Nick Suzuki est en feu même avec deux jeunes ailiers

BROSSARD - Nick Suzuki n'a pas encore un entourage similaire à Nathan MacKinnon (Mikko Rantanen), à Connor McDavid (Leon Draisaitl ou Zach Hyman), Nikita Kucherov (Brayden Point) et Auston Matthews (Mitch Marner), mais ça ne l'empêche pas d'exceller.  

Juraj Slafkovsky et Cole Caufield ne sont pas mauvais, loin de là. Mais ils poursuivent leur ascension si bien que Suzuki doit être la génératrice de son trio pour que le courant passe sur la patinoire. 

Cérébral comme il l'est, le capitaine du Canadien le réalise et il s'organise pour y parvenir. Suzuki est particulièrement en feu depuis le Match des étoiles où il apparaît au troisième rang des buteurs de la LNH. Mieux encore, son taux de réussite s'élève à 30,7% pour ses lancers depuis ce moment, une moyenne exceptionnelle comparativement à 4,1% pour Caufield. 

Le numéro 14 du Canadien a enfilé 19 buts à ses 25 derniers matchs et, avec sa récolte de 71 points, il se rapproche d'une production d'un point par partie. Rappelons que, depuis 25 ans, il est seulement devenu le cinquième joueur du Canadien à franchir le plateau des 70 points en une saison avec Alex Kovalev, Saku Koivu, Max Domi et Tomas Plekanec. 

Il ne craint donc aucunement de dire qu'il joue le meilleur hockey de sa carrière. 

« 100%, je me sens vraiment confiant par rapport à ce que je peux accomplir match après match peu importe mes adversaires. Je suis très confortable avec mon jeu », a-t-il mentionné.  

À chaque arrêt qu'on a fait dans le vestiaire après la victoire contre les Panthers ou au terme de l'entraînement de mercredi, les joueurs avaient des éloges pour leur meneur. 

« Il est fabuleux, il démontre à tout le monde qu'on n'a pas encore vu le meilleur de Nick Suzuki. Si j'étais un partisan, j'en serais bien excité », a exposé Arber Xhekaj.

Quand on l'a relancé sur le fait que Suzuki parvient à s'illustrer avec des ailiers moins établis à ses côtés, Xhekaj a enchaîné ainsi. 

« Il a deux jeunes ailiers et il parvient à les transporter ainsi. Ce premier trio a été si dominant. C'est beau à voir, surtout qu'ils sont si jeunes, l'avenir en prometteur ». 

Il fallait également soulever cet argument à l'entraîneur Martin St-Louis pour connaître sa vision. Slafkovsky et Caufield sont en progression, mais ils n'ont pas encore l'étoffe des Marner ou Point par exemple. 

« Ouais, mais Slaf et Cole ont des atouts pour devenir ça. La progression de Slaf et Cole a aidé également aidé Nick à avancer. Tu ne peux pas avoir du succès dans la LNH si les joueurs autour de toi ne veulent pas avoir du succès. Le comportement de ce trio est excellent. On mesure beaucoup leur côté offensif, mais je suis très fier de leur engagement défensif », a cerné l'entraîneur. Nick Suzuki

Quant au jeu de Suzuki, plus particulièrement, St-Louis dresse un portrait rassurant. 

« Sa production, c'est l'effet secondaire de tout ce qu'il fait et ce n'est pas de la chance. Nick ne triche pas, il travaille sur son jeu et il est un bon critique de son rendement. Quand tu te bases sur la vérité et que tu restes axé sur le processus, c'est plus facile de rester sain d'esprit », a-t-il témoigné. 

L'intelligence pour prendre la bonne décision

On y revient, mais cette description prouve à quel point Suzuki évolue dans la bonne direction grâce à son intelligence. 

« Notre jeu collectif aide Nick et quand c'est ton tour d'avoir la rondelle, il reste à voir ce que tu fais avec. Il faut essayer de trouver la meilleure option. Ce que Suzuki est capable de faire – comme l'élite de la LNH – c'est de trouver la meilleure option parmi les possibilités. C'est rare qu'il ne trouve pas la meilleure option », a décrit l'entraîneur. 

Avec 32 buts à son compteur, Suzuki a déjà pulvérisé sa marque de 26 buts en 2022-2023 et il a encore du temps pour gonfler sa production.  

« J'ai été en mesure d'avoir davantage de chances de marquer, mais j'essaie de tirer un peu plus tout en voulant surtout réussir le bon jeu. C'est le sujet dont je discute avec Cole et Slaf, de trouver la bonne option », a réagi Suzuki en faisant écho à St-Louis. 

Mardi soir, dans le vestiaire, Suzuki racontait qu'il comprend mieux ce qu'il doit accomplir pour exploiter les faiblesses de ses opposants. Il ne veut pas devenir unidimensionnel et il insiste auprès de Caufield et Slafkovsky pour qu'ils garnissent, eux aussi, leur arsenal. 

À ce sujet, peu d'observateurs auraient prédit, avant la saison, que Suzuki serait le meilleur buteur de son trio et que Caufield serait limité à une vingtaine de buts, mais qu'il amasserait plus de 35 passes. 

St-Louis considère que leur chimie évolue bien. 

« Je trouve que oui. Si on inverse leurs statistiques et que Cole a 32 buts, personne ne dirait que ce n'est pas une bonne année pour lui. Les gens pensent tous que Cole ne score plus de buts. Mais ils jouent beaucoup mieux ensemble que quand Cole en scorait plus souvent. Ils sont plus difficiles à affronter des deux côtés de la glace parce qu'ils jouent bien ensemble. J'aime leur chimie et ce que Slaf ajoute », a déterminé l'entraîneur. 

Et pour ceux qui avaient raté sa récente réponse au sujet des Jeux olympiques, Suzuki a réitéré qu'il adorerait représenter le Canada en 2026. Il sent qu'il obtient graduellement une plus grande reconnaissance de ses pairs et ce sera intéressant de voir si Suzuki acceptera le défi de participer aux Championnats du monde ce printemps. 

Suzuki est en voie de ne rater aucun match de son équipe pour une troisième année consécutive. Mais il a pu se reposer puisque le Canadien a été exclu des séries au cours des deux dernières années.