTQ+. D'autres joueurs ont cité leurs croyances religieuses pour expliquer leur décision de ne pas porter un chandail de la Fierté.
« Nous sommes conscients des circonstances qui sont parfois différentes, comme avec certains Russes, pour qui c'est différent à cause de ce qui se passe dans leur pays, a dit Drouin. C'est décevant de voir ça en 2023, mais vous devez appuyer vos coéquipiers et je pense aussi aux joueurs des autres équipes. »
Le Canadien n'a pas rendu l'attaquant Denis Gurianov disponible, malgré les demandes des journalistes présents dans l'espoir d'éclairer sa situation.
Un petit groupe de joueurs de la LNH ont refusé de porter des chandails de la Fierté durant l'échauffement cette saison, incluant Ivan Provorov, des Flyers de Philadelphie, Andrei Kuzmenko, des Canucks de Vancouver, James Reimer, des Sharks de San Jose, Eric et Marc Staal, des Panthers de la Floride, et Ilya Lyubushkin, des Sabres de Buffalo.
Certaines équipes ont modifié ou annulé leurs plans concernant des soirées semblables.
Mardi, les Maple Leafs de Toronto n'ont pas porté de chandail de la Fierté durant l'échauffement, optant plutôt pour du ruban arc-en-ciel sur les bâtons et un autocollant sur les casques. Le gardien Ilya Samsonov n'a pas fait ces ajouts à son équipement.
« Je ne vois pas pourquoi (un joueur du Canadien ne porterait pas le chandail), a insisté Primeau. Mais je ne suis pas ici pour juger ou convaincre une personne. Je ne connais pas les valeurs de tous les joueurs. Nous verrons. »
Une autre occasion de rebondir
Face aux Capitals, le Canadien tentera de mettre fin à une série de quatre défaites, dont les deux dernières par jeu blanc.
St-Louis a confirmé que Montembeault défendra le filet du Tricolore. Il a aussi insisté sur le fait que personne au sein de l'équipe n'avait déjà tourné la page sur la campagne, même s'il ne reste que quatre parties à disputer.
« Nous avons de très bonnes intentions, a-t-il dit. Nous parlons de notre jeu, nous venons aux entraînements. Ce n'est pas comme si nous ne faisions qu'écouler le temps jusqu'à la fin de la saison. J'ai été dans cette situation et je peux vous dire que l'attitude des joueurs ici est incroyable.
« Je sais que nous sommes jugés avec les victoires et les défaites. C'est normal. Ce n'est pas facile de jouer au Centre Bell et ne pas marquer un seul but en deux matchs. Nous sommes déçus, mais nous continuons à travailler pour trouver des solutions. »