Parole de Cristobal Huet, Connor Hughes est prêt
Quel rôle occupera Connor Hughes dans l'organisation du Canadien de Montréal?
Celui de mentor à Jakub Dobeš chez le Rocket de Laval?
Celui de police d'assurance derrière Samuel Montembeault et Cayden Primeau?
Qui sait...
Chose certaine, il a ce qu'il faut pour s'acquitter de ces tâches, assure l'entraîneur qui a veillé à son développement cette saison au sein du Lausanne HC de la Ligue nationale suisse, l'ancien portier du Tricolore Cristobal Huet.
« Son jeu est assez bon pour être là-bas. [...] Il est prêt pour ça », a-t-il assuré mercredi, en entrevue à Hockey 360, au lendemain de l'annonce de la mise sous contrat de son protégé par le Canadien pour une saison à deux volets.
Né à London en Ontario, Hughes s'est développé au Canada avant de s'exiler en Suisse au début de la vingtaine pour y faire ses débuts professionnels en 2017-2018. Se joignant d'abord à des clubs de deuxième division, il a tranquillement fait son chemin vers les clubs appartenant à l'élite du hockey professionnel suisse, endossant notamment les maillots du Fribourg-Gotteron HC, de Genève Servette et du Lausanne HC.
« Il a reconstruit sa carrière en Europe, mais il connaît bien le système nord-américain », a indiqué Huet, qui est l'entraîneur des gardiens de Lausanne depuis 2018-2019.
« C'est un gardien très structuré dans son jeu et il sait très bien ce qu'il doit faire et ne pas faire. Il y a une maturité dans son jeu qui lui a permis d'être performant et de prendre la place de no 1 ici en Suisse. »
Au cours de la dernière campagne, Hughes a montré un dossier de 10-6-1, signant deux jeux blancs en 19 rencontres du calendrier régulier. Celui qui n'a jamais été repêché dans la LNH a affiché une moyenne de buts alloués de 1,73 et un taux d'efficacité de ,940.
Puis, en séries, l'imposant athlète de 6 pi 4 po et 231 lb a signé 11 victoires, aidant les siens à atteindre la finale avec une moyenne de 1,91, un pourcentage d'arrêts de ,933 et deux blanchissages.
Reste à voir maintenant si Hugues sera en mesure de répéter ce genre de performances dans la Ligue américaine de hockey devant le filet du Rocket.
« Pour les joueurs, il y a plus d'intimidation, de contacts physiques, et il faut être capable de faire des jeux dans de petits espaces en Amérique du Nord. Pour les gardiens, je pense que c'est plus dur de faire le chemin inverse, l'Amérique du Nord vers l'Europe, à cause de la taille de la glace », a estimé Huet, qui parle en connaissance de cause.
Le Français a en effet évolué chez les professionnels en France et en Suisse, à Grenoble puis Lugano entre 1995 et 2001, avant d'être mis sous contrat par l'organisation des Kings de Los Angeles dans la LNH.
« Il y a beaucoup plus d'espace, beaucoup plus de jeux de passes [en Suisse]. On ne joue pas de la même manière, mais je ne pense pas que ce sera un gros challenge pour lui parce qu'il est quand même ancré au Canada et parce qu'il a joué de nombreuses années là-bas. Ce ne sera pas un gros souci pour lui. »
À 27 ans, plus que jamais, Hughes est mûr pour le grand saut, a ajouté Huet, qui a joué 290 matchs dans la LNH avec les Kings, le Canadien, les Capitals de Washington et les Blackhawks de Chicago avant de conclure sa carrière avec Lausanne.
« J'ai vécu la même chose, à peu près à cet âge-là. C'est un rêve, particulièrement pour lui qui a grandi au Canada. Il fallait qu'il prenne cette chance-là. »