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RÉSULTATS

CH : le ciment n'est pas encore sec

Sean Monahan, Nick Suzuki et Cole Caufield Sean Monahan, Nick Suzuki et Cole Caufield - Getty
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Mise à jour

MONTRÉAL - Il est acquis depuis toujours que Nick Suzuki et Cole Caufield feront la paire le 11 octobre prochain, à Toronto, où le Canadien amorcera sa prochaine saison.

En profitant d'un retour accordé par le gardien Joonas Korpisalo sur un tir de Cole Caufield pour marquer un but qui nivelait les chances 3-3 en troisième période, Sean Monahan a démontré qu'il aimerait bien reprendre le rôle de troisième membre de ce trio de pointe du Tricolore.

Un rôle qu'il campait à merveille en début de saison l'an dernier. Un rôle que Martin St-Louis a dû lui retirer afin de donner plus de mordant aux autres trios qui en manquaient cruellement, il est vrai.

Monahan n'a pas fait que foncer au filet sur le jeu qui lui a permis de marquer. Il a été impliqué dans toutes les autres facettes du jeu. Ça tombe bien! Car s'il hérite du poste à la droite de Suzuki et Caufield, il devra démontrer la rapidité nécessaire pour suivre les deux jeunes; il devra démontrer qu'il aura ensuite le souffle et les jambes nécessaires pour revenir prêter main-forte aux défenseurs; il devra démontrer que son sens du hockey lui permettra d'encadrer les deux autres et non de leur nuire.

Sean Monahan a été bon. Il a même excellé aux cercles des mises en jeu en gagnant 11 des 15 duels qu'il a livrés.

Ses compagnons de trio ont été tout aussi bons : Suzuki avec ses deux passes, Caufield avec une passe sur le but de Monahan et le but gagnant marqué sur un tir que le gardien des « Sens » aurait sans l'ombre d'un doute dû stopper, ont démontré qu'ils sont prêts à jouer du vrai hockey.

Dach: le meilleur!

C'est toutefois Kirby Dach qui a été le meilleur joueur du Tricolore hier soir. Vrai qu'il n'a récolté qu'une passe. Vrai aussi qu'il a été moins efficace que Monahan (11-4) et Brandon Gignac (15-7) aux cercles des mises en jeu. Mais ses huit victoires en 13 duels lui confèrent une efficacité très solide de 62 %. Mais c'est dans l'ensemble du jeu que Dach s'est imposé. Les jeunes Sénateurs lui ont fait la vie dure toute la soirée. Ils l'ont frappé, l'ont retenu, l'ont marqué et Dach s'est tenu bien droit. Non seulement n'a-t-il jamais reculé, mais il s'est aussi permis de répliquer quelques fois.

Il a donné le ton confirmant ainsi la qualité du jeu qu'il affichait en fin de saison dernière alors qu'il semblait non seulement se familiariser, mais grandement apprécier son rôle de « deuxième » centre derrière Nick Suzuki.

« Kirby a été engagé physiquement et mentalement. On voit qu'il veut jouer au hockey. Le plafond est tellement élevé dans son cas. Avec lui et Nick en haut de notre ligne de centre l'avenir est prometteur », s'est permis de commenter Martin St-Louis en levant les yeux au-dessus des journalistes comme s'il regardait vers des saisons plus fastes qui attendent son équipe dans quelques années.

Slafkovsky : fluctuation à la hausse

Pour encadrer Kirby Dach, Martin St-Louis a tenté une expérience en plaçant Rafaël Harvey-Pinard et Juraj Slafkovsky à ses côtés.

Avec sa vitesse, sa fougue, sa ténacité, « RHP » peut jouer n'importe où. Avec n'importe qui. Car peu importe ses compagnons de trio, il offrira toujours la même hargne. La même combativité.

Slafkovsky?

Le fait de disputer un deuxième match de suite semble l'avoir beaucoup aidé. Perdu sur la patinoire en première période lundi, face aux Devils, le Slovaque s'était un brin replacé en période médiane et deux brins au dernier tiers.

« Ce soir, l'objectif a été atteint. Il a disputé un match complet », a lancé Martin St-Louis après la rencontre.

On doit être d'accord avec l'entraîneur-chef du Tricolore.

L'analyse positive de la soirée de travail de Slafkovsky dépasse le fait qu'il ait marqué un but. Cela dit, s'il a marqué, c'est parce qu'il s'est démené sur la glace pour se rendre à des endroits payants où il a défendu sa position. Contrairement à lundi où il semblait patiner dans la vase, Slafkovsky trouvait les bons endroits pour s'installer. Il était dans l'action au lieu de tenter de la rattraper.

Le genre de match qui devrait atténuer les critiques dures qu'il a essuyées après le premier match.

« Les attentes sont très élevées à son endroit et c'est parfois exagéré », que Martin St-Louis a plaidé tout en invitant les journalistes et les partisans à suivre l'évolution de Slafkovsky – remarquez que cela s'applique pour les autres jeunes espoirs de l'organisation – comme on suit les fluctuations de la bourse.

« Slaf a joué un match solide ce soir. Au fil de la saison, il va connaître d'autres très bons matchs. Il va parfois en jouer des moins bons. Mais l'important dans tout ça est que lorsque nous tracerons une ligne entre chacune de ses performances on verra une courbe qui va vers le haut. »

Est-ce que le match de mercredi, match que le Canadien a gagné 4-3 aux dépens d'un club C des Sénateurs qui a joué avec plus de mordant qu'anticipé, nous a donné des indications sur les plans du coach?

Est-ce qu'un duo Dach-Slafkovsky est en voie de se créer comme celui unissant Suzuki et Caufield l'est déjà?

Est-ce que Monahan sera à la droite du premier trio?

Est-ce que RHP peut jouer au sein d'un deuxième trio afin d'ajouter Josh Anderson à Brendan Gallagher et Alex Newhook qui prendra probablement la relève à Christian Dvorak au centre en début de saison?

Est-ce que des noms sont écrits en plus foncés que d'autres sur le tableau dans le bureau des entraîneurs?

« Ça commence à prendre forme, mais il n'y a rien d'écrit dans le ciment », que Martin St-Louis a imagé lors de son point de presse.

« Le ciment n'est pas encore sec », qu'il a rajouté à sa sortie de la salle de presse.

Après les matchs de vendredi et samedi face aux Leafs, les deux disputés au Centre Bell, le ciment devrait se mettre à sécher...

Guhle retrouve son aplomb

Si le fait de disputer un deuxième match de suite a aidé la cause de Juraj Slafkovsky, on peut en dire de même pour Kaiden Guhle. Jumelé à David Savard en raison du forfait de dernière minute de Mike Matheson, Guhle a joué avec l'aplomb qu'il affichait en début de saison l'an dernier avant d'être blessé. Guhle a aussi donné une frousse à ses patrons et ses coéquipiers en s'écroulant sur la patinoire après avoir bloqué un puissant tir frappé. Il a repris le boulot après avoir chassé la douleur au cours du court séjour au banc des joueurs...

Matheson : simple précaution

Il semble que les partisans n'ont pas à trop s'inquiéter du retrait de Matheson de la formation mercredi soir. « C'était une simple précaution. Nous avons le luxe d'avoir plusieurs joueurs disponibles au camp. Il a un malaise au bas du corps et si le match de ce soir avait été un match de saison régulière, je crois vraiment qu'il aurait joué », a expliqué Martin St-Louis...

Encore Bourque-Gignac-Davidson

L'un des meilleurs trios du camp du Canadien s'est encore signalé positivement mercredi. Le jeune Jared Davidson a impressionné par sa vitesse et les vétérans Brandon Gignac et Gabriel Bourque l'ont encore bien appuyé. C'est d'ailleurs sur un jeu créé par Davidson que Gignac a marqué le premier but du match. Gignac s'est aussi porté à la défense de son jeune ailier en se ruant sur Donovan Sebrango qui a dangereusement sorti le genou pour faire chuter Davidson. Avec ce qu'ils démontrent depuis le début du camp, ces trois joueurs pourraient permettre à Jean-François Houle de compter sur un trio solide avec le Rocket...

Vingt pénalités mineures

Parce que les arbitres ont multiplié les pénalités mineures – neuf pour les Sens, onze pour le CH – les deux équipes n'ont disputé que 31 min 12 s des 60 minutes du match à cinq contre cinq. Cela a permis de multiplier les essais au sein des unités spéciales, mais a surtout brisé le rythme de la rencontre. « Robi – Stéphane Robidas, l'entraîneur des défenseurs qui est responsable du désavantage numérique – va bien dormir parce que son PK n'a donné qu'un but en huit désavantages », a ironisé Martin St-Louis...