CHICAGO - Une brise de confiance tourbillonnait dans le vestiaire des Blackhawks de Chicago mercredi matin. À l’aube d’un match crucial qu’ils doivent gagner pour niveler les chances, sans quoi le Lightning de Tampa Bay prendra les devants 3-1 en finale et une très bonne option sur la coupe Stanley, les Hawks s’appuyaient sur leur talent, leur expérience et leurs succès au United Center pour attiser cette confiance.

« Nous savons ce que nous devons faire pour gagner et comme nous avons plusieurs fois réalisé des remontées gagnantes en séries – les Hawks ont gagné quatre des cinq dernières séries au cours desquelles ils se sont retrouvés en déficit 1-2 après les trois premières rencontres – nous avons toutes les raisons d’être confiants », expliquait Andrew Shaw après l’entraînement de son équipe.

Vrai que les Hawks se retrouvent en pays de connaissance. Ils tiraient d’ailleurs de l’arrière 1-2 contre les Bruins de Boston en finale il y a deux ans. Jonathan Toews et ses coéquipiers ont remporté les trois matchs suivants pour soulever la coupe Stanley sous les yeux des Bruins et de leurs partisans. Ils avaient aussi surmonté un recul de 1-3 pour éliminer les Red Wings de Detroit plus tôt au printemps 2013.

Derrière cette confiance normale, les Hawks doivent aussi réaliser la précarité de leur situation. « Nous abordons tous les matchs comme s’ils étaient sans lendemain. Ça ne changera donc pas ce soir. Mais il est évident que nous nous sommes placés dans une situation difficile en perdant le dernier match », a reconnu l’entraîneur-chef Joel Quenneville.

Parmi la liste des préoccupations, les Hawks devront trouver un moyen d’obtenir une contribution offensive de leurs leaders en attaque. Étroitement surveillé par Cédric Paquette et les défenseurs Victor Hedman et Anton Stralman, Jonathan Toews n’a récolté qu’une passe lors des trois premiers matchs de la finale. Patrick Kane n’a pas encore un point en finale. L’as marqueur des Hawks n’a pas touché le fond du filet à ses quatre dernières rencontres. Il n’affiche qu’un but à ses six derniers matchs.

Vrai que les deux vedettes des Hawks doivent se mettre en marche. Car depuis le début de la finale, Toews et sa bande n’ont profité d’une avance que dans six des 180 minutes de jeu.

« On est bien conscient de cette situation, mais en même temps il ne faut pas paniquer. Il ne faut pas tout changer, car on a fait bien de bonnes choses lors de ces matchs. Il faudra juste apporter quelques ajustements et espérer que ça jouera en notre faveur. Les matchs sont très serrés, il un jeu qui tourne bien ou mal fait une grosse différence », analysait Antoine Vermette mercredi matin.

Contre Ben Bishop, qui est visiblement ennuyé par une ou des blessures – ses déplacements sont approximatifs et il peine à se relever après s’est agenouillé pour effectuer des arrêts – les Hawks devront être plus incisifs. C’est du moins le souhait de leur entraîneur-chef. « Nous avons obtenu de bonnes occasions lors du dernier match, mais ce n’était pas suffisant. Il faudra aller davantage au but pour améliorer la fréquence et la qualité de nos occasions », a convenu Joel Quenneville.

En plus d’espérer un éveil offensif de son équipe, Quenneville devra aussi souhaiter que sa brigade défensive tienne le coup.

Avec Duncan Keith, Brent Seabrook et l’excellent même s’il est moins reconnu Niklas Hjalmarsson, les Hawks sont bien nantis.

Derrière eux, ça se complique. Johnny Oduya est en mesure de maintenir sa place au sein du deuxième duo. L’ennui, c’est que le défenseur suédois est blessé. Il n’a d’ailleurs pas pris part à l’entraînement matinal. Il devrait être en uniforme mercredi soir, mais dans quelle condition?

Si Oduya n’est pas le 4e défenseur le plus utilisé par les Hawks, la situation pourrait être corsée. Car Kimmo Timonen qui effectuera un retour au jeu ce soir n’a plus les jambes pour composer avec la vitesse des attaquants du Lightning.

Âgé de 40 ans, Timonen a été rayé de la formation lors des cinq dernières rencontres. Malgré ses 15 rencontres disputées lors des trois premières rondes, il est toujours en quête d’un premier point.

« La décision de faire appel à Kimmo est facile à prendre. Il est intelligent sur la patinoire. Il est expérimenté et nous savons à quoi nous attendre de sa part », a plaidé Joel Quenneville pour justifier sa décision.

La présence de Timonen au sein de la formation l’assurera, si les Hawks remportent la finale, de voir son nom être gravé sur la coupe Stanley. Pour mousser ses chances, le vétéran défenseur finlandais devra offrir du jeu de meilleure qualité que celui offert contre Anaheim en finale de l’Ouest. Une finale au cours de laquelle il a été dominé plusieurs fois sur les plans de la vitesse et de la robustesse.

« Je vais aller sur la glace ce soir en me donnant comme objectif d’effectuer une solide première présence et de bâtir là-dessus », a indiqué Timonen, qui a passé une bonne vingtaine de minutes à répondre aux questions des journalistes.

S’il doit passer autant de temps sur la patinoire ce soir, les Hawks et leurs partisans seront dans la misère.

Si la tenue de Ben Bishop est un brin ou deux imprévisible en raison de son état de santé dont on ne sait toujours rien, celle de Corey Crawford devant le filet des Hawks devra être meilleure qu’elle ne l’a été lors des deux derniers matchs.

Crawford, qui a réalisé des arrêts très solides lors des deux dernières défaites, a aussi été victime de buts très douteux. Voire de cadeaux offerts au Lightning.

Des cadeaux qu’il ne pourra accorder encore ce soir s’il tient à donner une chance réelle à son équipe de niveler les chances dans la série.

Dans le camp du Lightning, on sentait aussi une confiance certaine à l’aube du quatrième match. Une confiance associée au fait que les Bolts ont repris le contrôle de la série et aussi l’avantage de la patinoire.

Cela dit, on était loin de triompher trop rapidement.

D’autant qu’à l’image des as attaquants des Hawks, le capitaine Steven Stamkos devra trouver une façon de contribuer offensivement. Non seulement Stamkos a-t-il été blanchi lors des trois premiers matchs de la finale – aucun but en dépit de ses neuf tirs cadrés – mais il n’a pas récolté le moindre point à ses cinq dernières rencontres.

Par chance pour le Lightning, les triplés – Ondrej Palat, Tyler Johnson et Nikita Kucherov – ont retrouvé leur touche avec une production combinée de trois buts et six points lors des deux dernières rencontres.

Retranché de la formation après la période d’échauffement lundi, le Québécois Jonathan Drouin se retrouve dans la même position à quelques heures du quatrième match. Il sautera sur la patinoire pour l’échauffement et saura, lors de son retour au vestiaire, si Jon Cooper l’insérera au sein de la formation ou préférera le rayer à la faveur d’un septième défenseur, Nikita Nesterov.