La chaise de Savard n'est pas facile à combler
MONTRÉAL – Le portrait des chaises, auquel Martin St-Louis fait souvent référence, vient d'encaisser toute une claque. Avec la perte d'un aussi gros morceau que David Savard pendant six à huit semaines, le Canadien devra partager sa chaise de manière intelligente.
Mardi soir, lors du premier match sans le numéro 58, Michael Matheson a patrouillé la ligne bleue pendant 26 :37 secondes. Il a joué près de six minutes de plus que le deuxième joueur le plus utilisé, Justin Barron.
On se souviendra que Barron a entamé la saison sur la galerie de presse en attendant les blessures. Quant à Matheson, aussi efficace puisse-t-il être, ça ne servira pas sa cause de jouer autant soir après soir.
D'où l'importance de partager les responsabilités assumées par Savard incluant l'infériorité numérique.
« Ce sera en comité, ce n'est pas un gars facile à remplacer, tu ne peux pas acheter cette expérience », n'a pu que reconnaître Martin St-Louis.
« Honnêtement, c'est si nouveau qu'on n'est pas encore certain comment on va combler cette chaise. J'ai aimé des choses de Justin Barron et Gustav (Lindström). On va s'ajuster », a-t-il ajouté.
La possibilité d'employer Jordan Harris à droite, de nouveau, pourrait figurer parmi les options discutées.
Sans surprise, St-Louis s'est assuré d'échanger quelques mots avec Savard durant la journée.
« Il est déçu, mais il est dans la LNH depuis longtemps et, avec son style de jeu, il sait qu'il s'expose à ça », a-t-il commenté.
Ça reste que dans le vestiaire, cette bouchée semblait difficile à avaler. D'autant plus qu'elle s'ajoute à la perte de Kirby Dach en attaque.
« C'est gros, c'est un joueur très important dans le vestiaire et sur la glace. Il s'est blessé en bloquant un tir, une chose qu'il fait si bien pour nous. Toute l'équipe le voit faire ça et ça nous allume. Ce sera à nous d'en faire plus », a noté Michael Matheson.
« Ce n'est pas facile puisqu'il a une présence rassurante et il motive aussi beaucoup le groupe », a convenu le gaucher.
On en parlait, le rôle de Barron change drastiquement en l'absence de Savard, mais il pensait d'abord au bien de l'équipe.
« C'est une grosse perte pour nous, c'est un meneur dans notre groupe. En perdant un joueur aussi important, on devra tous assumer plus de responsabilités », a commenté Barron.
Une journée à la fois pour Cayden Primeau
Par ailleurs, le gardien Cayden Primeau a été honnête au sujet de sa longue attente remontant au 29 septembre pour revenir dans le filet.
« Ouais, c'était surtout mentalement que ce ne fut pas facile, je ne vais pas mentir », a évoqué Primeau.
Le jeune gardien, qui traverse une saison cruciale dans son développement, doit s'armer de patience. Quand il a su qu'il aurait l'occasion d'affronter les Devils, il n'était certainement pas pour se lamenter du fait que le Canadien jouait un deuxième match en deux soirs et qu'il aurait la mission de freiner la puissante attaque de Jack Hughes pour son premier départ.
« Il faut être prêt pour tous les défis et je veux jouer contre les meilleurs, c'était un bon défi », a-t-il répondu. Cayden Primeau
Au moins, Primeau avait appris, il y a deux jours, qu'il serait le gardien partant pour ce test important.
« Ce n'était pas parfait, mais je suis content de mon niveau de compétition », a évalué le gentilhomme alors que son arrêt fabuleux en plongeant a appuyé ses dires.
À partir de mercredi, il retombera dans ce jeu de patience.
« Je vais aborder les choses une journée à la fois et on pourra modifier des trucs dans mon jeu à partir de cette performance. C'est la seule façon dont je peux voir le tout », a-t-il conclu avec la sagesse requise.