Passer au contenu principal

Le hockey féminin progresse, mais demeure divisé

Marie-Philip Poulin Marie-Philip Poulin - Getty
Publié
Mise à jour

Le hockey féminin professionnel continue de grandir en Amérique du Nord, mais demeure divisé.

L'Association des joueuses de hockey professionnelles (PWHPA) regroupe toujours la majorité des étoiles canadiennes et américaines. Elle continue de travailler sur un projet de ligue avec des appuis possibles de Billie Jean King et Mark Walter, copropriétaire des Dodgers de Los Angeles.

De son côté, la Première Fédération de Hockey (PHF) a augmenté ses salaires et son nombre d'équipes en Amérique du Nord pour sa huitième saison. Elle a aussi recruté des noms connus du hockey féminin et espère solidifier sa place dans cet univers.

Le fossé demeure entre les deux groupes, alors que le hockey féminin est toujours à la recherche d'une ligue financièrement profitable à long terme pour mettre en vedette ses grandes étoiles en tant que véritables professionnelles.

Une tentative d'unification des deux projets, encouragée par la LNH, a échoué plus tôt cette année.

Le Championnat mondial de hockey féminin se déroule présentement au Danemark et 34 joueuses de la PWHPA y participent , 21 avec le Canada, 13 avec les États-Unis. Seulement sept membres de la PHF y participent avec la Finlande, la Suisse, la République tchèque et la Hongrie.

La PWHPA compte sur les plus grands noms nord-américains du hockey féminin, dont les médaillées d'or olympiques Kendall Coyne Schofield, Hilary Knight, Amanda Kessel, Marie-Philip Poulin, Sarah Nurse et Brianne Jenner.

Si elles refusent d'expliquer pourquoi elles ne veulent pas se joindre à la PHF, elles s'assurent de mentionner que leur vision d'une ligue professionnelle est différente.

« Nous avons entièrement confiance en ce que nous faisons », a dit Nurse. Nous voulons une ligue professionnelle et nous ne croyons pas qu'elle existe présentement.

« Les choses sont proches. Nous avons un groupe d'investisseurs phénoménal avec le groupe Walter et aussi Billie Jean King. Nous ne pourrions compter sur de meilleures personnes. Les choses progressent et nous espérons pouvoir faire une annonce publique prochainement. »

Pendant que la PWHPA, avec 43 Olympiennes parmi ses 150 membres, continuera de présenter des tournois d'un week-end au cours de l'automne pour mousser son produit, la PHF a augmenté son offre.

Le plafond salarial de chaque équipe a été augmenté de 150% pour atteindre 750 000 $, un salaire moyen de 29 000 $ pour les membres de la formation de 26 joueuses. Plusieurs avantages sociaux sont également offerts. Le calendrier est aussi passé à 28 matchs.

Une septième équipe a été ajoutée pour la saison 2022-23, à Montréal. Le nom et le logo du club seront dévoilés mardi prochain. Il s'agira de la deuxième équipe canadienne parmi les sept, avec le Six de Toronto.

Angela James, une ancienne joueuse membre du Temple de la renommée du hockey, est nouvellement copropriétaire du Six, tandis que Geraldine Heaney, aussi membre du Temple de la renommée, a été nommée entraîneuse-chef.

James a critiqué la PWHPA sur les réseaux sociaux plus tôt cette saison, frustrée par son manque de volonté de travailler avec la PHF.

Melody Davidson, qui a longuement été entraîneuse-chef de l'équipe nationale du Canada, a été nommée directrice des opérations hockey de la PHF.

« Nous voulons être les meilleures des meilleures, a dit Kessel. Nous nous attendons à un niveau différent de professionnalisme et ce n'est pas qu'une question de salaires. Nous voulons de meilleures installations, avoir accès à des entraîneurs et des thérapeutes professionnels, pouvoir jouer à temps plein et ce n'est pas là où nous sommes rendues. »

« Les salaires peuvent monter. Super! Mais nous voulons une fondation solide. »

Si la PWHPA aimerait que la LNH s'implique dans une ligue, elle est néanmoins associée présentement à 10 de ses clubs, dont les Flames de Calgary et les Maple Leafs de Toronto.

Ni Billie Jean King Enterprises ni le Mark Walter Group n'ont répondu à une demande d'entrevue de La Presse Canadienne.

La consultante en chef de la PWHPA, Jayna Hefford, a affirmé "ne pas être en position pour commenter" le projet de ligue puisque l'association est liée à une lettre d'intention des deux parties.

L'attaquante canadienne et membre de la PWHPA Sarah Potomak a affirmé qu'elle croyait que la fondation d'une ligue était imminente.

« C'est très proche, a-t-elle dit. Cette année, ça ne se passera peut-être pas exactement comme nous le voulons, mais je suis très confiante que nous aurons une très bonne ligue dès l'année suivante. »