Dégonflés les Panthers?
SUNRISE - Matthew Tkachuk a réalisé une des deux promesses lancées à l'aube du cinquième match opposant ses Panthers aux Oilers.
Discret depuis le début de la finale, il a disputé mardi son meilleur match de la série. Le but qu'il a marqué et le deuxième qu'il a offert à Oliver Ekman-Larsson en lui refilant la rondelle dans l'enclave ont gardé les Panthers dans le coup jusqu'à ce que Connor McDavid ne balaie du revers de la main les espoirs de remontée victorieuse de la Floride en marquant dans un filet désert.
Tkachuk n'a toutefois pas tenu parole après avoir lancé, mardi matin, que lui et ses coéquipiers avaient la chance de réaliser le rêve d'une vie devant leurs partisans et que c'est exactement ce qu'ils allaient faire en soirée.
Déçu d'avoir frappé seulement pour ,500? Surtout que c'est la plus grosse importante des promesses qu'il a été incapable de remplir?
Pas du tout!
Après la défaite de 5-3, une deuxième consécutive des Panthers qui doivent maintenant mettre le cap sur Edmonton, Tkachuk commentait le revers en affichant le même sourire narquois qu'il affiche lorsqu'il sillonne la patinoire. Le même genre de sourire « fendant » qui fait souvent perdre la tête à ses adversaires.
« On a été victime des quelques erreurs que nous avons commises et on a perdu la bataille des unités spéciales. Mais nous sommes toujours en avant 3-2. On aura deux jours pour refaire le plein et nous serons prêts pour vendredi à Edmonton », que Tkachuk a souligné.
Il ne manquait qu'un protecteur buccal à mâchouiller pour prétendre que Tkachuk narguait les journalistes en refusant de même considérer que la situation commence à s'envenimer pour les Panthers, comme il aime narguer ses adversaires sur la patinoire.
« On a encore juste besoin d'une victoire », a renchéri Sam Bennett plus loin dans le vestiaire.
« Je ne suis pas dégonflé par cette défaite et je suis convaincu qu'aucun de nos joueurs ne l'est », a rajouté Paul Maurice.
Vrai que les Panthers sont encore en avance dans la série. Vrai qu'ils ne feront pas face à l'élimination vendredi alors que les Oilers y seront confrontés pour une troisième fois de suite. Vrai aussi que les Panthers ont disputé un meilleur match mardi qu'il ne l'avait fait samedi, à Edmonton, où les Oilers les ont lessivés 8-1.
Mais quand même.
L'éveil de Connor McDavid, le fait que les joueurs de soutien des Oilers soient plus efficaces que ceux des Panthers depuis deux matchs, que les unités spéciales favorisent Edmonton – les Oilers sont rendus à deux buts à court d'un homme et à trois en attaques massives alors que les Panthers n'ont qu'un but en supériorité numérique après cinq matchs -- et que Stuart Skinner soit meilleur devant sa cage que Sergeï Bobrovsky l'est devant la sienne devraient soulever un brin de doute et d'inquiétude.
Du moins il me semble.
Surtout que les Oilers, bien qu'ils peuvent compter sur une partie de leur terrifiant monstre à deux têtes, attendent toujours que l'autre partie se mette en action. Blanchi mardi soir, et limité à deux passes depuis le début de la finale, Leon Draisaitl pourrait bien exploser lui aussi un moment donné.
Ce qui ne ferait que compliquer les choses pour les Panthers. Des Panthers qui pourraient se retrouver avec toute la pression du monde sur le dos si les Oilers devaient forcer la tenue d'une septième et décisive partie après avoir comblé un recul de 0-3.
« Les séries sont difficiles. C'est normal. Et nous avons parlé de stratégie dans le cadre d'un septième match dans toutes les séries que nous avons amorcées depuis deux mois. On est donc prêt à faire face à toutes les situations. On a joué un bon match ce soir. On s'est rendu coupable de quelques erreurs qu'il faudrait corriger. On vient de donner le premier but dans deux matchs de suite alors que nous sommes en attaque massive. Ça doit cesser. Et on va prendre les moyens pour que ça cesse. On devra aussi être plus disciplinés. Les arbitres ont été plus sévères ce soir et on devra s'ajuster. Mais quand je regarde l'ensemble de notre partie, quand je constate que nous avons accordé six tirs au but seulement en troisième période, je me dis que nous sommes en bonne position », assurait Paul Maurice après le match.
L'entraîneur-chef des Panthers a une fois encore répété qu'il ne croyait pas à la transition du momentum d'un match à l'autre.
Je veux bien.
Comme je respecte pleinement le fait que les Panthers maintiennent leur niveau de confiance malgré les deux revers consécutifs qu'ils viennent d'encaisser.
Mais le spectre de réécrire l'histoire pour les mauvaises raisons commence à se pointer le bout du nez. Et il sera vraiment intéressant de voir comment les Panthers géreront le renversement complet de situation qui se profile devant eux.
S'ils le gèrent bien et sortent de la finale avec la coupe au bout des bras, on oubliera vite les deux occasions gaspillées lors des matchs quatre et cinq.
Mais s'ils donnent la coupe aux Oilers, ils seront à jamais associés à l'odieux d'un tel gaspillage.
Est-ce là une source de motivation ou au contraire une pression trop étouffante pour réussir à lui échapper?
La réponse viendra d'ici le 24 juin.
Car oui, après avoir cru à la possibilité d'un balayage, je dois maintenant, comme plusieurs, envisager la possibilité que les Oilers forceront la tenue d'un septième match.