On s'attendait à beaucoup mieux du CH face aux Coyotes
MONTRÉAL - Si le Canadien méritait mieux que le point de consolation acquis à Las Vegas, lundi soir, on était en droit de s'attendre à mieux de la part du Tricolore, jeudi, en Arizona.
À beaucoup mieux!
Contre une équipe qui avait joué la veille alors qu'il profitait du soleil qui réchauffait Phoenix depuis trois jours, le Canadien a bien amorcé le match. Il était le premier sur la rondelle. Il a menacé la cage des Coyotes.
Il donnait l'impression de non seulement vouloir imiter sa performance impressionnante qui lui a permis de donner autant d'ennuis aux Golden Knights, mais de prendre les moyens de pouvoir y arriver.
Ylönen a effectué une belle percée pour se rendre jusqu'au gardien Connor Ingram. Nick Suzuki et Cole Caufield, deux fois coup sur coup, ont profité d'un premier avantage numérique pour mettre les Coyotes et leur gardien en garde. Pour leur indiquer que ce n'est pas le seul fruit du hasard si le Canadien affichait cinq victoires après ses neuf premiers matchs de la saison.
Tout ça dans les cinq premières minutes ou à peu près.
Les Coyotes n'ont pas semblé impressionnés. Même qu'ils ont pris le contrôle des 55 minutes qui ont suivi.
Ils ont même pris le plein contrôle de la deuxième période. Un engagement au cours duquel ils ont presque doublé le Canadien (19-10) au chapitre des tirs au but. Mais attention, les Coyotes ont doublé le Tricolore pour les tirs tentés (34-17) et plus que doublé le CH (20-9) pour les tirs décochés du bas de l'enclave et (10-3) au chapitre des occasions de marquer de grande qualité.
Tout ça en deuxième période!
Un mirage
Certains diront que le score final de 3-2 favorisant les Coyotes tend à indiquer que le Canadien a été dans le coup jusqu'à la fin.
Ce score est un mirage...
Car n'eut été de la performance de Jake Allen, une grande sortie dans le cadre de son 400e match en carrière, surtout en deuxième portion de période médiane, le match aurait autant basculé du côté des Coyotes au chapitre du pointage qu'il ne l'a fait sur le strict plan du hockey.
Jake Allen connaît le meilleur début de saison de sa carrière. Il est LA principale explication d'une majorité des 12 points qu'affiche le Tricolore au classement depuis le début de l'année.
Je sais : les gardiens font partie de l'équipe. Il est très rare de voir un club présenter un bilan positif et accéder aux séries ou se rendre aux grands honneurs sans des performances impressionnantes de son, ou de ses gardiens.
Mais après le match presque parfait de lundi, le CH est revenu sur les talons trop souvent jeudi soir.
Il a mis tout le poids du match sur les jambières de son gardien.
Il a laissé ses adversaires s'installer en zone défensive. Et une fois installés, les Coyotes, comme les autres rivaux du Tricolore depuis le début de l'année, ont pris le plein contrôle du territoire. Ils ont tournoyé autour des joueurs du Canadien au point de les fatiguer. De les étourdir. Et c'est comme ça que les Coyotes les ont finalement battus.
À l'autre bout, Montréal a manqué de punch. Josh Anderson, toujours en quête d'un premier but, s'est mis à distribuer la rondelle au lieu de décocher des tirs. Une bien mauvaise idée. Surtout que le gars assurait la veille avoir hâte de marquer, mais ne pas trop s'en faire parce que l'équipe gagnait et qu'il obtenait des occasions de marquer.
Avec aucun tir tenté, jeudi soir, Anderson ne s'est pas offert la moindre chance de casser la guigne qui se prolonge.
Sur l'autre flanc de ce trio, Juraj Slafkovsky semblait encore un brin ou deux perdu sur la patinoire. Autant en zone défensive alors qu'on l'a souvent vu chercher quoi faire pour remplir son rôle qu'à l'attaque où il met un temps fou à décocher des tirs. Avec le résultat qu'il s'est fait soit enlever le disque ou que son seul tir tenté a été bloqué en défensive.
Il est encore jeune. On doit lui donner le temps. Je sais. Mais s'il attend le retour au jeu de Kirby Dach pour retrouver l'aplomb qu'il affichait au camp d'entraînement, il perdra une deuxième année d'apprentissage consécutive.
Il ouvrira aussi la porte aux critiques parce que jeudi soir, Logan Cooley – sélectionné au troisième rang par les Coyotes alors que le Centre Bell se remettait de la sélection de Slafkovsky au tout premier rang – semblait beaucoup plus à l'aise et à sa place sur la glace du Mullett Arena que le plus bel espoir du Canadien à l'attaque.
Complicité Monahan-Gallagher
Si Jake Allen fait plus que sa part devant le filet, que Mike Matheson, Kaiden Guhle depuis son retour au jeu, et les jeunes défenseurs aident vraiment la cause de l'équipe, c'est plus mitigé à l'attaque.
Encore jeudi, Sean Monahan a été l'attaquant le plus efficace du Tricolore. Au-delà de son but, il a cadré six des huit tirs qu'il a décochés. Il a encore été solide aux cercles des mises en jeu.
Ce que Monahan fait de mieux, c'est d'obtenir l'implication totale de ses compagnons de trio Brendan Gallagher et Tanner Pearson. On connaît tous les lacunes de Gallagher sur le plan de la vitesse, et Pearson est un joueur de soutien qui vient d'atteindre le plateau des 600 matchs dans la LNH. Mais en suivant le ton dicté par leur joueur de centre, Gallagher et Pearson sont plus efficaces, pour l'instant, que plusieurs autres ailiers.
Ce qui n'est pas normal.
C'est tout à l'honneur de Monahan. Et cela met encore plus en évidence l'importance du travail de persuasion de Kent Hughes qui a convaincu le vétéran joueur de centre de rester un an de plus à Montréal pour aider le Tricolore, mais aussi pour s'offrir les chances de prouver qu'il mérite un contrat à long terme malgré les blessures qui ont miné les dernières saisons de sa carrière.
Ce qu'il est en voie de faire.
Tellement, qu'il serait peut-être nécessaire pour Kent Hughes de songer à offrir ce contrat.
On verra!
Entre les lignes
-Brendan Gallagher a marqué son 205e but et récolté son 400e point en carrière jeudi. Un but important, marqué en attaque massive, qui créait l'égalité 2-2 et qui a éveillé un peu d'espoir en début de troisième période...
-Les espoirs associés au but de Gallagher ont vite été soufflés par les Coyotes qui ont marqué quelques minutes plus tard après une pénalité écopée par Arber Xhekaj...
-Déjà qu'il n'était pas vraiment dans le coup, le Canadien s'est compliqué la vie en écopant trois pénalités mineures au dernier tiers, dont deux en deuxième moitié de troisième période...
-Nick Schmaltz a marqué le premier but du match sur un tir de pénalité obtenu en première. Une bonne décision des officiels qui ont sévi aux dépens de Justin Barron après que le défenseur eut recouvert la rondelle de sa main dans la zone réservée au gardien pour la dégager. Barron aurait pu pousser la rondelle sans être puni, mais c'est le fait d'avoir recouvert la rondelle qui a forcé les arbitres à sévir...
-Le Canadien accordait un tir de pénalité dans un troisième match de suite. Adam Lowry a donné les devants 1-0 aux Jets, samedi dernier, au Centre Bell, en déjouant Jake Allen et Jack Eichel, en prolongation, lundi à Las Vegas, a été stoppé par Samuel Montembeault. Ce ne doit pas être arrivé souvent que le Canadien – ou toute autre équipe de la LNH – offre des tirs de pénalité dans trois matchs de suite...