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RÉSULTATS

Carey Price : le bon goût de la vie après le hockey

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MONTRÉAL - La vie de Carey Price gravite autour du hockey depuis qu'il a huit ans.

 

Ses rêves, les milliers d'heures d'entraînement et les sacrifices par milliers qu'il s'est imposés pour arriver à les réaliser, étaient presque exclusivement associés au hockey.

 

Mais voilà : depuis quelques mois, Carey Price réalise qu'il n'y a pas que le hockey dans la vie. Il réalise qu'il y a non seulement une vie, une vraie, après le hockey, mais que cette vie à laquelle il goûte aujourd'hui lui donnera autant de plaisirs, de bonheurs et de moments de fierté que la vie de hockeyeurs.

 

Quand on voit le visage de Carey Price s'illuminer dès qu'il parle de son nouveau quotidien qu'il partage avec son épouse Angela et leurs trois enfants, il est clair que le goût de cette nouvelle vie le ravit. Le fait saliver. L'incite à en vouloir davantage.

 

C'est pour cette raison qu'il me semble évident que la carrière de Carey Price est bel et bien terminée.

 

Je sais, le gardien assure qu'il ne songe pas à la retraite. Qu'il rêve encore de pouvoir un jour soulever la coupe Stanley.

ContentId(3.1413934):« Ma situation est frustrante » - Carey Price
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Mais les sacrifices que Carey Price devrait s'imposer pour simplement retrouver la forme, ses réflexes, sa place devant le filet et son statut de gardien capable d'aider une équipe à non seulement gagner, mais à se rendre aux grands honneurs, semblent peser plus lourd que le rêve d'une conquête de la coupe Stanley.

 

D'une possible coupe Stanley est-il besoin d'ajouter.

 

Car même s'il retrouvait sa forme, ses réflexes, son filet et son statut de gardien dominant dans la LNH, Price serait loin d'être assuré de pouvoir enfin soulever le trophée qu'il aimerait ajouter à ses trophées Hart, Vézina, Ted Lindsay et Jennings, au trophée Clarence Campbell qu'il a gagné lorsque le Canadien a gagné la finale de l'Ouest il y a deux ans, à ses médailles d'or olympiques et à sa coupe Calder.

 

Pourquoi noircir un avenir haut en couleurs?

 

Au-delà un lot de sacrifices qui pèse déjà lourd s'ajoutent les risques beaucoup plus lourds encore associés à une opération délicate que des spécialistes lui recommandent pour mousser ses chances de revenir au jeu.

 

ContentId(3.1413959):Canadiens : Carey Price n'est pas prêt à se retirer
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Une opération délicate par le biais de laquelle des chirurgiens grefferaient des tendons pour renforcer son genou gravement malade. Une opération qui affiche un taux de réussite de 50 %. Une opération qui aurait autant de chances d'hypothéquer son quotidien après le hockey.

 

Le jeu n'en vaut pas la chandelle. Carey Price l'a clairement reconnu. Sa nouvelle vie goûte tellement bon, qu'il refuse de courir le risque qu'une telle opération vienne ajouter des touches de vinaigre ou de moisissures à ce bon goût.

 

D'autant plus que Carey Price peine déjà à monter ou descendre des escaliers sans ressentir de la douleur. Les joies de monter ou de descendre ses escaliers en serrant un de ses enfants dans ses bras l'aident à composer avec la douleur. Les petits et grands plaisirs que lui procure le fait de jouer avec ses enfants au parc, dans la cour ou à la maison l'aident à endurer cette douleur.

 

Jouer avec ses coéquipiers au Centre Bell et aux quatre coins de la planète hockey, la soif de victoires, l'adrénaline de la compétition l'aideraient peut-être aussi à endurer la douleur?

 

C'est vrai!

 

Mais Price a déjà vécu cette vie. Et cette vie qui goûtait bon il y a deux ans à peine, le fait moins saliver aujourd'hui.

 

Et c'est normal.

 

En plus, Price qui a fait faux bond à la photo d'équipe pour la saison 2022-2023 sait qu'il lui faudra un an pour chasser la douleur qui le tenaille avant de reprendre l'entraînement qui pourrait peut-être se traduire par un retour au jeu l'an prochain.

 

Le peut-être est important dans cette phrase. Il est crucial même.

 

Car Carey Price vient de célébrer son 35e anniversaire de naissance. Revenir au jeu après une si longue absence est monstrueusement difficile pour un jeune dans la force de l'âge.

 

Pour un gars de 35 ans, usé par une carrière de 15 saisons dans la LNH, usé par une vie passée à s'entraîner et à se jeter sur les genoux, à composer avec les blessures aux genoux, aux chevilles, aux hanches qui se sont succédé au fil des ans ça devient un défi presque insurmontable.

 

Un défi que seul un miracle, ou deux, pourrait contribuer à relever.

 

Le fait que Carey Price ait plus peur de la fin du monde que de la prochaine fin de mois l'aide aussi à tourner le dos sur son ancienne vie pour sauter à plein dans sa nouvelle.

 

L'argent ne fait pas le bonheur. Je sais. Mais avec les 104 millions qu'il a touchés depuis le début de sa carrière et les 24,25 autres millions $ qu'il encaissera au fil des quatre prochaines saisons, 24,25 millions $ qui viendront majoritairement des coffres d'une compagnie d'assurance et non du Canadien, Price et sa famille ont les moyens de s'offrir tout ce qu'ils voudront.

 

Pourquoi diable alors prendre la chance de vivre tout ça sur une jambe s'il fallait qu'un éventuel retour au jeu ou une opération chirurgicale le handicape pour toujours?

 

Derniers remerciements

 

Lorsque Carey Price a salué sa femme et ses enfants dans les derniers instants du dernier match la saison dernière, une partie à laquelle assistaient aussi son père et son agent qui tenaient à être là au cas où, une partie que ses coéquipiers l'ont aidé à gagner en battant les Panthers de la Floride 10-2, il leur a dit de se tenir prêts.

 

Il leur a dit qu'il allait bientôt aller les rejoindre à la maison.

 

Le 12 octobre dernier, Lorsque Carey Price a salué la foule en levant son chapeau de cowboy noir pendant qu'il recevait une ovation monstre lors du premier match à domicile de la saison, il a remercié ses partisans une dernière fois.

 

En fait, non!

ContentId(3.1413935):« Je vais rester dans l'entourage de l'équipe » - Carey Price
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Il les remerciera à chaque début de saison jusqu'à ce que son contrat se termine dans quatre ans à moins qu'il ne soit échangé à une autre équipe d'ici là.

 

Il les remerciera lorsqu'il ira rejoindre les autres grands du Tricolore sur l'anneau d'honneur ou peut-être les plus grands dans le cadre d'un retrait de chandail.

 

Il les remerciera quand il les croisera dans les coursives du Centre Bell lors d'un spectacle ou un match du Canadien, au stade Percival Molson pour un match des Alouettes, au stade Saputo pour une partie du CF Montréal.

 

Il les remerciera quand il les croisera au hasard d'une rencontre dans la rue ou dans le cadre de l'une ou l'autre des activités communautaires auxquelles il entend prendre part pour représenter le Canadien.

 

Il les saluera, il les remerciera dans le cadre de la vie après le hockey.

 

Mais à titre de gardien du Canadien, Price les a salués et remerciés pour la dernière fois le 29 avril dernier au terme de sa 712e partie en carrière, de sa 361e victoire dans l'uniforme du Canadien.

 

Carey Price a connu une belle carrière. Et oui, une grande carrière. Une carrière qui aurait été plus grande encore si Carey Price avait pu couronner les performances d'une bonne, voire très bonne, équipe au lieu d'arriver à faire de clubs très ordinaires, des clubs capables d'atteindre les séries.

 

Il est maintenant temps pour lui d'être aussi bon dans sa nouvelle vie qui commence qu'il l'a été dans celle qui prend fin un peu trop vite, mais qui semble bel et bien terminée.

 

À moins de croire aux miracles.

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