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Match des étoiles : trois Dumont pour le prix d'un à Laval

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LAVAL – Dès qu'on lui a demandé s'il était intéressé à participer au Match des étoiles de la Ligue américaine, Gabriel Dumont s'est trouvé deux bonnes raisons d'accepter l'invitation : Matéo, 8 ans, et Lucas, 6 ans.

C'est avec ses deux fils que le capitaine du Crunch de Syracuse a sauté sur la glace de la Place Bell dimanche soir pour le concours d'habiletés qui clôturait la première journée des festivités. Coiffés de leur casque et vêtus d'un maillot à l'effigie de leur père, les garçons ont passé la soirée à se faufiler entre les patins des concurrents et à observer, de leur point de vue privilégié, la succession des différentes épreuves.

Matéo a même pu s'élancer en échappée devant le gardien Lukas Dostal, une occasion qui est devenue encore plus mémorable quand son tir a trouvé l'ouverture entre les jambières de l'espoir des Ducks d'Anaheim. On a vu que le petit avait du Zegras dans le nez quand il a célébré en tendant l'oreille à la foule avant d'aller donner la main aux spectateurs en bordure de la bande.

« Je pense qu'il va falloir en parler à la maison. On va dire que c'était sous le coup de l'émotion », a dit le paternel, lui-même plus du style col bleu que showman, en riant.

« Ce sont des moments dont ils vont se souvenir toute leur vie, a ajouté, plus sérieusement, le vétéran de 32 ans. Il n'y a pas beaucoup d'enfants qui peuvent avoir la chance de vivre ça. La foule était incroyable avec eux et tous les joueurs aussi. [...] C'est sûr que quand tu demandes si tu peux apporter tes enfants sur la glace, le président grince des dents un peu! Mais j'ai expliqué qu'ils étaient en âge de le faire, ils savent ce qu'ils font, ce ne sont pas des bébés. Ils ont super bien fait ça, je suis fier d'eux. »

Les deux frangins ne se sont pas fait prier pour accompagner les étoiles sous les projecteurs. Dumont raconte qu'il tente autant que possible de les intéresser à d'autres sports, mais avoue d'un ton résigné qu'« ils feraient ça à chaque jour, jouer au hockey ». À Syracuse, ils ont en quelque sorte atteint le statut de petites mascottes du club local.

« Ils sont les meilleurs amis de chaque gars, ils rentrent dans la chambre, ils rentrent dans le bureau du coach comme si la place leur appartenait, s'esclaffe Dumont. C'est eux autres qui décident. On s'en souvient tous, à cet âge-là, on pouvait jouer trois, quatre games par jour, on avait du fun avec les chums, on jouait encore quand on arrivait à la maison le soir dans la cave avec nos frères. C'est exactement ça qu'ils font. C'est le fun de voir ça. »

« Ils viennent souvent dans la chambre les matins de matchs, confirme Alex Barré-Boulet. J'habite dans le même quartier qu'eux, alors le dimanche des fois quand on a une journée de congé, je vais écouter le football là-bas. Ils sont vraiment le fun, ils ont beaucoup d'énergie, ils sont sportifs au boutte! »

Dumont ne fait pas qu'inviter ses enfants dans son environnement, il se déplace aussi dans le leur.

« À chaque fois que je peux aller sur la glace avec leurs petites équipes, je le fais. On vit en banlieue de Syracuse, je suis toujours sur la glace. J'ai fait mes cours de coaching pour pouvoir être aux entraînements avec eux autres. On vit beaucoup de choses ensemble. J'ai la chance de faire ça dans la vie et j'ai la chance qu'ils puissent en profiter, alors j'essaie de le faire au maximum. »

Fierté et honneur

Avec 21 points en 30 matchs, Dumont n'a pas une vilaine saison. Mais ce n'est pas pour ses performances récentes qu'il est à Laval pour le week-end des Étoiles. Les dirigeants de la Ligue américaine ont décidé d'en faire le capitaine de l'équipe de l'Association Est, un geste qui se veut avant tout une bonne tape dans le dos pour tout ce qu'il a accompli à l'intérieur des cadres du circuit.

En incluant sa participation aux séries éliminatoires des Bulldogs de Hamilton en 2010, l'ancien choix de cinquième ronde du Canadien dispute sa quatorzième saison dans la LAH. Son total de matchs dans l'antichambre de la Ligue nationale s'élève à 725.

Dumont avait participé une première fois au Match des étoiles de la LAH en 2013 alors qu'il était toujours dans l'organisation du Canadien. Il ne croyait plus revivre l'expérience avant de recevoir l'appel du président de la ligue Scott Howson.

« C'était vraiment une surprise, je ne m'attendais pas à ça. Même que j'ai manqué l'appel du président et je me demandais ce que j'avais fait! Je pensais que j'étais dans le trouble! Quand il m'a expliqué ça, j'étais vraiment content. En plus, le fait que c'était ici à Laval, c'était la cerise sur le top. »

« C'est une reconnaissance de plusieurs choses accomplies dans ma carrière. Si tu demandes à n'importe quel jeune, c'est sûr que tu ne veux pas jouer autant dans la Ligue américaine. Mais si tu leur demandes s'ils voudraient jouer professionnellement pendant 13 saisons, je pense que n'importe qui prendrait ça. Je prends ça avec beaucoup de fierté, beaucoup d'honneur. »

En plus de son impressionnant bagage dans les mineures, Dumont a disputé près d'une centaine de matchs dans la LNH. Il réalise que ce genre de promotion n'est plus à sa portée – le nouveau contrat de deux ans qu'il a signé l'été dernier ne le rend pas admissible à un rappel. Mais il sent encore qu'il a des choses à accomplir dans le sport et dit ne pas penser trop concrètement à ce qui suivra sa carrière d'athlète.

« J'ai toujours dit que la journée où j'allais prendre ma retraite, ça allait être la journée où quelqu'un d'autre pourrait faire mon travail et prendre ma place. Cette journée-là, je vais me tasser tranquillement et ça va se terminer comme ça. Je ne pense pas être rendu là. Je pense que j'ai encore ma place dans une organisation pour aider les plus jeunes. Tant que le vieux corps va le permettre, je vais jouer. »