BROSSARD - « Destroyed »

« Détruit », voilà le mot qu’a écrit Jean-Sébastien Dea sur son compte Twitter pour exprimer sa vive déception quelques instants après avoir été ignoré une deuxième fois par l’ensemble des clubs de la LNH lors du repêchage, dimanche dernier à Newark.

« Avec la saison que j’ai connue, j’avais confiance. J’ai tout fait cette année pour me donner les chances d’être repêché, mais ce n’est pas arrivé. »

Fort d’une récolte de 85 points, dont 45 buts, l’attaquant des Huskies de Rouyn-Noranda avait en effet raison d’espérer. Dea avait notamment attiré l’attention des recruteurs de la LNH en tout début de campagne en inscrivant 17 buts à ses 10 premiers matchs.

« Ça m’a surpris, une saison comme celle-là, ça n’arrive pas tous les ans, confie le centre de six pieds et 160 livres. Mon poids a peut-être été un facteur déterminant dans tout ça, mais il y a toujours moyen de l’augmenter. Je garde espoir. »

Car à défaut d’avoir entendu son nom résonner dans les haut-parleurs du Prudential Center, Dea a néanmoins endossé un uniforme d’entraînement du Canadien cette semaine à titre d’invité au camp de développement de l’équipe, qui se conclura aujourd’hui avec un match intra-équipe.

« Cette invitation m’a donné un élan. C’est sûr que c’est décevant de ne pas avoir été repêché, mais je suis ici pour montrer que j’aurais dû l’être. L’important maintenant est de ne pas baisser la tête et de demeurer positif malgré la situation », note le Québécois de 19 ans.

À moins d’un revirement inattendu, Dea retrouvera donc son casier dans le vestiaire des Huskies la saison prochaine. À sa troisième campagne en Abitibi, l’attaquant sera toutefois dépouillé de son compagnon de trio Sven Andrighetto, sélectionné au troisième tour (86e au total) par le Canadien.

Une perte certes, mais surtout une preuve que tout est possible.

« Il a connu une excellente saison à 19 ans et le voilà maintenant dans l’organisation du Canadien. Je prends exemple sur Sven », lance Dea.

« Ce qui lui arrive c’est exactement ce que j’ai vécu il y a un an, note Andrighetto, qui prend lui aussi part au camp de développement du CH.

« J’imagine que je n’étais pas encore assez bon à l’époque. Il y a toujours des aspects de notre jeu que les recruteurs et les équipes de la LNH aiment moins. C’est ce sur quoi il faut travailler, sans oublier de peaufiner ses forces. »

Dea y travaille déjà. « Je dois retrousser mes manches et connaître une autre bonne saison », promet-il.

« Si on regarde ma progression depuis deux ans, on voit que je vais vers l’avant et que je ne recule pas. Je continue à m’améliorer chaque jour et après chaque pratique. C’est à moi de garder le rythme. »

Andrighetto penche pour Hamilton

Maintenant qu’il a un pied dans la porte, Andrighetto a plus ou moins envie de s’en éloigner.

Sven AndrighettoSous contrat pour les trois prochaines saisons avec Genève-Servette, un club de première division en Suisse, Andrighetto n’est en effet pas pressé de rentrer dans son pays natal.

« Si le Canadien m’offre d’aller à Hamilton, j’irai sans hésiter », indique l’ailier droit de cinq pieds neuf pouces et 188 livres. Une clause dans le contrat d’Andrighetto avec Genève-Servette lui permet d’évoluer dans la Ligue américaine ou dans la LNH.

« J’ai 20 ans et je ne savais pas si j’allais être repêché après avoir été ignoré l’an dernier. Je ne pouvais pas courir de risque et j’avais donc besoin d’un plan B. C’est pourquoi j’ai signé avec Genève », explique le joueur natif de Zurich.

Andrighetto a peut-être un plan B, mais ça reste un plan B.

« Je baigne déjà dans le hockey nord-américain. Y demeurer serait ce qu’il y a de mieux de pour moi. »