CHICAGO - L’idée saugrenue d’interdire aux joueurs de la LNH de laisser pousser leur barbe en séries éliminatoires et les intentions de la ville de Glendale de résilier le bail qui la lie aux Coyotes pour les 13 prochaines années sont venus porter ombrage à la grande finale qu’offrent les Blackhawks de Chicago et le Lightning de Tampa Bay aux amateurs de hockey.

Commençons avec l’histoire de la barbe. Grand patron de NBC Sports, Mark Lazarus, voudrait que les joueurs de la LNH se rasent afin qu’ils puissent être plus facilement reconnus par les amateurs de hockey.

Dans la catégorie du n’importe quoi, il est difficile de faire mieux.

Est-ce qu’on devrait demander aux joueurs de la NFL d’enlever les grillages – qui sont en plus souvent dotés d’un verre fumé – qui leur protègent le visage afin que les fans puissent mieux les reconnaître?

Devrait-on demander aux pilotes de NASCAR et des autres séries de sports automobiles si chères aux Américains de retirer leur casque lorsqu’ils sont au volant de leur voiture afin qu’ils soient reconnus par les amateurs?

Pourquoi alors vouloir mettre un terme à cette tradition établie par Denis Potvin et ses coéquipiers des puissants Islanders de New York du début des années 1980?

Dans les vestiaires des Hawks et du Lightning, quelques joueurs ont réagi à cette suggestion du patron de NBC Sports. « Je comprends ce qu’il veut dire, mais c’est une tradition qui date de longtemps. C’est plaisant pour les joueurs et aussi pour les partisans qui embarquent eux aussi dans l’aventure des séries. Ça fait partie du hockey d’aujourd’hui et notre sport n’a jamais été plus populaire aux États-Unis », a indiqué le capitaine du Lightning Steven Stamkos.

Marcus Kruger tenait un discours similaire dans le camp des Hawks.

Seul Teuvo Teravainen semblait ouvert à cette idée. Mais une raison bien personnelle. « Je n’arrive pas à faire pousser la mienne », a plaidé le jeune attaquant finlandais.

Coyotes vs Glendale

Éliminés des séries pour une deuxième année de suite et la huitième fois lors des 11 dernières saisons, les Coyotes de l’Arizona reviennent dans l’action bien malgré eux. Deux ans après avoir signé une entente qui la lie aux Coyotes pour une période de 15 ans, la ville de Glendale voudrait résilier ce bail.

Le 3 juillet 2013, après une très longue séance du conseil municipal, la ville de Glendale a adopté à quatre contre trois le contrat par le biais duquel elle verse un montant de 15 millions $ par année aux propriétaires des Coyotes afin qu’ils exploitent le Gila River Arena qui s’appelait alors Jobing.com Arena.

Après deux ans, la ville considère que ce contrat d’une valeur de 225 M$ est tout à l’avantage de l’équipe. D’où l’intention de tenir un vote lors de la réunion du conseil prévue pour ce soir.

Les Coyotes ont bien sûr réagi négativement à ce projet de la ville. Par le biais d’Anthony LeBlanc, l’un des propriétaires, et de leur avocat, les Coyotes ont assuré qu’ils intenteraient des procédures judiciaires pour contrecarrer la résiliation d’un contrat « en bonne et due forme signé de bonne foi par la ville et l’équipe. »

La Ligue nationale de hockey a également réagi promptement se disant « désolée de voir que la ville de Glendale puisse prendre quelque moyen que ce soit pour nuire aux Coyotes qui joueront pour longtemps au Gila River Arena. »

Il sera intéressant de voir quels arguments présenteront les conseillers municipaux qui militent en faveur de la résiliation du bail. On sait qu’ils ont déjà tenté de rendre l’entente caduque en déposant une plainte au barreau de l’Arizona. Les conseillers alléguaient alors que l’ancien avocat de la ville, Craig Tindall, avait travaillé à l’élaboration du contrat entre le moment qu’il a démissionné (février 2013) et son embauche par les Coyotes six mois plus tard. Cette plainte a été rejetée par le barreau de l’état.

Par le biais d’un communiqué émis en début d’après-midi, la ville de Glendale a atténué la portée des actions qu’elle entend prendre. « Nous avons eu de nombreuses discussions – avec les Coyotes – au cours des derniers mois et nous sommes ouverts à trouver un terrain d’entente. Nous tenons simplement à ce que le contrat soit plus équitable à l’égard de toutes les parties impliquées, particulièrement les contribuables. »

Il sera intéressant de voir ce qui arrivera avec ce dossier.

Le fait que la ville de Québec ait maintenant un Colisée tout neuf et prêt à recevoir un club de la LNH relancera le débat sur les chances de voir les Nordiques renaitre dans la capitale.

Vrai qu’une telle relocalisation serait la meilleure voie à suivre pour le retour du hockey à Québec. Car avec les Coyotes ou n’importe quel autre club établi qui changerait d’adresse, les amateurs de Québec n’auraient pas à payer le gros prix pour assister à des matchs de la LNH tout en accumulant les défaites. Une situation que les fans des Nordiques ont déjà vécue avant le déménagement de l’équipe au Colorado alors que les billets étaient beaucoup plus abordables qu’ils le seront lors du retour du hockey de la LNH au Colisée.

Parlant de relocalisation, j’ai ajouté le nom des Hurricanes de la Caroline à celui des Panthers de la Floride la semaine dernière lorsque j’ai défilé des équipes qui pourraient justement aboutir à Québec dans le cadre d’un déménagement.

Je me suis fait rappeler à l’ordre par un collègue très au fait de ce qui se passe dans les coulisses de la LNH car j’ai omis de signaler que les Hurricanes ont un bail qui les lie à la ville de Raleigh jusqu’en 2024. Un bail dont il serait impossible – ou très onéreux – de se sortir.

Une situation inverse à celle des Coyotes dans le désert de l’Arizona. Comme quoi on n’est pas à une ironie près dans la LNH.