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RÉSULTATS

Le CH meilleur dans la défaite que les Leafs dans la victoire

Alex Newhook célèbre son but avec ses coéquipiers. Alex Newhook célèbre son but avec ses coéquipiers. - PC
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TORONTO - Le Canadien a perdu, mercredi soir, à Toronto. Mais honnêtement, les Leafs devraient être plus inquiets dans la victoire que le Tricolore dans la défaite.

Car le Canadien qui se battra pour éviter la dernière place dans la division Atlantique est loin d'avoir mal paru contre des Leafs à qui tout le monde accorde le premier rang.

Je sais : le club de Martin St-Louis a laissé filer deux fois plutôt qu'une des avances de deux buts. C'est énorme. C'est trop! Surtout que le deuxième effondrement est survenu alors qu'il restait moins de cinq minutes à faire en troisième période.

Lors de ces deux vilaines séquences, le Canadien s'est retrouvé un brin sur les talons et deux brins paralysé devant l'ennemi qui semblait alors trop fort pour lui.

Il est vrai aussi que le CH est loin d'avoir aidé sa cause en offrant des attaques massives dont les Leafs ont su profiter à deux reprises. Trois fois, c'est en zone offensive que les joueurs du Tricolore ont écopé leurs pénalités. Une mauvaise note à mettre au dossier.

Envoyé dans la mêlée pour lancer la saison, le vétéran Jake Allen a accordé deux vilains buts : le premier à Noah Gregor sur un tir en angle que le gardien aurait dû facilement bloquer. Il s'est rendu plus coupable encore sur le quatrième alors qu'il a permis à Auston Matthews de marquer du coin de la patinoire. En s'appuyant comme il se devait sur le poteau à sa gauche, Allen n'aurait jamais accordé ce but.

Allen mérite le blâme sur ces deux buts. C'est indéniable. D'autant plus que le deuxième but a donné l'élan aux Leafs pour venir niveler les chances avec 67 secondes à faire au match. Ce but a surtout poussé ses coéquipiers sur les talons, les rendant ainsi plus vulnérables qu'ils ne l'étaient déjà.

On peut ajouter que le premier trio de Nick Suzuki, Cole Caufield et Josh Anderson a été bien discret. Trop! Caufield a marqué son premier but de la saison. Un premier en avantage numérique. Mais au-delà ce but, le petit Cole a disputé un mauvais match de hockey. Ses passes étaient molles ou mal dirigées. Ses prises de décisions n'étaient pas meilleures.

Slafkovsky et Xhekaj très solides

Pourquoi alors voir le verre plus rempli que vide?

Parce que le Canadien a donné beaucoup plus d'ennuis aux Leafs qu'un peu tout le monde anticipait. Parce qu'il a profité des largesses défensives de cette équipe pour prendre les devants 2-0. Il se serait même offert une avance de 3-0, n'eût été la contestation réussie des Leafs qui ont remarqué que les juges de lignes avaient fermé les yeux sur un hors-jeu qui a précédé un but de Cole Caufield.

Cette contestation est l'un des faits saillants de la rencontre. Car au lieu de pratiquement mettre le match hors de portée, le Canadien a vu son avance de deux buts se transformer en déficit de 2-3 après des buts de Noah Gregor, Auston Matthews et William Nylander.

Les deux derniers pendant des pénalités purgées par Alex Newhook et Jake Evans.

Si le trio de Suzuki-Caufield-Anderson a été discret – le capitaine a toutefois été très efficace en remportant 11 des 17 mises en jeu disputées (65%) – celui de Dach-Newhook-Slafkovsky a pris la relève. Avec brio. Newhook a marqué ses deux premiers buts dans l'uniforme du Canadien. Kirby Dach a été complice des deux buts.

Juraj Slafkovsky n'a récolté qu'une passe. Une mention d'aide sur une belle poussée au cours de laquelle les trois membres du trio se sont échangé la rondelle avant que Newhook ne touche le fond du filet.

Mais Slafkovsky a beaucoup mieux joué que ses statistiques ne l'indiquent. Avec un échec-avant efficace, Slafkovsky a volé la rondelle à Max Domi qui tentait d'amorcer une sortie de zone pour mettre la table au deuxième but de Newhook.

Slafkovsky a déployé des efforts. Il a été impliqué. Un seul tir a touché la cible, mais il en a tout de même décoché six. 

« Je crois que je sais encore jouer au hockey », s'est-il permis de lancer après la rencontre, comme s'il voulait servir une réplique à tous ceux et celles qui affichent des doutes quant à ses chances de justifier sa sélection au tout premier rang du repêchage en 2022.

Dans l'ombre du deuxième trio, le quatrième a lui aussi très bien joué. Jake Evans et ses ailiers Rafaël Harvey-Pinard et Jesse Ylönen ont eu le dessus sur le quatrième trio des Leafs. Ils ont même poussé les défenseurs adverses à l'erreur avec un échec-avant soutenu et agressif.

En prime, Evans et Ylönen ont marqué.

Il est important aussi de souligner la qualité du premier match d'Arber Xhekaj. Le jeune défenseur a joué un match solide : au sens propre et figuré.

Le robuste défenseur s'est surtout fait remarquer en s'attaquant à Ryan Reaves qui venait de frapper solidement Kaiden Guhle dans le coin de la patinoire. Xhekaj a pris le contrôle de ce face-à-face d'hommes très forts. Il s'est même permis de renverser Reaves après le combat qui était surtout une épreuve de force.

Non seulement Xhekaj n'a pas hésité une seconde devant l'un des plus solides hommes forts de la LNH, mais il s'est assuré de lui rappeler sa présence tout au long du match.

Xhekaj a aussi et surtout été solide dans sa manière de défendre le territoire du Tricolore et d'amorcer de bonnes sorties de zone.

Et si on revient une seconde sur Jake Allen, outre les deux buts « qu'ils aimeraient sans doute revoir », le gardien a réalisé plusieurs arrêts difficiles. Il s'est même permis de voler au moins un but aux Leafs rachetant ainsi les deux cadeaux accordés.

Du moins à mes yeux.

Allen a même été meilleur devant sa cage – 37 arrêts sur 42 tirs affrontés – que son vis-à-vis Ilya Samsonov qui a accordé cinq buts sur 24 tirs seulement.

Matthews hante à nouveau le Canadien

En plus de la contestation réussie des Leafs, les trois buts marqués par Auston Matthews sont l'autre facteur important qui a coulé le Canadien.

Matthews a marqué ses 300e, 301e et 302e buts en carrière dans la LNH.

Personne n'a marqué plus de buts que Matthews depuis son arrivée avec les Leafs en 2016-2017.

Matthews est l'Américain et le porte-couleurs des Leafs à avoir atteint le plateau des 300 buts le plus rapidement dans l'histoire : soit en 482 rencontres.

Et si vous avez l'impression que Matthews connaît plus que sa part de succès face au Canadien, vous avez entièrement raison. Il affiche maintenant 26 buts en 32 matchs disputés.

« Auston est une bête sur la patinoire », a lancé Mitchell Marner son principal complice avec les Leafs.

« On a disputé un match en dents de scie. On a fait plein de bonnes choses, surtout en avantage numérique, mais il faut aussi prendre en considération les aspects du jeu qui ont fait défaut ce soir. Nous étions brouillons en première moitié de partie, mais c'est bien de malgré tout sortir d'ici avec la victoire malgré tout », a indiqué Matthews après le match.

C'est surtout défensivement que les Leafs ont été brouillons. Ils ont plusieurs fois ouvert toute grande la zone défensive aux joueurs du Tricolore qui ont su en profiter.

Si les Leafs ont gagné, c'est parce que Mitchell Marner a été le seul joueur des deux équipes – Matthews et Nylander chez les Leafs, Suzuki, Caufield et Dach chez le Canadien n'ont pas marqué – à trouver le fond du filet.

« Le Scotiabank Arena est loin d'avoir la meilleure surface glacée de la Ligue. Une fois rendu en fusillade, c'est pire encore. On l'a d'ailleurs vu alors que Suzuki a perdu la rondelle à l'embouchure du filet. J'avais donc décidé de tirer et non de tenter de déjouer le gardien pour maximiser mes chances », a expliqué Marner qui a déjoué Jake Allen avec un excellent tir au-dessus de la mitaine.

Rentré de Toronto immédiatement après la rencontre, le Canadien se réveille jeudi avec un point au classement. Martin St-Louis retrouvera ses joueurs à Brossard jeudi matin dans le cadre d'un entraînement hors glace.

Connor Bedard et les Blackhawks de Chicago seront les prochains adversaires du Tricolore, samedi, au Centre Bell.

Un Centre Bell qui devrait vibrer beaucoup plus que le Scotiabank Arena vibrait mercredi soir. Une fois encore, et malgré le fait qu'ils saluaient le lancement de la saison 2023-2024, les partisans des Leafs ont prouvé qu'ils sont parmi les plus silencieux de la LNH au grand complet...