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Après le choc, David Perron doit se réjouir

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QUÉBEC – Quand il a signé son nouveau contrat, à l'ouverture du marché des joueurs autonomes, David Perron ne s'est pas empressé d'accorder des entrevues à RDS et TSN comme on le voit régulièrement lors des émissions spéciales.

 

À vrai dire, Perron a eu besoin de temps pour encaisser le coup. Le coup étant de quitter les Blues de St. Louis où il imaginait que son troisième passage allait se poursuivre en vertu de ses prestations convaincantes.

 

Sous le choc de ne pas avoir reçu une offre véritablement sérieuse des Blues avant le déclenchement de l'autonomie, Perron s'est rabattu vers l'option des Red Wings de Detroit avec un contrat de deux ans pour 9,5 millions.

 

Le Québécois a pris quelques jours avant de livrer le fond de sa pensée à Jeremy Rutherford, le journaliste affecté à la couverture des Blues pour The Athletic. Il avait besoin de temps car il était ébranlé et persuadé de trouver un terrain d'entente avec la direction du club du Missouri.

 

Perron a même révélé que ses enfants ont pleuré quand il leur a appris qu'un déménagement s'imposait et que la famille quitterait la ville de St.Louis.

 

Mardi, dans le cadre du Pro-Am Gagné-Bergeron, Perron a accepté de revenir sur ce changement inattendu.

 

« C'est sûr que c'était décevant par rapport au fait que j'ai passé plusieurs années de ma carrière avec les Blues, 11 saisons sur 15. Mes enfants ont grandi là-bas, on était habitués et on adorait ça. Sur ce point, c'est vraiment difficile », a confié le droitier de 34 ans qui jugeait valoir une offre sérieuse.

 

« Les saisons et mes performances faisaient que je méritais, je pense, d'avoir un contrat qui faisait du sens pour rester avec l'équipe. Ça fait quelques semaines donc je crois que c'est le temps de tourner la page et d'être excité d'aller à Detroit », a-t-il déduit.

 

Perron ne veut surtout pas se lamenter, il sait qu'il se classe dans les privilégiés de la société. Il est parti de loin pour le réaliser mieux que bien d'autres joueurs.

 

De plus, il se joint à l'organisation dirigée par Steve Yzerman qui se démarque comme il le faisait sur la patinoire. Il arrive alors que les Red Wings aspirent à chauffer les équipes qui luttent pour les séries.

 

Maniaque de hockey, Perron a choisi de ne pas se gaver de vidéos ou d'informations sur ses nouveaux et jeunes coéquipiers.

 

« Honnêtement, je ne connais pas tant l'équipe. Je veux arriver la tête libre et donner la chance à tout le monde d'avoir une première impression. Je sais qu'on a de bons jeunes, j'en entends toujours parler par mes chums ou dans les entrevues », a expliqué Perron sur une note intéressante.

 

S'il était encore parmi les meilleurs pointeurs des Blues la saison dernière – et le plus productif en séries – Perron devra, plus que jamais, exposer ses qualités de meneur.

 

« Je vais essayer d'avoir un rôle de leadership. Je suis parmi les plus vieux ou le plus vieux en fait. J'ai beaucoup de fierté par rapport à ça, j'ai été le plus jeune quelques années et je peux maintenant vivre l'autre côté de la médaille. Je me considère chanceux, plusieurs joueurs ne se rendent pas là », a-t-il témoigné.

 

Particulièrement à St. Louis, Perron a pu se préparer pour cette étape.

 

« Ça fait plusieurs années que j'étais parmi les meneurs avec les Blues. Peut-être plus en arrière-scène sans avoir de lettre sur mon chandail. Mais pour les réunions avec cinq ou six joueurs, j'étais du groupe. J'étais aussi impliqué quand il fallait parler à l'entraîneur pour une journée de congé par exemple. Je devrais encore faire partie de ça à Detroit. Mais je veux aussi être un meneur sur la glace. Quand tu joues bien sur la patinoire, ta parole a plus de poids dans le vestiaire », a décrit l'auteur de 665 points en 973 parties régulières.

 

Avec les Lucas Raymond, Moritz Seider et compagnie, Perron pourrait oublier la déception du divorce avec les Blues. Il se dit d'ailleurs fasciné par ce qu'Yzerman orchestre à Detroit.

 

« C'est impressionnant et intéressant. Avec ce qu'il a bâti à Tampa, tu vois la culture qu'il essaie de reproduire à Detroit. Je suis content de faire partie de ce groupe. Tu regardes le reste de l'organisation, il y a (Nicklas) Lidstrom, (Niklas) Kronwall, (Kirk) Maltby, (Kris) Draper, (Shawn) Horcoff et (Dan) Cleary », a ciblé Perron alors que ces anciens piliers des Wings ont été embauchés dans le département hockey, un rôle qui semble déjà l'attirer pour sa deuxième carrière.

 

Perron se voit donc devenir, à son tour, un mentor à Detroit dans un uniforme qu'il s'habituera à revêtir.

 

« J'en ai eu plusieurs, mais je pense à (Keith) Tkachuk. Il a été dur, mais juste avec moi. La façon d'aborder les jeunes est différente désormais. Aujourd'hui, on sait que les jeunes jouent plus à des jeux vidéos, ils restent plus dans leur chambre d'hôtel. Ce sera un peu mon rôle de créer un esprit d'équipe, de rassembler les gars et créer une identité », a précisé le patineur originaire de Sherbrooke.