J'avais favorisé le Canadien en six parties, mais je dois maintenant admettre que la meilleure équipe a gagné.

Les Rangers de New York ont démontré beaucoup de caractère depuis le début des séries éliminatoires. En première ronde contre les Flyers de Philadelphie, les Rangers ont eu besoin de sept parties pour l'emporter, même chose en deuxième ronde où sept parties ont aussi été nécessaires. Ils tiraient même de l'arrière 1-3 dans la série avant de combler l'écart pour atteindre la finale de l'Est.

S'ils se retrouvent en finale de la Coupe Stanley, ce n'est pas le fruit du hasard. Les Rangers ont un système défensif extraordinaire très rapide. Je crois que cette rapidité a surpris le Canadien. Cette défense est imposante et peut compter sur un excellent gardien en Henrik Lundqvist.

Le Canadien avait nettement mieux joué contre les Bruins. Il faut rendre hommage aux Rangers, qui ont fait mal paraître le Canadien avec leur rapidité. Les hommes de Michel Therrien ont sans doute laissé beaucoup d'énergie lors de la série face à Boston. Pour un, P.K. Subban avait l'air fatigué, et s'il est fatigué, ça veut dire qu'Andrei Markov était fatigué aussi.

Les Rangers ont fait en sorte d'user Subban et Markov à outrance. Alain Vigneault n'est pas un entraîneur différent des autres. Il demandait à ses avants d'envoyer la rondelle derrière les défenseurs du Canadien pour avoir l'occasion de les frapper.

Les défenseurs des Rangers sont gros, physiques et rapides, ce qui ne donnait pas beaucoup de temps aux joueurs du Canadien pour faire du bruit en zone adverse. Il est évident que les joueurs étaient fatigués parce que la sixième partie de cette série a été la pire du Canadien en séries. Je m'attendais à beaucoup mieux jeudi, mais comme Michel Therrien l'a avoué après la partie, les Rangers ont disputé un match parfait. Combinez l'excellent jeu des Rangers à la mollesse des adversaires en raison de la fatigue, et ça donne le résultat que l'on connaît.

Dustin Tokarski a effectué du très beau travail devant la cage du Canadien. Il est difficile de dire si la série aurait pris une tournure différente si Carey Price n'avait pas été blessé lors du premier match.

Tokarski est une révélation qui devrait signifier le départ de Peter Budaj. Je ne sais pas si le Canadien aurait gagné avec Price parce que l'attaque n'a pas donné de marge de manoeuvre à son gardien. Tokarski a fait son travail dans le sixième match en n'accordant qu'un but. Même chose dans le match numéro deux alors que l'offensive n'a produit qu'un filet. Je pense que si Price avait été devant son filet, ça n'aurait pas changé grand-chose parce que l'équipe n'a pas compté plus de buts.

Une chose est sûre, si Alex Galchenyuk n'avait pas touché le poteau en fin de partie lors du quatrième match, la série aurait été différente. Mais comme dit le vieil adage, avec des « si », on va à Paris!

Je pense que globalement, les amateurs doivent être heureux de la saison du Canadien. Peu d'observateurs avaient prédit une saison de 100 points au Tricolore et même une participation en demi-finale de la Coupe Stanley. Il faut donner crédit à Marc Bergevin, à Michel Therrien et aux entraîneurs qui ont réussi à faire de ce club une équipe fière. Le Canadien est sur la bonne voie avec de bonnes fondations. Les jeunes de l'organisation sont talentueux et je pense que d'ici deux ou trois ans, les amateurs vont trouver qu'ils ont une maudite bonne équipe.

De la franche camaraderie

Je félicite les deux équipes pour cette poignée de main franche et honnête après la partie. Rien à voir avec les incidents qui ont suivi l'élimination des Bruins et qui ont impliqué Milan Lucic.

J'ai apprécié les commentaires de Vigneault qui a déclaré après la rencontre que le Canadien avait été une équipe difficile à vaincre. Ça démontre beaucoup de classe. Et pour l'avoir côtoyé durant cette série, je félicite Alain pour sa bonne humeur avec la presse. Tous les jours, il devait affronter une meute d'au moins 200 journalistes. Être entraîneur en séries n'est pas un travail de tout repos, mais Alain a accompli son rôle avec classe, comme Michel Therrien.

Qui je retiens et qui je laisse partir

Un total de sept joueurs deviendront joueurs autonomes sans compensation à partir du 1er juillet. Voici ce que je ferais si j'étais le directeur général du Canadien.

Thomas Vanek : je ne le retiens pas

Brian Gionta : de prime à bord, je ne le retiens pas à moins qu'il accepte une baisse de salaire

George Parros : je ne le retiens pas

Douglas Murray : je ne le retiens pas

Andrei Markov : Je ne sais pas. J'ai déjà dit cet hiver que je lui accorderais un pacte de trois ans, mais je ne suis plus aussi convaincu. Je suis comme Bergevin et je suis fatigué, j'ai besoin de temps pour y réfléchir!

Francis Bouillon : je ne le retiens pas. Il faut faire de la place aux jeunes et je pense que Francis le sait. Même si le Canadien ne lui offre pas de nouveau contrat, je pense qu'il va se trouver une autre niche dans la LNH. Il est un bon vétéran en forme et je pense qu'il a encore une ou deux années dans le corps.

Mike Weaver : je retiens ses services. Il est arrière droitier et je pense qu'il pourrait encore apporter des choses au Canadien.

*Propos recueillis par Robert Latendresse